Critique de Un, dos, tres par Galadriel
Une des choses qui m'ont poussées à prendre allemand en LV2. Ben merci...
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le 13 nov. 2010
26 j'aime
5
Un, dos, tres, c’est un peu comme si tu avais pris Fame, lissé les cheveux, ajouté quelques déhanchements de salsa, et saupoudré le tout de drames adolescents à n’en plus finir. La série te plonge dans l’univers d’une école des arts scéniques en Espagne, où danse, chant et théâtre devraient être les stars du show. Mais très vite, tu réalises que les chorégraphies énergiques sont seulement là pour donner une pause entre deux prises de tête amoureuses ou disputes dignes d’une telenovela du dimanche après-midi.
Le pitch de départ semble prometteur : une bande d’étudiants talentueux (ou pas, selon les épisodes) se battent pour réaliser leurs rêves de célébrité. Danseurs, chanteurs, acteurs, tout ce joli monde devrait être à fond dans l'art, mais en réalité, ils passent plus de temps à se crêper le chignon qu’à préparer leurs pirouettes. Chaque épisode se transforme en une espèce de méli-mélo d’histoires d’amour compliquées, de rivalités parfois exagérées et de tentatives désespérées pour impressionner des professeurs qui, soyons honnêtes, semblent souvent aussi blasés que les téléspectateurs au bout de quelques épisodes.
L’un des plus grands défauts d’Un, dos, tres, c’est sa propension à faire traîner en longueur les intrigues qui pourraient être réglées en deux répliques. Prenons, par exemple, Roberto, le beau gosse rebelle qui semble avoir été envoyé là uniquement pour faire fondre les cœurs et compliquer les relations. Ou encore Lola, la talentueuse danseuse pleine de rêves, mais qui passe la moitié de son temps à pleurnicher sur des garçons ou des auditions ratées. Et comment oublier Ingrid, la meilleure amie fidèle qui a un don pour se retrouver dans les situations les plus improbables. Tout ce petit monde crée un tourbillon de drames personnels qui finissent par voler la vedette à ce qu’on est venu voir : des performances artistiques.
Et là est le problème majeur : la danse et la musique, censées être au cœur de l’intrigue, finissent par devenir secondaires. Les chorégraphies, bien que dynamiques et parfois spectaculaires, ne sont pas suffisamment mises en avant. On a droit à des répétitions, des spectacles, mais trop souvent interrompus par des dialogues interminables sur qui sort avec qui, qui trompe qui, et qui va réussir à plaire au professeur strict mais juste. La série aurait pu être un tremplin pour de jeunes artistes en herbe, mais au final, elle s’enlise dans des intrigues qui donnent l’impression de regarder un soap opéra déguisé en série musicale.
Et que dire des professeurs ? Ils sont tout aussi stéréotypés que les élèves. Alicia, la professeure de danse dure à cuire, qui ne sourit jamais et dont la devise semble être "souffrir pour réussir". Mariano, le prof de chant avec une âme d’artiste incompris, qui distribue ses conseils comme s’il préparait une chorale pour le Royal Albert Hall (mais sans la pression). Et puis Carmen, la directrice de l’école, censée être la figure d’autorité bienveillante, mais qui passe la plupart de son temps à essayer de gérer les tempêtes émotionnelles de ses étudiants… avec un succès très relatif.
Côté visuel, Un, dos, tres a cette esthétique début 2000 qui transpire le kitsch. Les tenues de danse sont flashy, les décors oscillent entre salles de répétition trop propres et appartements d’étudiants qui semblent sortis d’un catalogue IKEA mal organisé. La réalisation, quant à elle, reste très classique, avec des scènes filmées de manière fonctionnelle, sans grande originalité. Les chorégraphies sont parfois bien filmées, mais souvent noyées dans un océan de gros plans sur les visages crispés des personnages en pleine crise existentielle.
Le pire, c’est que la série s’étire sur plusieurs saisons, et au fur et à mesure, tu as l’impression que les scénaristes ne savent plus vraiment quoi inventer pour garder ton attention. Les intrigues amoureuses deviennent de plus en plus farfelues, les rivalités se multiplient, et les drames se succèdent avec une telle rapidité que tu te demandes si ces élèves ont encore le temps de pratiquer leur art entre deux prises de tête. Le tout finit par donner un sentiment de lassitude, comme si tu regardais le même épisode encore et encore, avec juste quelques variations sur qui pleure cette semaine.
En résumé, Un, dos, tres est une série qui aurait pu briller par ses performances artistiques et son énergie, mais qui finit par se noyer dans un océan de drames adolescents et d’intrigues sentimentales interminables. Si tu cherches des chorégraphies spectaculaires et des moments d’émotion artistiques, tu risques d’être déçu. En revanche, si tu as un faible pour les soap opéras où tout le monde s’embrouille pour un rien… alors là, tu es servi. Mais prépare-toi à patienter entre deux pirouettes, parce que le vrai spectacle se passe souvent en dehors de la scène.
Créée
le 14 oct. 2024
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