"The Tatami Galaxy", ça rappelle au départ la seconde saison de "La Mélancolie de Haruhi Suzumiya".
Vous savez, ce passage chiant où la série se permet de te prendre pour un con et de te répéter sans cesse le même épisode en mode "infinite loop".
Sur le papier, "The Tatami Galaxy" fait ça. Pendant une dizaine d'épisodes, le personnage anonyme et survolté qui nous sert de narrateur se retrouve coincé dans une boucle temporelle par la faute d'un dieu de l'amour un poil vicieux et revit inlassablement ses deux années d'études sup' merdique. A chaque fois, possibilité lui est donné d'intégrer un club différent, et à chaque fois l'histoire se termine de manière similaire.
Avec un regret : si seulement j'avais fait autre chose de ma vie ! Et le héros, inconscient de ses voyages temporels, se trouve toujours en proie aux mêmes personnes, entre un Ozu diabolique et une Akashi au centre de ses déboires amoureux.
Porté par une narration qui va à 100 à l'heure, The Tatami Galaxy est une excellente surprise, un joli morceau d'animation bienvenu dans le paysage parfois monochromatique de la Japanimation. Ce petit ovni possède une ambiance particulière, soutenu par un chara-design original et un dessin atypique, permettant toutes les folies, toutes les déformations, tous les jeux de couleurs complètement hallucinés qui défient la logique, magnifiant les expressions et les colères, sublimant les déchéances d'un héros incroyablement frustré qui n'arrive jamais à diriger sa barque et se retrouve toujours au même point, avec les mêmes regrets. L'ensemble est léger, jouant sur les contrastes entre personnages et environnement, entre les couleurs éclatantes des yeux, des lumières de la ville et le blanc de lait de la peau des humains. Les décors mêlent parfois la photographie au dessin de manière intéressante, et par certains aspects graphiques on s'approche presque d'une B-D occidentale.
Côté rythmique et scénario un ou deux épisodes m'ont paru en légèrement en deçà, mais rien de dramatique et sur 11 épisodes on ne voit pas le temps passer. Quoique basé sur un éternel recommencement, ce drama étudiant parvient habilement à ne pas tomber dans la monotonie. Presque jamais redondant (je dis presque parce que deux épisodes m'ont paru assez paresseux et pas très originaux), une petite curiosité qu'on regarde avec plaisir et laisse un goût de fraîcheur et de légèreté.
Les trois épisodes spéciaux bonus sont largement dispensables, par contre.