Don't ever, ever call me a bully. I'm so much worse than that.
C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai vu arriver l'écran du générique de fin du dernier épisode de cette géniale série qui m'a valu des fous rires en chaîne les derniers jours.
The thick of it, c'est comme voir le Canard Enchaîné s'animer avec des accents écossais, des tournures d'Oxbridge qui viennent se mélanger à des insultes aussi virulentes que délicieuses. C'est suivre les liens entre politique et média, vivre le quotidien, au jour le jour, d'un ministère plus occupé à gérer sa propre incompétence, les coups foireux de l'opposition, les fuites et détournements des médias occupés à vendre une curée permanente, plutôt qu'à élever le débat, chercher à améliorer le bien commun. C'est assister à des think tank aux propositions absurdes, à du brassage de vocabulaire creux, à de permanents coups de poignards dans le dos voués à sécuriser la sécurité du Premier Ministre aux dépends des secrétaires d'état, ou la carrière vacillante d'un politique au détriment d'un fonctionnaire. C'est voir comment se font et se défont des figures politiques, les faits divers de la vie politique (vendre une nouvelle proposition, survivre à une recomposition ministérielle, gérer une fuite d'informations/une incompétence supplémentaire, se tirer indemne d'une commission d'enquête, détourner l'attention des médias sur une connerie plus importante que la sienne, gérer une élection, promouvoir un nouveau visage, faire oublier les scandales passés, survivre au bashing, pointer les travers de la démocratie tout en en bénéficiant...), et assister à la débande générale d'un monde orwellien bouffé par la corruption, l'ambition, et consumé par sa propre vanité.
Satire de la vie politique et des médias, The Thick of it est, plus qu'une excellente sitcom, un pur moment de jubilation pour qui aime les injures inventives : entre les surnoms débiles que se donnent les différents personnages (tout le casting est excellent), les détournements de culture pop (Star Wars, Harry Potter, LOTR, Matrix...) et les bordées d'injures inventives de Malcom Tucker (le brillant spin doctor interprété par le génial Peter Capaldi, dont le sourire de raptor dégueule avec une touche scottish absolument irrésistible les meilleures répliques de la série et une vision cynique et profondément juste des liens entre politique et média), c'est un véritable festival d'insultes à la férocité enthousiasmante.
En voici quelques unes pour finir cette critique :
- "He's as useless as a marzipan dildo."
- "You're worse than dead meat. I don't know what you're laughing at. You're too toxic to even feed to the vultures."
- "You're the fucking shittest James Bond ever! You're David fucking Niven!"
- "You breathe a word of this, to anyone, and I will tear your fucking skin off, I will wear it to your mother's birthday party, and rub your nuts up and down her leg whilst whistling Bohemian fucking Rhapsody, right ?"
- "All these hands all over the place. You were like a sweaty octopus trying to unhook a bra."
- "I've never seen anyone look so fucking ugly with just one head."
- "Do you know what's really fucking sad here is that I don't have the energy to pretend I already knew. Which is for the best, because I'm gonna need all of my fucking energy to fucking rip all of your bodies to bits with my bare hands and sell off, yes, sell off your fucking flayed skin as a sleeping bag to a fucking normal person! "