Piège en eaux troubles
Belle série dramatique aux atours de polar, on sent bien la patte de Jane Campion, sa sensibilité pour les portraits de femmes fortes. Dès le générique, avec son joli graphisme et sa musique...
Par
le 30 mars 2013
45 j'aime
3
J’attendais beaucoup de cette série. Deux personnes différentes m’en avaient dit beaucoup de bien : que j’allais aimer le côté mystérieux, le côté enquête et possiblement le côté un peu « ovni » de cette série. Verdict : cette série est vraiment une belle arnaque et je ne comprends pas pourquoi on l’estime autant.
Il y a trois mois j’avais fini Twin Peaks et en commençant la série, j’ai tout de suite pensé qu’on allait plonger dans une atmosphère similaire. L’histoire débute dans une ville de Nouvelle-Zélande où tout le monde semble se connaître et tourne autour d’une gamine de 12 ans qui découvre qu’elle est enceinte. Tout va se compliquer quand elle va disparaître. Fugue ? Enlèvement ? Meurtre ? Voilà pour l’intrigue principale.
Lors des deux premiers épisodes (qui en comptent 6 d’une heure chacun), j’étais plutôt content de l’orientation que prenait la série : un huis-clos dans une bourgade perdue ; une fliquette qui revient dans le village de son enfance ; des personnages mystérieux et certains plus charismatiques que d’autres ; une sorte de secte féministe dirigée par une étrange femme « gourou » ; des paysages magnifiques…
Et puis finalement je me suis… totalement ennuyé pour parler poliment. Là où justement Twin Peaks a su développer une mythologie autour de Laura Palmer et à rendre ses personnages secondaires intéressants, Top of the Lake tombe dans un faux rythme avec des histoires vues et revues et en conclusion très décevantes.
ATTENTION SPOILERS
On découvre en vrac que :
- L’héroïne policière a été violée
- La figure locale, l’antagoniste dans toute sa splendeur, semble tout contrôler dans la ville et a toutes les tares du monde : il bute un chien de sang froid ; il noie un mec et tout le monde s’en fout ; il est à la tête d’un trafic de drogues ; on le soupçonne d’inceste. (Ca fait beaucoup pour un seul homme mais le mec n’est jamais inquiété)
- La fliquette a une idylle avec le fils du méchant
- Le commissaire qui enquête avec la fliquette semble pas trop se bouger les miches pour l’aider dans les recherches, bizarre.
- Les membres du groupe de la secte sont barges et trop stéréotypés.
Alors que Twin Peaks ne se prend pas au sérieux et reste très mystique, Top of the Lake plonge dans une réalité du quotidien et se veut réfléchi. Là est la grave erreur commise selon moi et rend la série totalement ridicule…
Car oui tout devient niais. Une gamine de 12 ans est paumée dans la forêt. Les enquêteurs trouvent la preuve qu’elle est en vie et pourtant RIEN ne change. Tout le monde semble se foutre de lancer les recherches et de ratisser cette immense labyrinthe végétal. Le truc le plus risible est l’enquêtrice qui pourtant semble acharnée pour retrouver l’enfant et qui finalement préfère se faire sauter par son premier petit copain. D’ailleurs pour une série qui se veut un peu différente, toutes ces scènes « de cul » sont vraiment répétitives à mon goût.
Viennent donc les deux derniers épisodes qui finalement ne sont pas du tout surprenants. J’ai vu toutes les actions arrivées. On nous sert toutes les révélations dans l’ultime épisode.
On pourra se demander maintenant à quoi a servi cette sorte de secte qui vit à Paradise… Parce que toutes ces femmes n’ont eu aucun rôle à jouer dans l’histoire. Enfin si… car finalement le message de la série est horriblement féministe : tous les hommes sont des drogués, des dérangés, des meurtriers, des pédophiles. Vive les femmes, elles souffrent olala.
J’ai mis la moyenne car les épisodes sont bien réalisés et l’histoire de base est plutôt cool. Dommage que l’intrigue soit devenue si bancale et tellement fade. Dommage que les personnages secondaires ne servent qu’à du remplissage.
J’attends la saison 2 maintenant !
Créée
le 22 juil. 2016
Critique lue 304 fois
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