Un pavé dans la mare
6.5
Un pavé dans la mare

Websérie YouTube (2014)

Moi, mâle blanc, hétéro, cisgenre alias le grand Satan

Moi qui suis donc un mâle blanc hétérosexuel et cisgenre (tous ceux qui utilisent ce mot autrement que pour se foutre de la gueule de ceux qui l'utilisent avec le plus grand sérieux ont clairement un souci et il n'est pas petit) ai donc regardé ce série pamphlets vidéos sur le féminisme, moi qui suis donc le grand Satan pour toutes ces femmes...


Alors je ne l'ai pas fait exprès, mais j'ai commencé par des vidéos assez gentilles comme celle sur la parité, alors oui c'est con ce qu'elle dit, parce qu'elle conclut après avoir justement donné tous les désavantages de la parité en disant que non faut pas la condamner car "on" en a quand même besoin. Justifiant en fait la présence du doute, la présence du fait que la femme ne soit peut-être pas là pour ses qualités mais là car c'est une femme et que sinon les moralisatrices vont venir nous faire chier et qu'en fait elle prend la place d'un homme. Et rien que ce doute va saper toute autorité que cette femme pourrait avoir. Elle accepte donc de desservir sa cause. C'est beau.


J'ai pu également voir celle sur le vocabulaire féministe qui est toujours très gentillette expliquant ce que sont ces anglicismes dégueulasses que les féministes utilisent pour décrire le monde... Le fait d'utiliser des anglicismes montre bien d'où vient leur idéologie et ce qu'elle sous-tend, parce que le monde anglo-saxon est quand bien régit par le politiquement correct mais également par le libéralisme et le capitalisme, le mouvement féministe est bien entendu un mouvement capitaliste, mais ça elle n'en parle jamais. J'y reviendrai (si j'y pense).


Mais surtout elle voit tout par le prisme du féminisme, par exemple si tu expliques un truc à une fille, c'est forcément ce qu'elle appelle du mansplaining ou je sais pas quoi... en gros tu te sens supérieur à elle car elle est une femme... pardon ? En réalité c'est juste de la sophistique, ça n'existe pas. Il s'agit de mettre sous un même terme tout un tas de réalités différentes. Si une femme fait de la merde un homme qui lui indique comment faire fait forcément du mansplaining, elle évoque bien le cas du gynéco qui sait plus de chose qu'elle sur son sexe mais ajoute qu'il ne sait pas ce que c'est que d'écarter les jambes avec un type qui regarde sa chatte avec une lampe frontale... Sauf que si l'exemple est bien choisi, l'autorité scientifique (médicale dans ce cas) qui peut expliquer à une femme des choses, elle le tourne en dérision... sauf que le gynéco, lui il doit se faire doigter le trou de balle une fois par an pour vérifier sa prostate à partir de 50 ans... Il y a cette volonté permanente de décrédibiliser l'homme en face.


Surtout qu'elle donne des conseils aux hommes, comme changer de trottoir pour éviter de faire peur à une fille... dans les commentaires de sa vidéo elle dit "oui mais sinon dépassez-la sans la frôler, ou bien faites semblant de faire autre chose". Déjà je n'ai pas pour habitude de faire semblant, mais en plus c'est totalement con, elle passe ses vidéos à dire non les filles ne sont pas faibles, etc, pour ensuite venir dire "oui mais faut pas leur faire peur alors qu'on agit normalement car elles ont peur et elles ont des raisons pour". Mais moi je m'en cogne totalement de la paranoïa... Mon comportement n'a pas à être dicté parce que Madame peut avoir potentiellement peur de ma belle beubar...


Mais revenons sur la sophistique qu'elle développe et sur les cas différents réunis sous le seul terme de mansplaining, elle dit que si un mec (genre moi) explique à tout le monde ce qu'ils doivent faire ou penser c'est pas du mansplaining... ok... mais qu'est-ce-qu'elle en sait qu'on ne fait pas ça tout le temps ? Si je lui indique un truc elle sera déjà entrain de crier au mansplaining... génial. Mais auss qu'est-ce-qu'elle en sait que je ne m'y connais pas mieux qu'elle et qu'elle ne se fourvoie pas totalement ? rien du tout...


