Belle série
Un peu lente en rythme la série mais bien conçue.Aucune scène inutile.Çà se regarde d'une traite.Je la recommande
le 4 juin 2019
1 j'aime
La série anglaise typique que j'aime qui me met dans un mood presque cosy.
Le fils de Dan a été victime d'une attaque au couteau. Admis à l'hôpital, c'est le Dr. Allerton qui sera chargé de l'opérer. Malgré ses efforts, le fils de Dan succombera à ses blessures. Son père ne l'oubliera pas.
Pourquoi j'aime :
1) Le format court. Jamais les séries anglaises ne tirent trop sur la corde (ouais une généralité comme si je connaissais toutes les séries anglaises). La mini-série dit ce qu'elle a à dire, point barre.
2) Le sujet des attentes et craintes qu'on peut avoir pour un proche (ou pour soi-même) lors d'un passage dans le milieu hospitalier. Il y a la crainte de l'erreur médicale, de la faute, du manque d'implication du personnel ou d'un traitement expéditif du malade car pas rentable.
C'est un sujet intéressant parce que je pense que toute personne perdant un proche se posera la question, aussi raisonné et raisonnable soit-il.
Au-delà du personnage principal vachement vindicatif et agressif dès le départ qui cherche des informations parce qu'il craint que le chirurgien ait bu, il y a aussi ce personnage de fond dont la grand-mère va se faire opérer par le Dr. Allerton et qui lui demandera s'il est réellement apte à opérer sa mamie, en guettant ses mains et insinuant qu'il n'a pas tous ses moyens, que ses mains tremblent, etc. Pour finir par le remercier et s'excuser lorsque l'opération aura eu lieu et que tout ce sera bien passé. J'ai trouvé cette scène d'autant plus bonne que même moi je doutais en me disant "ce chirurgien qui présente si bien pourtant...", parce qu'on est parfois tellement paniqués qu'on cherche la petite bête ou tellement dans la douleur qu'on cherche une explication plausible. D'autant qu'en tant que spectateur, on sait qu'il y a un précédent avec un autre patient donc on doute systématiquement, prêts à lui foncer dessus (ce qui renforce la question du discrédit de mon point 3).
Ça m'a particulièrement parlé parce qu'aussi raisonnée et raisonnable que je sois, quand on a eu l'appel à 23h30 nous informant que mon père était mort, après coup moi aussi je me suis dit "je suis sûre ils voulaient libérer un lit. Puis comme c'était les soins palliatifs en vrai ils avaient plus grand chose à lui faire, juste taire la douleur et attendre qu'il meurt donc à un moment ils font avancer les choses. Puis comme par hasard dans la nuit quand tout le monde dort comme ça c'est plus pratique et passe plus inaperçu." Bref après j'étais en mode comment prouver ? Que faire quand bien même ? Puis ça m'a saoulée parce que j'ai senti que c'était le truc où tu pourrais y perdre la tête et - dans mon cas - que ça ait été vrai ou le fruit de mon cerveau cherchant une explication logique pour ce soir-là, le résultat aurait été le même sous peu de jours de toutes manières.
BREF, ça m'avait surprise d'aller sur cette pente, moi qui ait une haute estime de moi-même je me suis presque choquée. Donc je trouve le thème plutôt pas mal même si je regrette que (spoiler) le chirurgien ait réellement commis une (infime) erreur. J'aurais préféré qu'il n'y ait rien à trouver derrière toute ce désespoir pour rendre plus fort le message qui voudrait qu'on cherche juste quelqu'un à blâmer ou une raison plus exceptionnelle à un décès.
3) La question posée sur la responsabilité du chirurgien de mentir ou non. Le côté positif à ce qu'il y ait eu une (infime je le répète) erreur et là où les anglais savent si bien avoir des raisons pour un tel scénario, c'est que du coup ça clôture la série sur une question ouverte d'éthique/morale. Est-ce qu'un chirurgien devrait risquer le discrédit/l'absence de confiance des patients en avouant avoir commis une erreur qui s'est avérée fatale mais qui n'enlève pas sa capacité à en sauver plein d'autres ? Ou doit-il mentir parce que ça n'apporterait rien de + à la famille, permettrait de le laisser en sauver plein d'autres quitte à ce que la famille du décédé ne sache jamais les circonstances exactes de la mort ?
Franchement je suis partagée. D'instinct j'ai envie de dire qu'il faut mentir si ce n'est pas une réelle erreur propre à remettre en cause les capacités du praticien. Et en même temps deux répliques m'ont fait réagir : quand le chirurgien dit à Dan que en gros mentir au patient pour le protéger d'une souffrance inutile (du style l'histoire aurait pu être écrite autrement) faisait parti de son métier. Je me suis dit gros là t'abuses, d'où toi tu décides de ce que je peux encaisser ou non. Quelque part quoi qu'il arrive j'aurais envie de savoir juste pour savoir. De A à Z, en détails. Alors oui y a les risques de représailles physiques ou judiciaires. Mais j'ai pas envie de payer le prix de l'ignorance à cause de golmonds prêts à tout pour poursuivre pour rien ou incapable d'encaisser les réalités de la vie. Du coup ça me taraude et savoir que pour protéger ils peuvent mentir fait que quand on y est confrontés en vrai on doute. Certains appellent ce mensonge en même temps. Du coup c'est délicat.
