Prenez l'écriture affutée de Bojack Horseman, ajoutez une couche de drame psychologique mâtiné de surréalisme et d'un onirisme débridé, enrobez tout ça de rotoscopie et balancez l'irrésistible Rosa Salazar, épaulée de Bob Odenkirk que l'on ne voit décidément jamais assez à l'écran. Résultat : Undone, la meilleure série que j'ai vu cette année et que je n'aurai de cesse de recommander à tout va.
Suite à un accident de voiture, Alma se découvre des pouvoirs qui lui permettent de plier le temps et l'espace et d'enquêter sur la mort de son père. Ou peut-être s'agit-il des effets secondaires de sa commotion cérébrale et de son incapacité à accepter la disparition d'un proche.
C'est sur cette incertitude tenace que repose le début de la série, qui part ensuite dans des directions surprenantes. Le caractère onirique et déstructuré de certaines séquences justifie clairement le choix visuel de la rotoscopie et donne à la série un cachet esthétique singulier. Mais au-delà de l'inventivité de sa mise en scène, c'est sans conteste la qualité de l'écriture qui m'a fait dévorer les deux saisons en l'espace de quelques jours.
Kate Purdy et Raphael Bob-Waksberg, créateurs de Bojack, ont toujours cette formidable capacité de créer des personnages crédibles et attachants, des dialogues qui sonnent juste, et d'aborder frontalement des sujets aussi complexes que la dépression et le deuil avec une finesse incroyable. Sous couvert de comédie, ils mettent des images et des mots sur des sentiments et des maux dans lesquels beaucoup se reconnaitront.