Dès les premières notes du générique, Tuca & Bertie font pétiller nos yeux et vibrer nos oreilles. L’univers déjà connu de Lisa Hanawalt y est pour beaucoup mais s’il m’a fallu plusieurs saisons pour appréhender et apprécier réellement Bojack Horseman, il m’a suffit de 10 épisodes de Tuca & Bertie pour les comprendre, m’identifier, rire et pleurer avec elles. Si le choix de ces deux protagonistes, à première vue diamétralement opposées, peut sembler convenu, elles ont en réalité une palette d’émotions bien plus développées. On s’attache et s’identifie avec facilité aussi bien à l’une qu’à l’autre. Et leurs interprètes n’y sont pas non plus pour rien, la voix éraillée, dynamique et chantante de Tiffany Hadish se marie à merveille avec les petits cris survoltés et le rythme de celle d’Ali Wong. De plus, penser que le personnage de Speckle n’est qu’un faire valoir serait une erreur, il présente lui aussi une profondeur de caractère allant bien au delà de son côté sympathique et son rôle de « petit ami ». Le ton, l’humour et l’angle engagé de cette série forme selon moi un équilibre parfait: allier humour, émotion et causes féministes n’est pas chose facile dans les séries d’animations pour adulte mais est exécuté avec une justesse précise tout au long des épisodes de cette série. Cette série est pour moi un bijou, original, authentique, dans l’air du temps et vrai. Je félicite sa créatrice d’être allée au bout de son projet et j’espère un jour qu’une suite verra le jour.