David "THE WIRE" Simon frappe de nouveau un grand coup avec TREME. Comme dans sa série précédente, on y suit une pléiade de personnages dont les destins se suivent et se croisent à la Nouvelle-Orléans, les thèmes abordés sont similaires: pauvreté, discrimination, criminalité, corruption, le tout sur fond d'ouragan Katrina. Bien sûr tout n'est pas rose, les personnages sont parfois confrontés à des situations éprouvantes -et le fait que beaucoup de non-acteurs locaux soient utilisés ajoute un côté réaliste implacable- mais ça ne tombe jamais dans le pathos, au contraire je trouve qu'il y a pas mal de moments légers et de touches d'espoir. Cependant, TREME se démarque de son aînée dans la façon dont elle se regarde: alors que THE WIRE est le genre de série qui vous scotche à votre fauteuil du début de la fin, Treme est plus insidieuse, sournoise, c'est le genre de série qui demande un peu d'effort, qu'il faut savoir savourer. En effet, le premier épisode peut être un peu déroutant: déjà la ligne directrice est plus floue, on ne sait pas trop où ils veulent en venir (alors que dans THE WIRE il y avait quand même un but assez clair: un réseau de drogue à démanteler, une élection à gagner,...) et puis tous ces intermèdes musicaux, quand comme moi on n'y connaît rien au jazz, c'est un peu chiant, non? Sauf que mine de rien ça a un petit goût de "revenez-y", alors on y retourne: on regarde un second épisode, une saison, deux saisons, plus ça va plus on s'attache à ces personnages plus vrais que nature et interprétés par des acteurs fantastiques, et on en vient à attendre ces intermèdes musicaux qui bercent la série et lui donnent une saveur si particulière. Puis arrive la saison 3, l'apogée de la série selon moi, et on se rend compte avec desespoir qu'il ne reste que 15 épisodes, 14 épisodes, 13... le décompte fatidique commence et nous rapproche inexorablement du final, qui conclue en beauté cette série magnifique. Noté une telle série ce n'est jamais assez.