Rajouter des twists sur des twists, ça brise des nuques
Pour remettre les choses dans le contexte, c'est l'histoire de trois pré-ados, Lacey, Jo et Danny. Un jour, le dernier nommé tue sa tante, pour une raison qu'on ignore jusqu'à l'épisode 13 (ou 14. Bref un truc dans le genre). Danny, après avoir passé cinq ans en prison, revient au bercail et tente de se réintégrer dans la vie normale, bien que son passé soit encore sujet à questions (et plus si affinités). Jo et Lacey ont splitté (ouais, carrément, ouais) et se retrouvent dans deux positions différentes. Lacey est devenue la fille populaire du lycée alors que Jo est restée timide et peu sûre d'elle (une litote comme une autre). Bref tout est parti en vrille, et, alors que Danny revient, on voit arriver une nouvelle donnée sur l'échiquier : Jo se met à penser que tout pourra redevenir comme avant. Premier twist. Bam ! (Parce qu'évident, ça pourra plus être comme avant). Rico avoue alors à Jo qu'il l'aime. Bam. Re-twist. Rico c'est le meilleur pote à Jo (d'où le twist). Regina Crane est tuée. Danny est suspecté. Bam. Twist again. Pourquoi twist ? Parce que le seul truc qui accuse Danny, c'est sa sortie de prison.
Pour faire simple, cette série c'est un peu le Desperate Housewives de l'ado en transition. Ce genre d'ado qui se cherche et qui sait pas trop bien s'il veut faire meurtrier ou footballeur alors il compose avec les deux. Les histoires sont tellement niaises. Au départ, à la rigueur, ça va. Pourquoi ? Parce qu'il y a quand même une intrigue principale (mais qui c'est qu'a donc tué la petite Regina ?) et une intrigue secondaire (keskiva s'passer entre Lacey, Jo et Danny ?). Ça fait deux (une et demie) intrigues en quoi, deux épisodes, si mes souvenirs sont bons... C'est jouable, y'a de quoi tenir une saison. En effet, une saison. Et après, bah on se retrouve à ajouter des twists à tour de bras. Là, au bas mot, sur la "deuxième partie de saison" (épisodes 11 à 19), on en est à 10 minimum. Sur le 19e épisode, y'en a déjà 4 ou 5, quoi, c'est dire à quel point ça tourne dans tous les sens. Comme dirait le grand philosophe Simon Jérémi "quand je suis content, je vomis". Sauf que là, j'hésite entre "content" et "pitiful".
Pourquoi est-ce que ça me contente ? Parce que l'intrigue psychologique est relativement bien menée et qu'on a pas trop le temps de penser à tous les trucs illogiques qui courent un peu partout (vous dire quoi serait vous spoiler). C'est à peu près tout pour le moment. Ah si. Encore un truc. Malgré les (trop) nombreux twists, ceux-ci arrivent quand même à rester cohérent. J'ai pas dit totalement logique, hein. Juste cohérents avec le reste.
Pourquoi est-ce que c'est chiant à mourir ? Parce qu'on en à rien à secouer que Rico ben il aime trop Jo et qu'il est vraiment trop timide pour lui dire. Ça, c'est pour introduire le côté cliché des personnages. On a le beau ténébreux à moustache pré-pubère et aux cheveux longs sortant de taule cachant un lourd secret pour lui et son entourage. On a la petite blonde du milieu de classe qui se fait jamais remarquer et qui est toujours timide, qui est crédule ET naïve. On a la fille populaire qui, finalement, n'aime pas trop être populaire, parce que les gens populaires sont tous hypocrites (je pensais pas que c'était possible de caricaturer une caricature, mais putain, j'ai réussi !) Après, on assiste à une déliquescence navrante du concept de la série : chaque épisode, c'est le serpent qui s'avale la queue et qui remonte de plus en plus dangereusement vers sa tête avant de la vomir à la fin de l'épisode et de recommencer comme un gros con à l'épisode suivant.
Alors Twisted porte bien son nom. La fin de l'épisode 19 est tellement tordue et compliquée (dans le mauvais sens du terme) qu'on a qu'une envie, c'est d'abandonner. Cependant, en plus d'ajouter des twists partout, Adam Milch a eu la bonne idée de coller, aussi, des cliffhangers à droite à gauche pour que tu sois OBLIGÉ de regarder jusqu'au bout. Cependant, j'espère qu'il n'ira pas chercher le vice trop loin et qu'il saura arrêter cette torture avant.