Dans le même genre de procédés rhétoriques fallacieux elle s'amuse à tordre les chiffres pour les faire montrer ce qu'elle veut montrer, elle parle du fait que les hommes se suicident plus que les femmes ou qu'il y a plus d'hommes SDF que de femmes... Ce qui sont des faits. Elle s'amuse à te décortiquer les chiffres (ce qui n'est pas idiot en soit, même si comme Caron j'ai envie de hurler : "Quelles sont vos sources ?") pour en fait te montrer on ne sait trop par quel miracle que les femmes souffrent autant voir plus que les hommes. Elle te renverse le truc des SDF en te disant oui les femmes deviennent SDF car elles sont violentées... Ok, pourquoi pas... j'en sais rien... Même si en l'absence de preuves je suis forcément sceptique. Et que donc beaucoup de femmes restent chez elles par peur de vivre à la rue, prenant donc un peu comme preuve le faible nombre de femmes SDF de l'oppression masculine... (entre autres).


Sauf que concrètement, en vrai... les clodos c'est des mecs... ça peut être intéressant de savoir pour quelles ou quelles raisons sociologiques il y en a plus, je ne dis pas, mais ça ne doit pas nier la réalité des faits. Mais surtout elle ne cherche pas à réellement comprendre par exemple pourquoi les hommes vont moins dans des centres d'accueils (le prétexte que les hommes n'aiment pas demander de l'aide est assez absurde).


Pire elle oublie qu'une femme a toujours une solution, elle en parle brièvement mais pour le tirer à l'avantage des femmes, la femme peut avoir des enfants, toucher des aides... mais surtout ce qu'elle ne dit pas c'est que se sont les femmes qui ont un pouvoir énorme, celui de leur sexe. Il est tout à fait possible pour une femme de se faire faire un enfant pour sortir de la rue et faire femme au foyer ou de profiter de la misère sexuelle d'un mec pour avoir un toit. Je ne dis pas que c'est bien, je ne dis pas que c'est mal, je dis juste que c'est comme ça. Parce que ça la misère sexuelle elle n'en parle pas... Elle arrive à réinventer la morale kantienne en disant que si tu es dans la friendzone c'est en partie car tu crois qu'être gentil ça t'ouvre le vagin d'une fille et que par conséquent tu n'es pas gentil pour être gentil mais par opportunisme... Ce à quoi je répondrai que ce type n'a de toute façon rien compris car comme le disait Céline, si on se mettait à aimer les gens gentils la vie serait atroce... rien que ça.


Elle parle des avances qu'elle reçoit, du harcèlement (que des banalités), mais ne fait jamais le lien entre la misère sexuelle de ces gens (je ne dis pas que le comportement est "bien") et le fait qu'elle, car elle est une femme, est de manière inhérente détentrice d'une certaine matière première très demandée : le sexe. Et que cette matière première les femmes peuvent l'utiliser à leur avantage (et je ne juge pas, c'est juste un fait).


Ce qui me conduit à parler d'un autre terme qu'elle explique : le slutshaming. Alors je ne sais plus trop, mais il ne faut pas oublier que se sont avant tout les femmes qui jugent les autres femmes sur la tenue et qui font des commentaires. Le nombre de fois où à la fac, en niveau master, une fille vient me dire "non mais ses bottes c'est pas possible" "regarde c'est transparent" à propos d'une autre fille ou que sais-je, ça vient de femmes. Moi je m'en fous totalement... Je sais cependant apprécier une femme qui sait s'habiller et se mettre en valeur sans être vulgaire... On peut répondre que c'est le patriarcat ou que sais-je... sauf que non... c'est juste qu'une femme est intrinsèquement en compétition avec les autres (faut lire Schopenhauer), je peux me risquer à l'analyser sans doute basiquement en disant que c'est sans doute une question de procréation, il faut le meilleur géniteur, il faut attirer le meilleur géniteur et le garder pour soi, ou alors j'aime juste bien tout ramener à l'envie de pénis ou à la procréation.


Il ne faut pas oublier non plus que les gens réagissent à ce qu'ils voient, l'Homme est un animal social... et que ce que tu fais a une influence sur autrui... que ça soit conscient ou non, voulu ou non...


Et on en revient au tarabiscotage de chiffres, elle nous parle de violence des hommes sur les femmes et qu'elle est moindre que celle exercée des femmes sur les hommes niant alors la réalité qui est que pour faire un couple il faut être deux (merci Johnny pour ce truisme) et que le comportement de l'un agit sur le comportement de l'autre. Ainsi rien n'est anodin et que si l'on s'intéresse à chaque cas, tous racontent une histoire et que c'est facile de se cacher derrière des statistiques... Mais tout est bon pour faire passer la femme pour une victime là où elle répète à longueur de journée qu'il faut arrêter de considérer la femme comme faible. En fait dans ce cas là elle préfère regarder le chiffre brut tel qu'il est, là où pour les suicides ou les SDF, ceux-ci ne l’arrangeaient pas et donc il fallait montrer que la femme souffrait plus.


