Lorsque au hasard de mes recherches animesques j'ai appris la production de Tokyo Mew Mew New, je me suis soudain rappelé de la série originale de 2002 que je regardais sur Télétoon à la fin des années 2000. 20 après ce shojo culte pour un bon nombre d'enfants de cette période s'offre un remake flambant neuf, et le résultat est mitigé.
Formellement la série est bien dépoussiérée en abandonnant les effets graphiques écœurants du shojo, le rythme est enjoué, léger, à l'humour bon enfant et soutenu par des expressions et des chibis amusants. Ce renouvellement s'apprécie aussi par le choix de cinq seiyuu débutantes pour doubler les cinq héroïnes, l'animation est de bonne facture, notamment dans les combats, et les chara-design sont agréables à l'œil.
Pas de doute la série est visuellement rafraîchie mais cette actualisation ne rime pas vraiment avec amélioration. La comparaison entre les opening des deux séries par exemple est significative de ce point de vue là. Elles donnent chacune le ton de leur animé respectif : pour la série originale on plonge dans un univers mental emprunt de romantisme et d'adversité, tandis que celle du remake est plus énergique et combatif. Pour la première, musicalement il se passe quelque chose dès les premières notes là où le remake paraît bien plus générique.
De même les scènes de transformation sont bien moins gracieuses et inspirées dans le remake qui se contente de faire des gros plans puis une petite vrille en l'air au lieu de s'adonner à des chorégraphies et des mouvements de danses tout simplement beaux dans la série originale.
En somme Tokyo Mew Mew New opère un changement de ton en s'axant davantage sur la comédie et n'arrive pas à créer des moments de tension et d'émotion comme dans la série originale, qui si elle a mal vieilli par certains aspects, conserve encore des moments de beauté comme la scène de la pluie qui est mal transposée dans ce remake superficiel lors du dernier épisode. Celui-ci expédie ses enjeux à une vitesse folle et expose à peine ses personnages, si bien qu'on se demande ce qu'il cherche à faire car rien n'est vraiment assumé. En vérité New ressemble plus à un animé de commande qu'autre chose, une jolie coquille vide mignonne mais sans introspection.
Une adaptation plutôt paresseuse donc, car à une époque où le genre magical girl a été impacté en profondeur par des animés comme Madoka Magica, ce nouveau Tokyo Mew Mew paraît bien fade et impersonnel. Ici le coche est raté, la réinvention de la série se fait par le minimum syndical, sans trop s'embêter.