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Unbreakable Kimmy Schmidt, cette série qui vous prend en traitre. On se laisse embarquer sans méfiance, persuadé de découvrir une énième série made in U.S.A., probablement très naïve dans l’esprit, comme tant d’autres avant elle. D’autant que l’affiche promotionnelle n’arrange rien, montrant une Ellie Kemper tout sourire, façon « ravie de la crêche ». Cette sensation dure quelques épisodes, la sensation d’une série qui peine à prendre ses marques, oscillant entre fable moralisatrice et humour qui tente de s’affirmer comme trash et absurde. Pendant quelques épisodes donc, on ne sait pas.

Puis le miracle se produit et les scénaristes passent la démultipliée, sortent le grand jeu et donnent le ton des huit derniers épisodes. Car Unbreakable Kimmy Schmidt n’a rien d’une série naïve, ou même moralisatrice. C’est au contraire d’un humour souvent absurde, trash parfois et maniant avec gourmandise le cynisme, à l’égard d’une société dévorée par le désir de ce dont elle n’a pas besoin. Enfin bref, cette série frappe les endroits sensibles sans autre arrière-pensée que de montrer que nos sociétés peuvent être laides. L’humour y est donc sans limite, surréaliste et à la limite d’une folie furieuse que ne renieraient pas les frères Farrelly.

Kimmy Schmidt, c’est Ellie Kemper. Sorte d’électron libre dotée de la plus jolie paire de…fossettes de la télévision américaine, capable de passer treize épisodes avec un sourire en mode banane rivé au visage. Elle en agacera sans doute certains, mais déploie une énergie incroyable et fabrique un personnage qui colle parfaitement aux attentes des créateurs. Toute une galerie de fêlés gravite autour d’elle : Titus son colocataire gay qui rêve de devenir star, peu importe la manière et peu importe la star. Lillian leur propriétaire dealeuse, toujours à réclamer le loyer. Des cas sociaux attachants, des oubliés au bord de la route, sans un pour rattraper l’autre et bien sûr tous timbrés.

Aimer Kimmy Schmidt, c’est aimer la voir s’extasier devant ce qui fait notre quotidien (tiens un micro-ondes, tiens un téléphone portable), découvrir chaque jour ce qu’elle a manqué pendant quinze ans. Cette série est dédiée au bonheur et au rire, passant sans vergogne de la satire la plus brutale à la tendresse la plus touchante. Un mélange réjouissant de tarte à la crème en pleine figure et de personnages parfois border line, d’où certaines scènes dantesques. Les scénaristes vont parfois très loin dans la caricature, frôlant de peu la scatologie sans jamais y tomber réellement. Unbreakable Kimmy Schmidt est la divine surprise de ce début d’année, fraiche, réjouissante et surtout drôle à l’extrême. Mais 13 épisodes de 25 minutes, c’est décidément trop court pour une série si drôle et pourtant si profonde.
Jambalaya
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le 21 mars 2015

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Jambalaya

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