C'est comme cette histoire de recommandations du ministère pour éviter les agressions, ben oui, le violeur est en tort, mais si on peut faire des choses pour se protéger ben il faut le faire. Tout comme tu ne laisses pas ta voiture ouverte avec les clés dessus, celui qui prend la voiture commet un vol et il est facilité (et pas permis) car tu as laissé tes clés dessus... C'est pareil quand on voyage à l'étranger, tu vas sur le site diplomatie.gouv.fr on te donner des conseils sur comment te comporter pour éviter de se faire agresser, kidnapper, enlever, etc. Bien sûr que c'est le kidnappeur qui est en tort, sauf qu'il faut aussi un peu à un moment donner se protéger ou alors ben aussi se dire que ce n'est pas prudent. Je continue ma comparaison mais si je vais en zone "rouge" où il est fortement déconseillé de s'y rendre et que je m'y rends et que je m'y fais tuer, ça ne veut pas dire bien fait pour moi, ou que je mérite mon sort, mais qu'on m'a donné des conseils, j'ai choisi de les ignorer, j'ai agi en connaissance de cause. Et peut-être que ceux qui respecteront les conseils eux s'en sortiront.


Sauf que tout ceci est un peu une concurrence victimaire, faut montrer qu'on souffre... Qu'en est-il de la fameuse pudeur héléno-chrétienne qui fait qu'on se tourne pour pleurer ?


Blague à part, on est dans une rengaine victimaire visant à établir les femmes comme une catégorie sociale, où toutes les femmes sont des victimes, agressées, etc. Ce qui est drôle c'est lorsqu'elle parle du racisme anti-blanc qu'elle compare au racisme anti-noir et dit qu'il est moins généralisé et donc moins à combattre ou que sais-je (qu'elles sont vos sources ?) et que de s'être fait traiter de sale babtou ne l'empêche pas de vivre. Fort bien... Mais qu'en est-il alors du fameux "harcèlement" de rue ? Ne peut-on pas passer outre une drague bien lourde pour accéder à un bien qu'elle se refuse à donner (et qu'elle a le droit de refuser hein) ?


Voilà comme cette rhétorique apprise par coeur s'effondre, elle reproche les contradictions dans le discours des masculinistes (quelle connerie aussi ce truc), mais on peut lui faire les mêmes reproches, le même deux poids, deux mesures...


Pour revenir à l'idéologie capitaliste du féminisme, bien que je me suis maintes et maintes fois étendues sur le sujet je passerai outre le fait qu'elle veut que les femmes puissent travailler, gagner autant que les hommes... ce qui est tout simplement en fait encourager les femmes à passer du fameux patriarcat qu'elle chérit tant au salariat... Youpi... (surtout que le patriarcat n'existe plus).


Pire elle veut pouvoir acheter des legos avec des filles qui ne soient pas dans la vie réelle mais dans un monde imaginaire... Grande ritournelle des féministes... Déjà on voit cette proportion qu'elle peut avoir à vouloir consommer, à être du côté du capital... et donc du rapport de classe... Mais surtout elle tue l'imagination.


Je suis absolument contre les lego Batman et autres conneries du genre. Pourquoi ? car elle le dit très bien un lego, c'est une brique, on peut en faire ce qu'on veut, sauf qu'en achetant une boîte avec à l'intérieur tout pour faire un truc précis on perd ce principe là, on perd l'imagination. Qu'est ce qui est le plus riche, l'imagination d'un gamin ou un truc Batman ? (ou que sais-je d'autre tout autant issu de la société de consommation américaine).


Je finirai (enfin) en parlant de sa vidéo sur l'humour... longue vidéo qu'on peut contrer très facilement avec une citation très simple de Pasolini : "scandaliser est un droit, être scandalisé un plaisir et ceux qui refusent d'être scandalisé sont des moralisateurs"... On déroule toute la pensée nietzschéenne sur la morale et on en conclut assez justement que les féministes sont des faibles qui viennent emmerder le fort. Parce que non un type qui fait des blagues n'a pas à réfléchir à si oui ou non sa blague va choquer untel ou untel, ni à s'excuser, il a à faire rire... Sinon on tombe dans le politiquement correct, dans un monde aseptisé... et comme le disait Nietzsche si on supprime tout malheur on supprime toute joie...


Je conclue là-dessus, sans forcément aborder tout ce que le nihilisme actif de cette bonne femme peut causer de néfaste pour l'autorité, la famille...

Moizi
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le 21 janv. 2016

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