Comme j'habite au Canada ça m'interesse toujours de voir des films et séries canadiennes. Celle ci est intéressante car elle n'essaye pas de gommer son identité canadienne pour passer pour une série américaine. On est bien à Toronto et on entend parler du Canada et des défis de son système de santé sous tension budgétaire depuis des années. La série vaut surtout pour le personnage central, Bashir Hamed, médecin Syrien qui doit refaire une partie de son internat pour avoir le droit d'être chirurgien au Canada. Le comédien est crédible et attachant, son histoire d'immigration est intéressante et touchante. Hélas les histoires qui se succèdent dans l'hôpital sont du sous-sous "Urgences" avec moins de réalisme, des décors minimalistes très lumineux et des dialogues souvent insipides. Dommage car toutes les parties sur Bashir, la difficulté d'immigrer dans un pays après avoir connu la guerre, les différences culturelles, tout cela est très intéressant et crédible. Mais ils ont voulu l'enrober dans une "grande famille" de l'hôpital qui sonne creux, avec des prise de bec sur la bureaucratie et des guéguerres de pouvoir qui deviennent franchement chiants au bout de 4 saisons. Ils ont aussi placé une histoire d'amour sans grande alchimie avec une gentille médecin d'origine québécoise. La comédienne Laurence Leboeuf est sympathique, elle a le droit de placer quelques répliques en français dans une production canadienne anglophone, un bel exploit. Les producteurs ont peut être voulu éviter de vexer les québécois vu que de nombreuses scènes sensées être tournées dans un hôpital de Toronto sont en fait tournées au CHUM à Montréal dont l'architecture vitrée est très reconnaissable. La série n'évite pas pour autant les clichés sur les québécois mais balaye les clichés sur les réfugiés du moyen-orient et parle frontalement du racisme alors on leur pardonne.