Excellent !
Bon, je l’avoue, je suis sur le point de changer totalement mon avis sur Netflix. Après avoir vu et adoré la série allemande Netflix Dogs Of Berlin, puis la série américaine, toujours produite par...
Par
le 12 oct. 2019
21 j'aime
Top Boy, c’est comme si tu avais pris une promenade tranquille dans les rues de Londres et soudain, la ville te montre son côté sombre, brut, et implacable. Exit les pubs chaleureux et les bus rouges emblématiques, bienvenue dans les estates où les règles sont différentes, et où chaque regard peut te coûter cher. Si tu pensais tomber sur un simple drame de rue, détrompe-toi : Top Boy t'embarque dans une jungle urbaine où la survie est une question de loyauté, de trahison, et de beaucoup (beaucoup) de tension.
L’intrigue tourne autour de Dushane (Ashley Walters) et Sully (Kane Robinson), deux types qui ne rêvent pas de devenir astronautes ou footballeurs, mais plutôt de dominer le marché de la drogue dans les quartiers difficiles de Londres. Ce duo fonctionne comme un yin et un yang parfaitement déséquilibré : Dushane, le cerveau froid et calculateur qui rêve de monter en grade dans le monde du crime organisé, et Sully, le muscle impulsif et dangereux, toujours à deux doigts d’exploser. Ensemble, ils veulent devenir les "Top Boys" du quartier, les rois incontestés du trafic, mais bien sûr, rien ne va jamais comme prévu dans cette guerre de territoire.
La force de Top Boy, c’est sa capacité à te plonger dans une réalité où chaque choix peut être une question de vie ou de mort. La série ne t’épargne rien : violence, trahison, pauvreté, et une tension permanente qui te donne l’impression que tout peut basculer à chaque coin de rue. On n’est pas dans un film de gangsters glamour à la Scarface, ici, le crime est crasseux, brutal, et imprévisible. Chaque personnage semble marcher sur une corde raide, essayant de garder son équilibre alors que tout autour d’eux s’effondre.
Ce qui distingue vraiment Top Boy, c’est son réalisme cru. Les dialogues sont secs, percutants, et souvent aussi tranchants qu’un couteau caché dans une ruelle. La série ne cherche pas à enjoliver la vie dans les estates. Au contraire, elle te montre une réalité où les jeunes n’ont souvent pas d’autres choix que de se tourner vers le deal pour survivre. On voit des gosses comme Ra'Nell (Malcolm Kamulete), pris dans des histoires de gros sous, alors qu’ils devraient être en train de jouer à la PlayStation. C’est une plongée sans concession dans le côté obscur de la société, et c’est justement ce réalisme brutal qui fait que la série reste collée à ta rétine.
L’ambiance visuelle de Top Boy est aussi à couper le souffle. Les blocs de béton gris de Londres deviennent presque un personnage à part entière. Le décor urbain, froid et étouffant, contraste avec l’intensité des personnages. Les scènes se déroulent souvent dans des rues désertes, des cages d’escalier sombres, ou des appartements délabrés, et pourtant, il y a une beauté dans cette laideur. La caméra te fait ressentir l’oppression, la misère, mais aussi les moments d’humanité volée entre deux deals ou deux confrontations tendues.
Dushane et Sully sont le cœur battant de la série, et leurs interprètes, Ashley Walters et Kane Robinson (alias le rappeur Kano), livrent des performances magistrales. Walters joue Dushane avec une froideur et une détermination qui font frissonner, tandis que Robinson incarne Sully avec une intensité brute et parfois terrifiante. Leur relation est pleine de contradictions : ils se respectent, se trahissent, se défient, mais restent inséparables dans leur quête de pouvoir. Leurs interactions sont comme des bombes à retardement prêtes à exploser à chaque seconde.
Mais Top Boy ne se contente pas de montrer des dealers et des fusillades. La série explore aussi des thèmes plus profonds, comme l’impact de la gentrification, la fracture sociale, et les limites de la moralité dans un environnement où tout le monde semble piégé par le système. À travers les personnages secondaires, la série montre que chaque habitant du quartier a sa propre lutte, qu'il s'agisse de mères tentant de protéger leurs enfants, de jeunes rêvant de s'échapper, ou de figures d’autorité corrompues qui ferment les yeux sur la réalité.
Le rythme de la série est lent mais implacable, comme un engrenage qui se met en marche et ne s’arrête jamais. Les épisodes te laissent parfois sur des moments de calme apparent, juste avant de te balancer un coup de poing émotionnel que tu n’avais pas vu venir. Et cette tension, ce danger qui plane constamment, c’est ce qui rend Top Boy aussi captivant. C’est un drame où le silence est aussi pesant que les dialogues, où la menace peut venir de n’importe qui, à n’importe quel moment.
En résumé, Top Boy est une série qui te plonge dans un monde impitoyable, où la loi du plus fort règne, et où chaque personnage lutte pour sa place dans un système qui semble fait pour les écraser. Avec son réalisme saisissant, ses personnages complexes, et une tension permanente qui te tient en haleine, Top Boy est bien plus qu’une simple histoire de gangs : c’est un portrait brut et sans fard de la survie urbaine. Si tu cherches une série qui te mettra les nerfs à vif tout en te faisant réfléchir, alors Top Boy est le sommet que tu voudras atteindre. Mais attention, une fois dedans, il n’y a pas d’échappatoire.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2011
Créée
le 22 oct. 2024
Critique lue 9 fois
D'autres avis sur Top Boy
Bon, je l’avoue, je suis sur le point de changer totalement mon avis sur Netflix. Après avoir vu et adoré la série allemande Netflix Dogs Of Berlin, puis la série américaine, toujours produite par...
Par
le 12 oct. 2019
21 j'aime
Top Boy est une mini-série en 4 épisodes qui nous fait vivre l'ascension de deux dealers dans une cité londonienne. Dushane et Sully sont tous les deux ambitieux, et pour améliorer leur train de vie,...
Par
le 6 nov. 2011
12 j'aime
11
Grosse claque, grosse leçon de polar humaniste, violent, sombre, réaliste, minimaliste et puissant, sensible, esthétique et passionnant. J'ai eu peur en voyant une deuxième saison mais elle est...
Par
le 7 mars 2014
6 j'aime
11
Du même critique
Avec Astérix le Gaulois (1961), René Goscinny et Albert Uderzo posent les bases d’une saga légendaire, où les baffes volent aussi vite que les sangliers passent à la broche. Ce premier opus, bien que...
il y a 7 jours
2 j'aime
Avec Tintin au Tibet (1960), Hergé délaisse les complots internationaux et les méchants moustachus pour offrir une aventure profondément humaine et émouvante. Ici, pas de gangsters ni de trésors...
il y a 7 jours
2 j'aime
7
Le Jeu de la Mort, c’est comme si Battle Royale avait pris un cours de showbiz et décidé que la survie, c’est bien, mais avec du drama, c’est mieux. Cette série de TVING plonge ses participants – et...
le 20 nov. 2024
2 j'aime