Que ce monde s'effondre

Mirai est une jeune fille de 12 ans, indifférente face à beaucoup de choses
(en petite crise d'adolescence), et dont les parents travaillent beaucoup (ce qui forcément ne lui plaît pas, pas du tout). Yuki, le petit frère de Mirai, est lui très dynamique et respire l'innocence.
Puis Mari, une jeune femme avec un énorme coeur sur la main. Un séisme, une rencontre entre les 3 personnages et tout commence.

Basique ? Oui basique. En plus de ça, Bones studio nous offre une animation sobre, sans plus, sans moins, avec quelques animations en 3D de temps en temps. Réaliste ? Oui, réaliste.
Bref, dès le début on remarque très bien qu'on ne veut pas nous impressionner sur ce point là.
Le scénario est très bien ficelé, et arrive à nous tromper un petit moment sur la chute de l’histoire.

En partant d’une histoire qui peut sembler banale, on arrive à une très belle histoire avec beaucoup d’émotion.
Pour moi ça commence dès le début, même si le véritable tournant de l'histoire arrive à l'épisode 8, qui est un vrai ascenseur émotionnel.
Mirai, complètement blasée après une énième journée à accumuler les mauvaises choses et quelques crasses, fait déborder son vase et envoie LE message qui donnera un premier sens à la série. Je ne dis pas que le message a provoqué le séisme, mais il est bourré de sens. Et plus on avance dans la série, plus on lui donne du sens, notamment pour les derniers épisodes.
Si le scénario est si réussi, c'est car on joue avec nos émotions, et de manière formidable. Les visages sont expressifs (il suffit de compter les gros plans), et les histoires liées aux personnages sont très touchantes également.
En parlant d'expression, je ne veux pas entendre une seule fois que Mirai est niaise. Elle pleure, de plus en plus tout au long de la série. Mais en aucun cas ça fait d'elle un personnage fragile et sans intérêt, vu son âge et le contexte. Bref.

(Je risque de spoiler sévère à partir d'ici)

Je reviens ou j'en étais : On joue avec nos émotions.
Les premiers épisodes sont "prometteurs" pour Mirai, Yuki et Mari. On arrive à se sortir des situations les plus compliquées. On marche, en espérant revoir sa famille. On commence à comprendre quel genre de personnage sont nos héros. On s'attache aux personnages, surtout Mirai pour moi qui, malgré son insolence et sa nonchalance, nous prouve qu'elle a un très bon fond bien qu'elle ne se sente pas forcément bien dans son quotidien (les parents, ce qu'elle veut faire plus tard,..)

Il y a des scènes marquantes avec les répliques et l'effondrement de bâtiments, mais l'espoir est toujours la. À ce moment on se dit que nous avons une série qui se veut très sincère et que cette situation durera au moins jusqu'aux 2 derniers épisodes.

Puis le drame. Le monde de Mirai s'écroulera donc au 8ème épisode. Tokyo magnitude 8.0 s'effondre complètement ici. Mais ça, nous on ne le sais pas encore. On joue avec nous ! C'est impossible de ne pas être confus pendant cet épisode. On cherche à déceler la réalité du rêve, puis au final, à la fin de l'épisode 8, bien qu'encore un peu dans le flou, on ne se pose plus trop de question.
Mais nous sommes tous d'accord sur un point : L'air a changé :
L´épisode 9 nous plonge du coté de Mari et de la recherche de ses proches, et nous nous faisons à l'idée que c'est bien la réalité. En fait on y pense quasiment plus. Puis la jeune femme retrouve ses proches, et on se pose tout un tas de questions : Mari, pourquoi es-tu inquiète ? Pourquoi cet air triste ne disparaît pas ? Pourquoi pleures-tu et t'excuses-tu ? On n'y fait pas vraiment attention, alors que même dans le dialogue, Mari avait arrêté de parler au pluriel depuis le début. Puis la fin de l'épisode, le meilleur ! On veut nous faire croire qu'elle pleure à l'idée de se séparer de Mirai et Yuki ! L'épisode 9 nous mène en bateau, de long en large.

Puis arrive l'épisode 10. Ou certains d'entre nous ont compris que Yuki était mort dès sa question (qui ne correspondais pas du tout à sa personnalité), d'autres comme moi ont compris qu'il était mort dans sa salle de classe. Et la on se prend une gifle d'une violence ! En même temps que Mirai, la pauvre qui réalise vraiment le drame après avoir été perturbée un long moment...

Le monde s'est définitivement effondré. L'épisode 11, c'est la conclusion, l'horrible ou sublime conclusion, comme vous préférez. Impossible de rester insensible, trop c'est trop..
Je ne demande même pas qui a chialé ou qui a du se retenir de chialer...Cette fin était la meilleure possible. 11 épisodes de très grand qualité, un potentiel plus que largement exploité, je suis vraiment un monstre pour ne pas mettre 10.

Voilà pour ma critique, la première sur ce site. J'aurai pu davantage parler des personnages secondaires, de l'OST, du rôle de Yuki à la fin,.. mais il y aurait trop à dire, même pour 11 épisodes. Alors ne soyez pas trop dur avec moi !