La bonne blague de l'année
Hahaha mais quels déconneurs chez Channel 4 ! Eux qui nous promettaient la diffusion de la série historique The White Queen pour l’été 2013 ont préféré diffuser un documentaire sans saveur à la place.
Nous sommes tombés dans le piège tête la première chez Blooming Machine : eh oui lors de notre recap des pilotes de l’été 2013, nous vous présentions la série The White Queen comme s’annonçant « très intéressante ». Comme beaucoup, nous étions persuadés qu’il s’agissait de la série événement que l’on nous promettait plusieurs mois plus tôt. Tenues d’époque, complots, intrigues, trahisons, tout cela ancré dans l’Histoire : évidemment tous les fans du genre sont partants.
Une blague, une plaisanterie, une boutade : chaque synonyme est le bienvenu pour définir la seule et unique saison de The White Queen. Nous avons cherché toutes les explications possibles mais il semblerait que ce soit la plus plausible. La diffusion de la série chaque dimanche entre le 16 juin et le 18 août 2013 sur BBC n’était en fait qu’une vaste blague, une sorte de poisson d’avril à l’humour anglais bien senti.
Rien n’indiquait au départ que nous avions affaire à une farce. En effet, elle n’était pas facile à détecter étant donné que les premiers épisodes de la série étaient plutôt bons. Un pilote mêlant suspense, intrigues plausibles, des gros noms au générique (Janet McTeer, Amanda Hale et surtout James Frain) ainsi que des décors et costumes somptueux. Même Rebecca Ferguson (à ne pas confondre avec la chanteuse) nous séduisait par son jeu épuré et ses traits laiteux.
Ce n’est qu’en milieu de saison que l’on a senti le pot aux roses. Quand nous commencions à nous égosiller devant le jeu pitoyable de Faye Marsay dans le rôle pourtant important et rayonnant d’Anne Neville. Quand les trois ou quatre ellipses par épisodes faisaient passer cette dernière du stade de super timide à super badass en moins de 58 minutes. Yu-Gi-Oh a trouvé son maître ! Max Irons a aussi un peu gâché les efforts de l’équipe pour rendre la boutade crédible. Celui qui incarne le roi Edward IV n’arrive tellement pas à prendre d’envergure qu’on se retrouve avec un roi doté du charisme d’une moule atrophiée qui sort de rehab.
Si l’on en croit la production de The White Queen, l’idée était de nous proposer un regard sur la guerre des Deux-Roses d’une perspective féminine à travers trois protagonistes précis : la reine Elizabeth, Anne Neville et Margaret Beaufort. Cette période représente donc une vingtaine d’années depuis la rencontre entre Edward et Elizabeth jusqu’à l’arrivée sur le trône d’Henri Tudor. Le tout en 10 épisodes. Je vous laisse imaginer le nombres d’éléments que la production a dû caler en ce court laps de temps : une reine enceinte près de 80% des épisodes (elle a eu 12 enfants), une évolution des personnages totalement absurde, les changements physiques complètement mis de côté (à l’exception des derniers jours d’Edward qui s’est laissé pousser la barbe pour l’occasion), des liens quasiment impossibles à reconnecter entre les personnages, des nouveaux noms qui apparaissent à chaque coin de l’écran,…Bref, le surplus d’informations devient aussi indigeste qu’un livre d’Histoire lu d’une traite. D’ailleurs, c’est un peu la sensation que l’on a après avoir regardé toute la saison, une narration sans saveur et à laquelle je mets au défi quiconque de réussir à s’attacher.
Non, sérieusement, ça commence quand The White Queen ?