Top of the Lake
7.3
Top of the Lake

Série SundanceTV (2013)

Tui, une jeune fille de 12 ans, est retrouvée au milieu du lac de Laketop. Amenée à l'infirmerie de son collège, on découvre qu'elle est enceinte. La détective Robin Griffin se charge de cette affaire, qui n'a pas l'air si accidentelle que cela. Mais ce sera loin d'être facile : ses collègues, le père de Tui, Matt Mitchamm, qui règne en mafieux sur la ville, son passé, tout cela viendra compliquer l'affaire et déstabiliser Robin.

Le pilote m'avait laissée perplexe : certes, c'est beau, on en prend plein les mirettes, avec ces paysages néo-zélandais à couper le souffle, un choix très précis dans la photographie... On reconnaît tout de suite l'exigence esthétique de Jane Campion et de Sundance Channel.

S'il n'y avait rien à redire sur la forme, je craignais que le fond soit trop stéréotypé, qu'on fasse de Robin une jeune fille faible qui évolue dans un milieu masculin et que du coup, on perde de vue Tui. Cela a parfois été le cas, mais au final on ne l'envisage pas comme une digression. Les focus sur le passé de Robin, au contraire, éclairent, par bien des façons, l'affaire Tui. On se rend compte que rien n'est inutile, pas même le moindre détail, pas même Paradise, ce camp où se réunissent des femmes paumées autour de GJ, personnage à la fois acariâtre et baba cool. Bon, je le concède, ces bonnes femmes ne servent strictement à rien (surtout Anita, vous comprendrez vite pourquoi (vous comprendrez vite pourquoi)) mais le rôle de GJ, et son regard sur sa "secte" sont tout bonnement formidables. Je tiens même à ajouter que Top of the Lake aborde des sujets plutôt délicats, comme le viol et la pédophilie, sans faire étalage de quoi que ce soit. Certaines scènes frôlent l'explicite et l'abominable, mais restent toujours dans la retenue, ce qui accroît le malaise et le dégoût chez le spectateur.

Malgré un début difficile, Top of the Lake n'est pas loin d'égaler, à mes yeux, Rectify. Cependant, j'ai été vraiment déçue par la fin de la série. Alors qu'on arrivait à un véritable dénouement, on se rend compte que non, tout n'est pas fini. Après tout, pourquoi pas ? Seulement, tout se conclue de manière très rapide, et encore, "concluer" n'est pas le terme approprié puisque cette fin soulève autant de questions que le début. Je suppose que c'est dû au format de la mini-série, qui empêche de développer plus en avant dans une seconde saison, mais dans ce cas, pourquoi avoir pondu une deuxième fin, qui au final paraît si artificielle et frustrante ?

Top of the Lake mérite tout de même qu'on s'y attarde un peu, qu'on dépasse le cap du début, qu'on oublie la fin un peu calamiteuse et qu'on se laisse porter par l'intrigue qui est, quant à elle, riche et pleine de rebondissements. (Et ça, c'est ma petite fin abrupte à moi).

Créée

le 30 oct. 2013

Modifiée

le 30 oct. 2013

Critique lue 1.6K fois

4 j'aime

Nolwenn-Allison

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

4

D'autres avis sur Top of the Lake

Top of the Lake
Dalecooper
8

Piège en eaux troubles

Belle série dramatique aux atours de polar, on sent bien la patte de Jane Campion, sa sensibilité pour les portraits de femmes fortes. Dès le générique, avec son joli graphisme et sa musique...

le 30 mars 2013

45 j'aime

3

Top of the Lake
ameliehyacinthinus
8

âme sensible....sert les dents et ne t'abstient pas !

Jane Campion se lance dans l'exercice du petit écran ! Pas de surprise, l'essai est forcément réussi. On a du Campion pur jus dans toute sa splendeur : histoires sordides, enfances brisées, femmes...

le 22 avr. 2013

31 j'aime

Top of the Lake
Sergent_Pepper
7

Les dames du lac

Jane Campion fait partie de ces cinéastes qui franchissent définitivement le pas vers la série : le cinéma, ses contraintes, son canal de distribution et son financement se révélant trop...

le 8 juil. 2017

29 j'aime

2

Du même critique

House of Cards
Nolwenn-Allison
9

I have no patience for useless things...

...Et cette série est bien loin d'être une perte de temps, étant donné ce que les 13 épisodes de la 1ère saison nous offrent ! Que ce soit la mise en scène, les relations entre les personnages ou la...

le 5 juin 2013

77 j'aime

18

Rectify
Nolwenn-Allison
9

Comment faire une série sublime en 6 épisodes

Rectify, c'est l'histoire d'un type, Daniel Holden, accusé et condamné pour le viol et le meurtre de sa petite amie. Emprisonné à 18 ans, il n'est relâché que 19 ans plus tard. Et ce laps de temps...

le 14 août 2013

66 j'aime

4

Vice-versa
Nolwenn-Allison
10

Bonjour Tristesse

Tout comme Riley et les autres personnages de Vice Versa, j'ai des émotions qui règnent en maître dans ma tête. Et Pixar, en veule studio qu'il est, les flatte sans cesse, ce depuis mon tout jeune...

le 29 juin 2015

48 j'aime

7