Le club Dorothée versus l'expérimentation formelle

Au rayon des otakus, je demande le super-sentai capable de citer de mémoire un détail improbable de l'épisode 4242 de bioman, la cosplayeuse professionnelle et la fan d'anime...

Ces trois grands fanatiques sont recrutés par une jolie scientifique qui leur offre de devenir les "Unofficial Sentai Akibaranger" pour protéger Akihabara des grands vilains qui existent dans leurs cerveaux frappadingues. Aux mots de "Grand Delusion", ils basculent dans un univers chimérique où ils pourront poutrer tout leur saoûl (après la chorégraphie sur fond de paillettes/explosion de fumigènes colorées de rigueur... et son grand final : "pain is power !") des drones, des monstres, des robots.... menés par la sexy Malshina.

Au départ, cette sympathique série semble n'être qu'une grande promesse foutraque et barrée comme le monde des otakus en a le secret : costumes improbables, répliques déjantées, chorégraphies soignées, voix kawaï et jeux de références à l'univers sentai qui laisse aussi incrédule qu'impressionné (les scénaristes rédigent, en creux, une véritable encyclopédie critique de cet univers).

Mais, petit à petit, la barrière entre réalité et chimère finit par se faire trouble, et la ligne narrative bifurque et interroge les rapports réel/fiction. Les méchants quittent le monde des rêves pour envahir Tokyo et les personnages, conscients d'être prisonniers de leurs archétypes, en viennent à interroger les fondements de leur existence....

Le grand délire se fait jolie mise en abîme et finit, entre deux éclats de rire, par provoquer un certain respect, ne serait-ce que pour l'expérimentation narrative permanente des scénaristes.

Une chouette surprise.