The Ones Who Live, du Walking Dead dans le texte

Il paraîtrait que "l'espoir est une bonne chose, peut être ce qu'il y a de mieux", dixit Andy Dufresne, personnage principal de l'excellent film Les évadés. Pour les fans de The Walking Dead, l'espérance prenait la forme du spin-off The Walking Dead : The Ones Who Live, en ce qu'il était supposé les réconcilier avec l'univers zombiesque et répondre à bien des questions laissées sans réponse au sein du show principal. Ainsi, qu'était devenu le héros Rick Grimes, après son départ en milieu de saison 9 ? Pourquoi n'avait-il pas rejoint sa famille et ses amis durant toutes ces années de combat contre les rôdeurs et les ennemis d'Alexandria ? Qu'est ce qui avait bien pu le retenir aussi longtemps loin de chez lui et de ses proches ? The Ones Who Live, originellement prévu sous la forme d'une trilogie de films pour le cinéma, était sensé être la pièce manquante du puzzle, le show qui devait apporter un point final à l'histoire du shérif le plus connu de l'univers zombie.

Alors, que vaut The Ones Who Live ? Parvient-il à répondre aux attentes de tous et à se hisser au niveau des merveilleuses premières saisons de la série originelle The Walking Dead ou, au contraire, est-il synonyme de déception, à l'instar des dernières saisons de la série mère ? Comme souvent avec un projet mené par Scott M. Gimple, la réponse tend plutôt vers la deuxième option.

Tout d'abord, il est important de rappeler que ce spin-off était découpé en six épisodes de longueur approximativement similaire. Or, et c'est là que le bât blesse, The Ones Who Live, comme les précédentes séries Walking Dead, fait preuve d'une terrible inconstance.

Les deux premiers épisodes contant les aventures de Rick et Michonne avant leurs retrouvailles respectives sont, sans nul doute, d'une excellente qualité. Tant au niveau du scénario que de la qualité des acteurs, on retrouve ici ce qui a fait la grandeur de l'univers zombiesque. On citera également l'excellence des personnages secondaires Okafor et Nat, apparus brièvement mais qui auront su réellement laisser un souvenir impérissable au spectateur. Des sommets sont atteints comme seul Walking Dead savait le faire auparavant avec notamment le brillant épisode 5 de la saison 9 relatif au départ de Rick ou encore celui centré sur l'histoire de Negan. Si The Ones Who Live était parvenu à conserver un tel niveau de qualité durant l'intégralité du spin-off, autant dire que l'on aurait assisté à l'une des plus grandes réussites de ces dernières années.

Les deux épisodes suivants ont également un réel intérêt. Même si les péripéties n'avancent pas à la même vitesse que précédemment, le récit se pose et l'intrigue se développe petit à petit en vue d'une conclusion qui devrait finir en apothéose pour rendre le show inoubliable.

Puis survient le drame. Les deux derniers épisodes, sensés apporter un point final mémorable aux personnages mythiques que sont Rick Grimes et Michonne, laissent clairement le spectateur sur sa faim. Les facilités scénaristiques sont légions et frisent très souvent le ridicule. Les dialogues semblent avoir été écrits par un étudiant en première année de cinéma d'un niveau plus que médiocre. A titre d'exemple, on fera référence à la scène finale de retrouvailles qui ferait presque sourire tant sa niaiserie est incommensurable.

Une telle conclusion ne rend bien évidemment pas hommage à Rick Grimes et Michonne, brillamment interprétés par Andrew Lincoln et Danai Gurira, héros emblématiques qui avaient pendant longtemps tenu la série originelle Walking Dead à bout de bras. Le final est d'une indignité absolue qui ne pourrait être réparée que par l'annonce d'une seconde saison traitant, de manière constante et bien écrite cette fois-ci, leur retour au sein de la communauté d'Alexandria.

En résumé, The Ones Who Live est la définition même de l'inconstance. Après de solides promesses posées au départ, le récit s'abîme et finit par se perdre au sein d'une intrigue qui est peu voire pas développée pour aboutir à un final façon "happy end" tellement prévisible que cela en devient risible.

Comment ne pas faire le parallèle avec la série mère The Walking Dead qui avait débuté en fanfare en révolutionnant le genre des séries zombiesques avant de marquer le pas au bout de quelques saisons puis de chavirer complètement.

Ainsi, The Ones Who Live n'est rien d'autre qu'une copie raccourcie de la série originelle avec ses qualités réelles mais surtout ses défauts indiscutables et lassants. Bref, du Walking Dead dans le texte.