La deuxième réplique est celle de Dan peu après lui disant que le fait de savoir ça comptait pour son fils. Bon direct je me suis dit "pitié pas de trucs de gars qui voit toujours son fils et lui parle" puis après en fait j'étais d'accord. Genre si je meurs alors que j'aurais pu vivre si l'ambulance était arrivée plus tôt ou parce que le chirurgien avait trop bu, ou parce qu'il a juste ripé d'un demi-millimètre qui aurait fait que mon état se serait dégradé... Bah je veux qu'on le sache. Pas pour qu'on me venge, juste parce que c'est la réalité et je me sentirais complètement effacée et absente et presque baffouée si on modifiait mon histoire auprès de ceux que ça intéresse réellement. Alors certes je le saurais pas, mais si quelqu'un m'aimait et me perdait de la sorte, je voudrais juste qu'il sache les détails. Donc j'ai pas trouvé ça si con et plutôt un bel exercice de mémoire.
Le père a beau être ultra-agressif dès le départ, sa motivation me semble noble. Malgré le fait qu'elle ne se base que sur une observation du comportement du chirurgien le soir du drame. Ce qui est un peu léger, y aurait pu rien à voir à découvrir. D'où le côté un peu paranoïaque que ça peut créer. Comme il est rendu inoffensif à la fin à ne pas vouloir poursuivre mais juste somehow apaisé de savoir, ça contrebalance on va dire.
4) Le sujet des différences sociales. Ce sujet me gonfle, c'est à la mode, on l'a dans tous les sens. Mais là j'ai trouvé que le père en deuil était tellement rendu détestable (et pas juste parce qu'il menace toute la famille du chirurgien) que ça montrait des choses comme un fait, sans trop appuyer le truc ni en faire un saint. Bon c'était quand même un peu lourd et peu subtile le fait qu'il demande sans cesse le prix de chaque chose. L'apogée de cette différence se fait dans le jardin où une réalité très banale et juste est dite. Si Jon (le Dr) avait eu ce genre de suspicions suite à un drame, avec tout son fric il aurait pas cherché à comprendre, aurait payé un avocat, poursuivi, etc. Alors que la situation inverse le gars n'a ni le temps ni l'argent Là encore c'est triste mais c'est la vie, ça fait juste du bien de le dire. Genre me prends pas pour un con.
Bref tout ça fait qu'en 3 épisodes qui visuellement ne révolutionnent rien, j'ai eu matière à penser. Et cette ambiance sans trop de fioritures visuelles me fait du bien.
Ce que j'aime moins :
1) Bon le gros bémol c'est la fille lesbienne. Pas le fait qu'elle soit lesbienne, en soit je m'en fous et c'est pas du tout un sujet dans la mini-série, je le souligne parce que dans chaque fiction l'homosexualité doit être représentée donc je le note. La fille unique du chirurgien... Déjà pour moi elle fait fin de vingtaine, pas presque 18 ans (sur IMDB ils indiquent sa taille mais pas sa date de naissance). Du coup ça m'a perturbée parce que par moment je trouvais qu'elle faisait attardée à vouloir faire ingénue.
Puis tout ce qui la touche sur la fin. La portée que devrait avoir sur elle le fait que son père ait menti. Le fait qu'elle lui parle à peine après, le regarde mal, sans tendresse... C'était trop. Meuf, c'est pas ton histoire, t'es pas touchée, et si tu parles avec ton père à moins d'être VRAIMENT attardée son comportement est compréhensible. Donc ça m'agaçait tellement de la voir telle une représentante de la vertu et la moralité qui en rejetant son père devrait presque nous donner une indication sur le jugement qu'on devrait nous-mêmes avoir. J'ose espérer que c'était juste une représentation de ce que l'adolescent de base est enclin à faire, enfoncer ses parents, et pas + que simplement ça.
2) L'autre - petit cette fois - bémol c'est l'incompréhension qui persiste jusqu'à la fin entre les deux protagonistes principaux. Etant donné qu'ils sont censés incarner cette différence de point de vue, c'est bien de les laisser dedans, peut-être plus réaliste. Mais j'aurais aimé qu'ils s'entendent, se comprennent et s'excusent tous les deux. J'ai toujours cette envie alors là je me suis demandée pourquoi j'ai toujours envie que les personnages s'écoutent. En fait c'est pas temps pour mon plaisir personnel d'avoir une fin pleine d'empathie et de compréhension mutuelle pour me donner un petit mood de bisounours. C'est l'envie que si des gens regardent ça, ils ne restent pas fermés et qu'on leur montre la voie pour comprendre l'autre. Ce qui est peut-être prétentieux ou condescendants (genre les gens auraient besoin de l'apprendre) mais c'est toujours ma crainte. Qu'en voyant ça, quelqu'un de la classe basse à moyenne qui se retrouve dans Dan se renferme en se disant qu'il a bien raison, que les bourgeois sont pourris, que lui c'est la morale véritable que les riches non plus. Ou que quelqu'un de la classe aisée se dise que les "pauvres" n'écoutent jamais et ne veulent que se persuader qu'ils ont peut-être rien pour eux mais qu'au moins ils sont vertueux sans réfléchir aux questions et voir des vérités qui feraient mal à leur égo. Et donc que chacun cultive cette différence et soit ravi que chacun reste sur ses positions parce que eux veulent rester sur les leurs pour rester chacun intègres à leur sens. Comme si demander pardon serait renier quoi que ce soit ou reconnaître autre chose que la douleur qu'on a pu causer.
Bref je vais peut-être un peu trop loin, je prends peut-être vraiment les gens pour des débiles et je me crois peut-être vraiment plus éclairée que tout le monde... Mais c'est ce que ça m'a fait craindre et ce qui m'a (très légèrement) déçue.
Putain heureusement que la série était mini.
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Créée
le 10 déc. 2019
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