Ken LOACH ou Mike LEIGH retrouverait sans difficulté leurs petits dans The Virtues.
Des qualités, des mérites, des vertus : autant de traductions littérales adaptées à ces moments d'émotion intense, de vies croisées, dépeintes avec retenue et pudeur.
Des quidam, oui, mais dont on se souviendra longtemps après les avoir accompagnés dans leur intimité, leur bonté, leurs cauchemars.
Jamais misérabiliste, souvent touchante au sens premier du terme, cette série vous prend au coeur.
Stephen GRAHAM, que je retrouvais avec plaisir après son inoubliable interprétation d'Al CAPONE dans Boardwalk Empire, est d'une justesse et d'une humanité rares.
Plongez, noyez-vous avec lui, vous en ressortirez grandi et meilleur; bien qu'affaibli par une mémorable gueule de bois.
Enfin, pour les amateurs, sachez que l'équipe ayant commis ces 4 épisodes a poussé le vice (ou plutôt la vertu) jusqu'à les accompagner d'une B.O. de première bourre : sous le haut matronage de PJ HARVEY, on retrouve avec un mélange de bonheur et d'effroi la froide dissonance d'APHEX TWIN, ou la voix damnée de l'écorché vif MICAH P. HINSON.