C’est devenu la mode, ou la norme, je ne sais pas trop, mais tout le monde s’y met, le dessin animé en CGI devient roi.
En temps que vieux de la vieille, je suis très sensible à ces vieux machins mal animés qu’étaient les DA de mon enfance ; de Scoubidou, à Star Trek The Animated Serie, en passant par le « rigidissime » Les Mondes Englouties et en finissant par le premier des DA Transformers, j’en ai connu des « trucs » qui faisaient mal aux yeux, mais qui offraient une certaine forme d’évasion et un charme indéniable.
C’est là que l’on voit que l’on prend de la ride (je parle ici de ride mentale !), lorsque l’annonce d’une nouvelle adaptation d’un dessin-animé culte vous fais froncer les sourcils façon Spock, et vous interroger sur le degré d’intérêt d’un tel processus, surtout pour du « tout images de synthèse ».
Mais comme souvent, j’ai fait fi de mes aprioris, pour me lancer fébrilement dans cette nouveauté.
Le pitch de base des Transformers est somme toute le même : de gigantesques robots transformables et intelligents, une espèce à part entière ; divisée en deux factions belliqueuses s’affrontant pour la possession de Cybertron, leur planète mécanique natale.
Les Autobots, les bons, avec a leur tête le charismatique leader Optimus Prime, et les belliqueux Decepticons, avec le non moins magnétique Mégatron à leur tête, s’affrontent depuis des éons ! Jusqu’à ce que le fracas de leurs batailles les amène à échouer sur Terre, notre planète, ou de petits êtres mous, flasques, et faibles (si l’on s’en réfère aux critères Decepticons, et aux miens mais j’y reviendrai plus tard) vont tenter d’être au mieux plus que des victimes collatérales de cette lutte fratricide.
Finie depuis peu la série offre au spectateur, une bonne progression sur 3 saisons, et une véritable histoire.
L’action se concentrera au maximum sur 8 autobots et une dizaine de Decepticons, en luttes pour les ressources de la Terre en Energeon (leur elixir à tout faire: vie, nourriture, réparation, enivrement...), à la recherche de mystérieux artefacts cybertroniens éparpillés sur Terre, et du lien qui semble exister entre ces deux mondes.
On est donc bien loin de la pléthore de personnages de la première (et même des autres) séries. Ce recentrage de l’histoire autour de quelques protagonistes en décevra quelques uns (genre « y’a pas machin », « j’aurai préféré Truc »), mais apporte vraiment une épaisseur au scénario et aux personnages, ce qui n’est pas plus mal.
Petite aparté, j’ai toujours trouvé que les humains étaient de trop dans l’univers des Transformers, au mieux ils sont un argument d’identification pour les plus jeunes et donc un argument de vente (il faut bien garder à l’esprit qu’à la base Transformers est une licence destinée à vendre des jouets !), au pire (et c’est ce point de vu que je soutien) ils sont ce que les Decepticons nomment avec justesse des « Humans Pets ». Des animaux de compagnie ne servant pas à grand-chose, l’équivalent (et sans sexisme aucun, c’était comme ça !) des boulets féminins de nombre de série (une au hasard, Vénusia dans Goldorak), dont le seul rôle semble être de se faire capturer et de gêner les Autobots dans leur guerre face aux puissants et sans états d’âmes Decepticons.
Si l’histoire commence par la mort d’un Autobot et donne donc un ton plutôt adulte à la série (il est très rare de voir un personnage mourir dans une série orienté jeunesse !), on déchantera assez rapidement dès l’arrivée des mioches, personnages plutôt irritants, et à peine drôle, dont je vous ai déjà dit tout le mal que j’en pensais. Mais heureusement plus la série avancera, plus ils auront tendance à être en retrait au profit d’intrigues autour des Transformers, et plus des humains plus étoffés feront leur apparition (le personnage de Silas est à cet égard un véritable méchant possédant une réelle épaisseur), de leur passé, de leur histoire, et des mystères de leur civilisation.
A cet égard, ni les comics ni les jeux-vidéo de la licence ne se sont gênés pour faire vivre des aventures sans boulets aux Transformers, afin que leur univers se développe pleinement.
Côté animation, je vous le disais, il s’agit d’images de synthèse, dans un style que l’on a pu retrouver dans Green Lantern The animated, style lui-même très proche de celui de Bruce Timm, que presque tout le monde connais, sur Batman TAS. Donc c’est plutôt beau et bien fait, même si ces CGI peine encore assez mal à donner vie aux décors et environnements.
Série courte, mais intense, Transformers Prime rend plutôt bien hommage à certains de ses illustres prédécesseurs, grâce à une galerie de robots attachants et charismatiques, et un traitement résolument plus mature de leur histoire. Il est à noter que la saison 3 expédie quelque peu la fin, pour des raisons que je ne connais pas, heureusement un film est sorti récemment (je ne parle pas des défecations « WTF is happening » de Michael Bay !!), et offre une conclusion épique et plus acceptable à cette bonne série.
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