Saison 1 : 6/10
Titre : Le piège familial.
Cela commence plutôt bien, mais c'est en fait assez décevant malgré qu'il n'y ait que 6 épisodes (en même temps, chaque épisode dure 1h).
Le propos est intéressant, monter ces personnages chacun se comporter égoïstement et être l'enculé d'un autre personnage, mais cela devient redondant et il n'était clairement pas nécessaire d'étendre ce procédé sur autant de temps. Si la variété des personnages permet d'étaler le message à différentes étapes de la vie mais aussi de déconstruire la famille (il s'agit plus d'un terrain propice à l'hypocrisie qu'un refuge face à l'adversité), on a tout de même un peu de mal à trouver le tout cohérent : trop de personnages, certains auraient pu être coupés du montage ou remplacés par d'autres sans que ça ne change grand chose au déroulement, les croisements sont rares et faibles. L'on en vient très vite à regretter la disparition de cette femme qui accouche durant le premier épisode (mais c'est logique, elle ne fait pas -encore- partie de ce petit monde écœurant). Les conflits sont bien là, mais les résolutions laissent un goût de trop peu et d'insouciance, ce qui enlève le sel des obstacles rencontrés ; à certains moments, l'auteur en fait trop, tente de faire monter la tension en parallèle sur plusieurs récits, sauf qu'en alternant chacun des récits constamment, on ne profite pas assez de chaque climax proposé. Le tout reste agréable à suivre, car l'humour fait mouche, parce que les personnages restent globalement bien écrits et que les situations vont assez loin, y compris dans le développement narcissique et égoïste de certains personnages (quand la vieille blonde explique à la masseuse qu'elle ne veut pas d'une relation où elle profite de son argent pour manipuler les gens, les rabaisser et les envoyer valser une fois qu'elle n'en a plus besoin alors que c'est ce qu'elle est précisément en train de faire).
La mise en scène est soignée, on en vient à oublier qu'il s'agit d'une série. L'on regrette juste la colorimétrie, trop retouchée, trop fausse malgré les splendides décors et lumières naturels. Le découpage est inspiré, avec des séquences oniriques assez bien montées, des instants de contemplation intenses. La caméra bouge bien et certains décors sont vraiment chouette, mais il manque une vue d'ensemble à cet hôtel, la caméra n'étant pas toujours assez éloignées lorsqu'elle suit les personnages. Les acteurs sont tous très bons dans leurs rôles. La BO passe plutôt bien mais lasse sur la fin (toujours la même ambiance sonore pour les mêmes effets visuels qui sont trop souvent répétés).
Bref, cette série se laisse regarder mais déçoit car le premier épisode promettait du lourd ; la déception vient que l'auteur ne parvient jamais à aller au-delà de ce premier épisode, le reste n'est que pure répétition. Ce qui m'embête le plus, c'est que Mike White a accepté d'écrire une seconde saison (un autre hôtel, de nouveaux personnages).
Saison 2 : 5/10
Titre : Les apparences
Borf.
Y a des choses correctes dans cette saison, tout comme il y en avait aussi dans la première. Mais on accroche moins dès le premier épisode, sans doute parce que l'effet de surprise est passé, qu'on sait que l'auteur va passer d'une histoire à l'autre jusqu'à un dénouement attendu. N'empêche que ça manque vraiment de scènes fortes, on s'ennuie assez vite de ces personnages qui sont assez fades au-delà de leur petit conflit interne. La fin se baigne dans un peu de violence, sans doute le moment le plus fort du récit mais finalement pas tellement en adéquation avec le reste du récit bavard.
La mise en scène est correcte, on a droit à de jolis plans, mais Mike White reste en mode automatique, ne propose rien de vraiment particulier au-delà des jolis décors, et même ceux-ci sont finalement assez peu explorés. Reste une belle brochette d'acteurs doués qui remontent le niveau, apportent beaucoup, mais ça ne suffit pas.
Bref, Mike White reste dans une zone de confort, dommage, lui qui aime bien prendre des risques.