Enorme Namgoong Min

Bon, voilà une série d'action policière, ou plutôt une james-bond-type-show si on peut appeler ça comme ça (la référence est claire dès le générique de début), mais à la sauce coréenne, donc on nage dans la corruption interne. Il faut aimer le genre pour s'y lancer, parce qu'il n'y aura pas de répit.

Le scénario tourne autour du personnage d'Han Ji-Hyuk, super-agent secret en costar, joué superbement par Namgoong Min, et plutôt bien écrit, puisqu'on s'attend au début à un cliché de personnage inexpressif, mais on comprend rapidement que ses émotions sont bien là, et s'expriment tantôt subtilement, tantôt très clairement : Ji-Hyuk n'est pas un robot, il est juste un peu trop dans sa propre tête.
Mon problème avec ce personnage, c'est son aspect un peu trop musculaire. Namgoong Min a poussé de la fonte pour entrer dans ce rôle (ok, il ne part pas de rien, comme la très grande majorité des stars coréennes, il a une musculature peu naturelle de base, mais là il a passé un niveau supérieur, il est énorme), du coup, ça lui donne un air assez ridicule, il manque de souplesse, ses épaules et ses dorsaux l'obligent à garder ses bras écartés, il a les jambes raides et arquées, des fesses bombées, ce qui accentue la démarche bœuf que le personnage a de base et décrédibilise les scènes de combat (c'est possible d'être énorme et souple, avec beaucoup de travail, et sûrement pas en étant vêtu d'un costume tiré à quatre épingles, mais dans ce cas ça donne pas la démarche bœuf qu'il a le reste du temps). Cette sur-musculature donne lieu à deux scènes où l'accent est mis dessus, c'est impressionnant, on voit le détail des fibres sous la peau, les veines qui sortent, les muscles qui se bandent... mais ça n'apporte rien, absolument rien au scénario. Peut-être un poil à la compréhension du personnage, drogué de base, on se dit qu'il peut être drogué à la muscu et aux hormones qu'elle génère aussi, m'enfin.
Quoi qu'il en soit le personnage ressemble à un personnage de BD (est-ce une adaptation ? Je n'ai pas pris le temps d'aller vérifier).

Sinon, c'est bien filmé, le rythme est bon, ya pas mal de personnages et d'informations donc je conseille de ne pas faire comme moi et de le regarder quand on est pas trop fatigué xD Mais bon, même si j'ai manqué pas mal de détails (d'ailleurs, si quelqu'un peut me dire pourquoi la main de Ji-Hyuk est toujours bandée avec un strap beige.... ???), je n'ai pas été perdue sur le déroulement.

Il n'y a pas de romance, pourtant je m'y attendais, l'aspect relationnel est vraiment basé sur l'attachement et la confiance entre collègues dans un métier où le solo est impossible. D'ailleurs, aucun personnage n'est particulièrement sympathique, et pourtant ils sont tous assez attachants à leur manière, il y a même quelque chose de touchant et de triste dans ces jeux de confiance-méfiance dans lesquels ils sont obligés de nager.

La fin donne à penser qu'il peut y avoir une saison 2, mais ça serait dommage à mon avis, vu que tout a été bouclé dans celle-ci, il faudrait repartir sur autre chose, et j'ai du mal avec les personnages martyrisés et secoué dans tous les sens pour le plaisir des téléspectateurs. Donc, je préfère penser qu'une fin ouverte comme celle là marque juste le tapis de possibilités qui se déroule devant Ji-Hyuk, et qu'elle constitue un vrai point final en elle-même. Mais alors, Moebius : The Veil, c'est quoi ? Une suite ? Un préquel ? J'ai du mal à suivre.

Une chose sur le casting, j'ai adoré Jung Moon-Sung, méconnaissable, amaigri, tatoué, sculpté dans du muscle sec, avec une expression de visage froide, il est excellent dans ce tout petit rôle inhabituel pour lui.

Ma critique est incomplète et ne parle pas vraiment de scénario, celui-ci est à la fois riche et basique, classique dans son système de fils emberlificotés qu'on dénoue progessivement, donc je m'en tiens à ce que j'ai dit au début : il faut aimer le genre !!! Il faut aimer la baston, le sang, les flingues, les multiples accidents de voiture (un peu trop à mon goût là pour le coup), les explosions, la corruption, la réflexion et les calculs, les "surprises" qui n'en sont pas tant etc.

J'hésite honnêtement à mettre 7 en rapport au plaisir que j'ai eu en la regardant, mais sur mon échelle de qualité de dramas, ça me paraît un peu sévère, vu le casting, le jeu de qualité, la réalisation, le bon ficelage de l'ensemble, c'est un 8. Un 8 mais sans coup de cœur :) à réévaluer dans le temps, comme toujours.

Je vous invite à lire la critique de grantofficer qui arrive à mettre des mots sur ce qui fait de cette série une bonne série :)