D'emblée, j'aimerais vous dire qu'il n'est nul besoin d'être adepte de la télé-réalité pour apprécier cette série atypique, cynique, trash et sans concessions ... et qui vaut vraiment le détour !
Bienvenue donc dans les coulisses du show télévisé Everlasting ; sorte de Bachelor version 3.0.
Aux commandes : Quinn King, une productrice qui ne mâche pas ses mots et qui demande à son équipe de production de coacher des prétendantes. Ou plutôt de les manipuler, car son émission de dating doit, saison après saison, faire grimper ses audiences.
Et pour parvenir à ses fins, tous les coups sont permis, toutes les manipulations, toutes les perversions sont à l'oeuvre. Retournements de cerveaux et crêpages de chignons garantis.
Le génie de la série est de jouer sur le contraste saisissant entre les belles images romantiques qui vendent du rêve et l'orchestration sournoise en coulisses destinée à "faire mouiller les petites culottes de l'Amérique". C'est pas moi qui le dit, c'est The Quinn en personne.
Son bras droit, Rachel Goldberg (interprétée par l'excellente Shiri Appleby), passée maître dans l'art de manipuler les esprits, sait toujours opportunément instiller son venin, pour créer les rebondissements nécessaires et faire de l'audience.
Et rien ne vaut l'aide précieuse de la psychologue, dépositaire des secrets les plus intimes des jeunes demoiselles en concurrence, qui ont eu le malheur de se confier à elle lors du casting. La diablesse n'hésite pas à transgresser en permanence la déontologie de son métier, pour donner un coup de pouce au destin ... plus il y a de complots, de drames, de sexe ... meilleure sera l'émission !
Voici pour le pitch.
Que dire des saisons 1 et 2, avant que n'arrive bientôt la saison 3 ?
La saison 1 brillante, acérée et sans concessions est un pur bijou, tandis que la saison 2 a eu toutes les peines du monde à trouver son propre chemin et n'est pas parvenue à égaler son aînée.
En effet, la saison 1 a su brillamment jouer sur son côté trash, sexe, jolies filles et paillettes. Elle a su également aborder avec intelligence et ironie la question du féminisme, par le prisme déformant de la télé-réalité. Délectable ou détestable, à vous de juger.
La saison 2, en revanche, est clairement sous le choc de la toute récente élection de Donald Trump et le scénario pâtit clairement de ce désarroi. UnREAL devient brouillonne, confuse et aborde pêle-mêle tous les sujets. Misogynie, racisme, violences policières envers les personnes noires, soutien au mouvement #BlackLivesMatter et j'en passe.
Tous ces thèmes - aussi importants soient-ils - finissent par être mal traités (voire maltraités) et survolés et auraient clairement mérité plus de finesse. La faute, en partie, à une écriture scénaristique appauvrie, mais également au format en 10 épisodes qui ne permet pas de développer le propos.
Je m'abstiendrai de commenter avec force détails les nombreux autres défauts de cette saison 2, qui, telle un petit miracle, finit par retrouver un nouveau souffle en milieu de saison.
Mon conseil ? Délectez-vous de la saison 1, patientez jusqu'à la seconde partie de la saison 2 pour retrouver ce qui a fait le sel de cette série ...
...et gageons que la saison 3 redresse la barre et redonne l'envie de se délecter de ce petit plaisir délicieusement trash !
Rendez-vous le 26 février prochain :-)