Tore...du?

Tore ou l'histoire d'un jeune homme qui perd subitement son père qui l'emploie dans son entreprise de pompes funèbres, ironie du sort; Tore, rôle titre, fait alors un long et périlleux parcours pour surmonter son deuil, trouver sa place dans la vie et son identité sexuelle.

On peut en rester à cet intéressant postulat qui pourrait être prometteur. Le souci majeur c'est surtout la vacuité d'un personnage que toute intelligence émotionnelle et rationnelle rapproche du stéréotype du jeune grave teubé, ou si on veut être moins sympa, d'un poulpe épileptique hors de l'eau; on feindra tout de même de s'intéresser au rôle titre qui joue magistralement sur tous les registres de la candeur, bien entamée par quelques démons, histoire de nous rendre le personnage aussi attachant que possible (Et là, perso, ça le fait pas)

Fraichement débarqués dans une EHPAD pour régler les formalités d'un deuil, le père est renversé par un camion poubelle dès l'ouverture du premier épisode. Tore est témoin de ce décès mais tourne derechef les talons pour s'acquitter de son travail- sur le mode pas vu, pas pris; normal, quoi. On comprend que le personnage, dont la relation au paternel est complexe, aborde à la fois traumatisme et déni, et l'éveil de sa libido, qui le poussera à s'éclater direct dans une boite gay.

Bref, tout cela nous est livré avec autant de crédibilité que Kim Quartdechiant essayant de rentrer dans la robe de Marilyn. A partir de ce moment, cet apparent manque d'empathie devient contagieux et on souhaite beaucoup de torts à Tore qui finit par nous horripiler; le scénario ajoute de ci de là quelques complications sans toutefois parvenir à intéresser; en gros c'est fouillis, long, et passablement ennuyeux.