Pour terminer l'année (ou la commencer, selon de quel côté de la frontière vous me lisez !) l'oeil qui pétille, le sourire en bandoulière et le coeur qui bat ultra-bright, rien de tel qu'une petite friandise japonaise à déguster sans modération. Et pourquoi pas la boîte, même, en période de fête ?

La boîte, ici, s'appelle Tokyo Marble Chocolate, et elle tient autant de la petite douceur cacoéfiée que de la mignardise.

Le principe ? Deux petits jours, une tranche de vie, une toute petite histoire d'amour (au sens "immense" de "petite"), tâtonnante, simple, touchante, maniérée mais authentique, en deux épisodes de 25 minutes, l'un intitulé "lui", l'autre intitulé "elle", qui ne se suivent pas mais ont lieu... simultanément ! Deux points de vue, donc, sur les mêmes événements, les mêmes incompréhensions, les mêmes quiproquos, les mêmes "manqués", les mêmes hésitations, à cet effrayant point-charnière de toute relation où l'on bascule du "jeu" au "je", et de ce "je" au "nous". En guise de Cupidon, entre les deux, un petit âne espiègle aux faux airs de punk à l'ancienne, comme seuls les nippons savent en inventer...

Première oeuvre coup-de-coeur en forme d'exercice de style (qui n'est pas sans rappeler le remarquable - mais pas remarqué - "Martha, Daniel, Frank et Laurence"), ce diptyque insolite réalisé célèbre de bien belle manière les vingt ans des sociétés Production I.G. et BMG Japan, en se démarquant par son originalité narrative et sa fluidité, mais aussi par son incontestable élégance graphique : décors pastels, personnages longilignes aux oreilles en anse de marmite... Déconcertant, de prime à bord, mais il suffit que tout s'anime pour que le spectacle se transforme en un vrai bonheur de chaque instant (de chaque seconde, même), tout aussi élégamment mise en valeur par une bande musicale minimaliste et réjouissante.

On regrettera donc que chaque épisode n'ait pas bénéficié de son quart d'heure supplémentaire et que la relative brièveté de ces deux opus ôte en épaisseur à l'ensemble, et on excusera en passant quelques facilités scénaristiques qui, par chance, n'enlèvent rien à la qualité de l'écriture comme de la mise en scène.
Une fantaisie d'auteur, réaliste de la plus naïve (au sens positif du terme) et irréaliste des manières : charmant, charmeur, habile, touchant.
Aussi euphorisant qu'une boîte de chocolat... Les calories en moins !
Liehd
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le 25 janv. 2014

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Liehd

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