Voici une autre série de mon enfance qui était encore il y a peu, une espèce de maelström d'images éparses de robots transformables, de paroles d'un générique péchu, et surtout d'une gamme de jouets que je me plaisais à manipuler en regardant ladite série.
Car oui la série Transformers (à l'instar de pas mal d'autres productions américaines comme Gi-Joe pour ne citer que la plus célèbre) a été créée pour soutenir la vente de jouets robots transformables (originalement crées par Takara au Japon, et repris par Hasbro dans sa forme définitive).
Comme beaucoup d'enfants des années 80-90, et comme pour beaucoup de séries diffusées en France de façon aléatoire à cette époque, pour ne pas dire chaotique voir foutage de gueule, je n'avais jamais vu la fin de la série.
Profitant d'un congé forcé, et surtout de temps de cerveau disponible, j'ai eu l'occasion de corriger cette infamie et de me replonger dans cette série qui m'avait fait rêver, le tout en VO non sous-titrée, non pas par intégrisme, mais plutôt par non possibilité de faire autrement.
Bien m'en a prit, tant l'une des première chose qui m'a frappé fut la qualité du doublage, et les capacités de caméléon des acteurs doubleurs; même si j'ai bien conscience que le jeu d'acteur de doubleurs américains reste un sujet qui ne doit intéresser qu'une minorité de gens...de par le monde, alors en France!
Par contre l'autre chose qui frappe, qui assomme d'une certaine manière, et ce bien avant le doublage, c'est la qualité pitoyable de l'animation. Même avec tout l'intérêt que je peux avoir pour l'Univers des Transformers (hors dernière trilogie de films...beurk), il faut bien avouer que la série à horriblement subie les outrages du temps: réutilisation de dessins à outrance, clonage de certains personnages ad nauseum, incohérence des formes et codes couleurs des Transformers, perspectives foireuses, incongruité absolue de certains "scénarios", parachutage de personnages et disparition d'autres sans raisons apparentes.
Bref un espèce de pot, tout, pourri des pires errements sur ce que l'on peut faire sur une série d'animation destinée avant tout à vendre une gamme de jouet. Et comme beaucoup de série de l'époque c'est le générique qui faisait l'essentiel du travail de captation du public, notamment avec des génériques très bien animés (la différences avec les épisodes tient généralement de l'évidence, c'est le "syndrome Tortues Ninjas"), à la musique péchue qui s'incruste tel un mantra dans les recoins les plus profonds de votre cerveau, si bien que vous vous en souvenez encore près de 20 année plus tard...
Et pourtant, malgré des défauts évidents, j'ai pris un indicible plaisir à me faire l'intégralité des quatre saisons en VO non sous-titrée (pour ceux du fond qui n'aurait pas compris que je suis devenu un peu fan de la licence). Car au-delà des errements d'une époque et du souvenir nostalgico-sentimental qui déforme les avis et floute la raison, il y a un fil conducteur à toute l'histoire, une trame qui donne envie d'en savoir plus au delà de l'envie d'acheter une figurine d'Optimus Prime ou de Soundwave. Une qualité de jeu des doubleurs qui rend certains robots très attachants (Surtout Starscream, l'un des méchants les plus bête et attachant de l'Histoire du D-A), et qui font presque vivre les histoires. Enfin, cette série vieillotte et mal finie m'a donné l'envie d'aller plus loin dans cet Univers, et notamment à me jeter sur certains comics qui reviennent sur le Background et l'évolution des Autobots et des Decepticons et de leurs charismatiques leaders, et approfondissent tout ce qui est juste effleuré dans la série.
Au final, c'est évidement une note de cœur que je délivre à cette série, n'importe quelle personne doté d'un minimum de sens esthétique devrait vivre le visionnage d'un seul épisode comme le viol collectif d'une bande de singes armée de pinceaux et de feutres pour dessiner. Mais parfois le cœur à ses raisons que la raison ignore.