Série développée par David DiGrilio, The terminal list est l’adaptation d’un roman éponyme écrit par Jack Carr.
S’entourant de réalisateurs rodés à l’exercice tel que Sylvain White ( Billions, Fargo), Frederick Toye (The Boys, Watchment) ou encore Antoine Fuqua (Training day, The Equaliser) , le showrunner nous propose une plongée dans une machination militaire implacable.
L’œuvre démarre sur la préparation d’une opération de Navy et sa mise en application. Le fiasco inhérent nous permet de découvrir les personnages clés et leur position hiérarchique.
Ces événements et ceux à venir sont vécus uniquement à travers le point de vue de James Reece. Cet unique survivant entre dans une spirale de psychose et de vengeance nous entraînant dans les tréfonds de sa psyché.
La construction des épisodes suit une trame longuement éprouvée. Chacun d’eux acte la progression de notre homme en colère dans sa quête de vérité. Ces étapes sont autant de missions accomplies nous rapprochant de l’objectif final. Une structure sérielle habituelle donc permettant de faciliter notre immersion dans cette histoire.
L’œuvre joue habilement sur une double lecture des évènements durant la première moitié de la saison. Nous avons le choix entre croire les convictions de cet officier rongé par le deuil et l’avis du corps médical lui diagnostiquant une maladie provoquant des crises de paranoïa aiguë. L’intention est pertinente et nous pousse à nous interroger sur notre empathie pour cet homme.
En effet, l’œuvre est ponctuée de scènes violentes et sanglantes telles que le dénouement de la mission au Mexique. Ces moments nous obligent à remettre en question la démarche de notre protagoniste. Entre quête de justice et vendetta aveugle, il n’y a qu’un pas. L’équilibre est précaire et donne lieu à une tension sous-jacente où nous guettons un éventuel point de bascule.
Ces différents éléments élèvent son matériel de base. L’auteur met à profit sa maîtrise des mécanismes scénaristiques pour l’enrichir d’un jeu de dupes. Le spectateur se retrouve ainsi impliqué dans les décisions de notre homme meurtri. Nous tissons nos propres réflexions afin de les confronter avec celles de cet individu solitaire. Nous entrons ainsi pleinement dans cette psychose complotiste impliquant l’armée et l’État.
De même, le choix de construction des épisodes crée un rythme confortable pour le spectateur. La lecture des évènements adopte une structure limpide. Seule la présence d’une réminiscence apporte une disruption dans cette vision globale. Loin d’être anodine, elle apporte in fine une émotion puissante lors de la conclusion de cette saison.
En somme, sous ses airs de tout-venant, The terminal list assume pleinement sa structure scénaristique basique pour la transcender en œuvre jusqu’au-boutiste. À défaut d’originalité, David DiGrilio propose une série maitrisée autant dans sa réalisation, son écriture des personnages que dans le renouvellement de ses enjeux. L’oeuvre ayant trouvé son public, une deuxième saison est annoncé ainsi qu’une Origin Story d’un personnage de la première saison.