Le 1er jour, Denis Kelly (auteur de l'excellente Utopia) dit : que ma nouvelle série soit !
Et, le 1er jour, je répondit présent.
Le 2nd jour, le doute sur la qualité de cette série surgit en moi.
Mais, avec la patience qui me caractérise, je décida d'être patient.
Puis, le troisième jour...
Je dus bien le reconnaître : cette série est bâclée. Pire même : elle fait dans le plagiat un peu nul de The Wicker man, avec une pincée de Midsommar. Avec un peu de rigueur cinéphile, je pourrais préciser : "attention, le Wicker man de 1973, pas le (faux) remake avec Nicolas Cage." Malheureusement, la très mauvais qualité de The Third Day lui fait plus approcher du remake nul avec Nicolas Cage, que du film de 1973...
La réalisation tente bien de se défendre et de proposer des choses, mais, de la même façon que d'étaler de la confiture de caviar sur du pain ne suffit pas à faire de la haute cuisine, étaler les plans léchés, dynamiques et sur esthétisés ne suffit pas à créer une mise en scène. En fait, loin d'embellir la série, je trouve que sa mise en scène putassière l'enfonce encore plus...
Mais le principal désintérêt de la série, reste encore son scénario. Au "Troisième épisode", ces cons-là parviennent quand même à balancer, l'air de rien, une grosse révélation sur la série, qui aurait pu attendre, au minimum, son deuxième tiers pour être révélée. Un étudiant en scénario aurait été capable d'éviter de lui-même cette très mauvais idée...
Bref, pas grand chose à sauver dans cette série, je ne sais d'ailleurs plus très bien pourquoi je lui ai mis 3 et non 1...
Finalement, la seule morale qu'on pe_ut en tirer, c'est qu'il vaut mieux éviter de trop surfer sur la vague... Très clairement écrite dans la foulée de "Midsommar" et de toute une tripotée de "folk horror", la série peine à se créer son identité, la faute à une histoire trop proche de "The Wicker man" (ce dont souffre un peu Midsommar, d'ailleurs).
Assez bizarrement, tous ces ersatz modernes de Wicker man copient la trame de ce dernier, mais semblent en oublier l'essentiel : ce subtile mélange entre une légèreté seventies, presque hippie, et un sentiment d'inquiétude étrangeté, comme si cette légèreté, justement, cachait une sorte de diablerie...
Finalement, le problème de cette série, tient peut-être à ce vice moderne de vouloir rendre tout "grave", "intense", "réaliste". On se doute bien, en arrivant là, que quelque chose de grave va arriver, et que le personnage principal a un rôle plus important qu'il ne le croit... Et comme si ce n'était pas assez gros sabots, on nous l'explicite dès le 3ème épisode... Assez paradoxalement, ce manque de légèreté crée aussi un manque de mystère...