Certes, il faut aimer la musique à base de big band et de cuivres (c'est mon cas, dès que ça swingue, j'suis happé), mais il n'y a pas que ça. La force, une fois de plus, de cette série HBO est la multitude de personnages qui se partagent l'image. Chacun apporte son petit truc et quand après quatre saisons, on les voit s'entrecroiser régulièrement, c'est génial. On a l'impression d'habiter avec eux, de partager tous ces moments, musicaux ou non, en leur compagnie. Chaque acteur a sa petite singularité, du séducteur Antoine Baptiste (un habitué issu de The Wire que l'on retrouve avec grand plaisir) au DJ Davis en recherche de reconnaissance, en passant par le charismatique Chief Lambreaux ou encore la ténébreuse Ladonna, tous sont finement écrits. Évidemment, certaines têtes prennent un peu plus de temps à l'écran que d'autres, mais dans l'ensemble, les scénaristes parviennent à gérer un bel équilibre entre les différents personnages présents dans l'histoire. Ce qui n'est pas une mince affaire.
Bien évidemment, la belle surprise, c'est que parmi tous ces acteurs se glissent en permanence de vrais zikos, pour des sessions acoustiques à t'hérisser les poils. Du live pendant 4 saisons, on en prend plein les oreilles et on en redemande.
A côté de ce plaisir musical perpétuel, Treme jouit d'une écriture aux petits oignons, faite pour mettre en valeur chaque personnage dont on suit la tranche de vie. En bref, une superbe série, addictive et touchante, que l'on quitte à regret au bout de 4 saisons sans bout de gras.