Dans cette coproduction européenne, les flics sont aussi bien équipés et lotis que dans NCIS. Locaux installés dans des lofts, visioconférence tip top, analyste super aiguisée qui arrive à reconstituer un algorithme de cryptage en croisant un prénom et deux vers de Prévert, travail sur tablettes...tout cela est parfaitement crédible. Tout comme cette collaboration parfaitement parfaite entre les trois pays qui déploient les grands moyens pour une traque qui, au départ, ressemble quand même beaucoup à un crime crapuleux qui n'intéresse pas grand monde. Pourtant, contrairement à des séries comme The Wire où il faut que les protagonistes déploient des trésors de persuasions pour intéresser les huiles et obtenir des moyens et luttent en permanence contre les tracas politiques, ici, en Europe, chez nous, il suffit qu'une sorte de big boss d'Europol voie un lien pour lancer une machine de guerre et mettre sur le coup la crème de la crème des enquêteurs de trois pays différents qui ne semblent jamais confrontés à des problèmes juridiques ou politiques.... Vous l'aurez compris, The Team joue plus dans la catégorie Julie Lescaut que Engrenages!
Le découpage en trois lieux pas si différents que ça fait rapidement perdre le fil sur le ou et le quoi et même quand on garde en tête le postulat de départ, on peine à comprendre le pourquoi, le où et le comment. Pourquoi est-ce qu'une fois arrêté, tel tueur présumé n'est pas interrogé, pourquoi est-ce qu'on nous parle de cet élevage de poulets, pourquoi est-ce que la chanteuse nous parle de la nouvelle orléans...
Les trois premiers épisodes sont les plus intéressants, tant qu'on courre après le mobile et le meurtrier, même si certaines scènes sont limite crédibles (comme ce harnais de rappel qui se matérialise comme par magie dans un coffre de voiture pile au moment où on en a besoin, ou ces truands qui devinent que les flics viennent les coincer juste en apercevant une voiture de flic à 20 bornes sur une route fréquentée). Une fois qu'on a compris le mobile, le film se transforme en une traque un peu poussive où les scénaristes multiplient les rebondissements et histoires parallèles pour essayer de faire durer sur 8 épisodes une histoire qui aurait pu se boucler tranquillement en 6. La palme du rebond à la con étant quand même cette histoire de tentative de meurtre de la policière allemande avec le mari qui part acheter un chien....