(Sans Spoilers) Regarder Twin Peaks c'est comme s'emmitoufler dans une couette chaude tissée de personnages, de vies, de destins magnifiquement croisés qui forment un petit monde dont on ne veut plus sortir. Twin Peaks, c'est l'histoire somme toute basique d'un meurtre dans une petite bourgade des états-Unis, la mise en scène est sympathique mais ne fera pas frémir les apprentis cinéphiles, la bande-son est mollassonne mais colle à l'ambiance du village. Bref, rien à dire sur la forme. Sur le fond en revanche : malgré un scénario basique, twin peaks retient ses spectateurs par la qualité d'écriture et d'interprétation de ces personnages : chaque protagoniste affiche une personnalité marquée (mais crédible) et un caractère bien précis : on s'attache, on s'intéresse, on creuse encore pour en découvrir toujours plus sur ces véritables livres qui s'ouvrent peu à peu, épisodes par épisodes... Toutes ces personnalités participent à former une ambiance prenante, étouffante dans le village : on vit Twin Peaks comme si on habitait la bourgade. Une autre manière de l'expliquer serait de considérer que la première saison de Twin Peaks vous tient par les c***lles. La première seulement.
Et là, David Lynch... la douche froide. On passe d'une série qui avait fait le choix de tout miser sur le fond : personnages, intrigues, scénario et bien peu sur la forme, mais le réalisateur, probablement conscient du succès de la série, décide dans la saison 2 d'en faire une vaste fresque de masturbation intellectuelle dépeinte à grands coups de nains, de fauteuils rouges et de pianos : Les scènes, non-contentes de tenter de vous asphyxier avec les émanations d'auto-suffisance de Lynch, vous trahissent comme autant de coups de poignards et ne plairont qu'à ceux qui veulent s'en vanter ! Ces scènes cassent l'ambiance, partant elles cassent également l'intérêt du spectateur pour la série.
David Lynch, je te hais.