Véritable phénomène dès sa mise en ligne, FIREFLY LANE a su trouver son public en très peu de temps.
Certes, en français ça donne JE SERAI TOUJOURS LA POUR TOI, et on ne va pas se le cacher : le titre original est bien plus attrayant, même si dans les faits, le titre de la VF symbolise la promesse que nos deux héroïnes se sont faites depuis leur adolescence.
La série est l'adaptation des romans de Kristin Hannah (sous le titre éponyme de la série en VO), dont le 1er tome (qui équivaut à la 1ère saison de la série) vient tout juste d'être traduit et de sortir chez Michel Lafon sous le titre La Route des Lucioles.
Présentée comme une version cheesy de This is Us, Firefly Lane partage avec cette illustre référence la narration qui conjugue plusieurs temporalités se superposant pour les besoins de l'intrigue et des différents arcs narratifs des personnages.
Quant à l'intrigue en question, on y suit les hauts et les bas de deux amies, Tully Hart et Kate Mularkey (initialement voisines) qui se sont rencontrées durant l'été 1974, et qui ont su nouer à travers plusieurs décennies une amitié indéfectible, parfois même invasive et un brin malsaine...
Interprétée par Katherine Heigl, également productrice du show, Tully est un rôle taillé sur mesure pour son interprète. Abandonnée par sa mère hippie/junkie, puis reprise de force par cette dernière qui la fait emménager à Firefly Lane, un endroit enchanteur, elle se forge une carapace et se fait la promesse de tout faire pour ne pas sombrer comme sa mère et réaliser le rêve de sa vie : devenir une journaliste indépendante et reconnue. Kate habite en face d'elle, ado timide, complexée et studieuse. Un jour, un drame frappe Tully, et Kate va être là pour elle, les deux jeunes filles scellant ainsi une sorte de pacte qui va voir leur amitié les soutenir sur le sentier tortueux de la vie.
L'intrigue va donc suivre toutes les péripéties et les différentes aventures de nos deux héroïnes sur trente ans, soit 3 temporalités qui se superposent, jusqu'à ce qu'une 4ème se greffe à l'ensemble, et nous fasse comprendre, sans que l'on sache concrètement de quoi il retourne (du moins jusqu'à l'extrême fin de la saison), qu'une trahison impardonnable a eu lieu, brisant ainsi le pacte qui les liait à vie. Qui a fait quoi ? Quel est le drame qui est annoncé durant cette 4ème temporalité ?
Bref, autant de questions à laquelle la série va répondre, tout en préservant le suspense pour les saisons suivantes. Firefly Lane comptant trois tomes, normalement on devrait avoir un nombre de saisons similaires. Si pour l'heure, la 2nde saison n'a pas encore été officiellement renouvelée par Netflix, nul doute qu'elle le sera compte tenu de l'énorme succès qu'a connu la série lors de son lancement.
Concrètement, ce n'est pas la série de l'année dans ce genre-là, ce n'est pas This is Us, mais c'est efficace et ça tient la route. Un feelgood oscillant entre comédie dramatique et parcours de vies croisées que j'ai, pour ma part, apprécié. Certaines critiques se sont moquées de l'aspect "cheap" dans les reconstitutions (les 1980's par exemple), personnellement ça ne m'a pas choqué. Les acteurs campent bien leurs personnages, les thématiques abordées interpellent et sont d'actualité (drogue, violences, trahisons, ambitions, famille, vie professionnelle & rêves...) et la superposition de tous ces arcs et ces temporalités est habilement menée, on ne s'y perd pas, la lecture est fluide, ce qui fait qu'on avale rapidement cette première saison, et qu'on attend la suite avec impatience.
En définitive, voilà une série bien sympathique, pas trop mièvre (mais pas révolutionnaire pour autant), à la fois douce - et parfois corrosive - qui passe comme une sucrerie, et fait son job : nous permettre de passer un bon moment. Et par les temps qui courent, on prend ! Et pas qu'un peu !
Et oui, l'amitié est loin d'être un long fleuve tranquille, c'est un petit trésor qui demande beaucoup de soins et d'attention. J'ai apprécié de voir le traitement de cette thématique ici mise en parallèle avec les aléas de la vie ainsi qu'avec les névroses et les ambitions - parfois gargantuesques - de chacun.