Treme, de David Simon, est une série lumineuse dont je ne me suis jamais tout à fait remise.
Document précieux de la vie de la Nouvelle-Orléans après le passage de l'ouragan Katrina, elle raconte la reconstruction de la ville et de ses habitants, abandonnés par l'état fédéral, en proie à la corruption, aux violences policières et à la pauvreté. La série est écrite comme une partition chorale d'où s'élèvent les voix multiples et diverses d'une population dont la résilience prend racines dans la culture et les traditions issues de l'histoire de la colonisation américaine et de la ségrégation raciale en Louisiane.
Treme célèbre la Nouvelle-Orléans, son carnaval, sa gastronomie, ses bars, le jazz, sa scène musicale incroyablement variée, les Indiens du Mardi Gras, les Zulu, le folklore Cajun, en mettant en avant le rôle prépondérant de la communauté de culture dans le tissu social.
Fresque sociale et musicale, le récit, avec ses personnages à l'authenticité désarmante, est une rencontre amoureuse, au rythme des Second Lines, entre le spectateur et la ville mosaïque sur les bords du Mississippi.