Urgences
6.2
Urgences

Série NBC (1994)

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ER : Un véritable tour de force dans l’univers des séries

Etant dans une société obsédée par les séries récentes sur les plateformes Netflix, Prime Vidéo, Disney + ( WandaVision), la génération Z mérite d’en découvrir des plus anciennes, en raison de leurs apports dans l’univers des séries et surtout leurs qualités. ER en fait clairement partie dont on retrouve la filiation, aujourd’hui, dans ses aînées devenues cultes depuis pour les fans du genre : Dr House et Grey’s anatomy.


Etant de la génération Y, mon rapport avec Urgences a toujours été particulier. Sortie quasiment en même temps que X-files [ma série préférée mais vous devez déjà le savoir ;-)], j’avais décidé de voir le pilote. Je l’avais trouvé sympa mais sans plus. Plus tard, je l’ai revu mais je n’avais toujours pas eu le déclic. Est-ce parce que je pensais que j’allais devenir hypocondriaque en la regardant ? Parfois des peurs irrationnelles nous orientent à faire des choix étonnants ou stupides. « Le deuxième ! » me hurle, en cœur, les fans d’ER.


Revenant sur mon avis, j’ai décidé de la découvrir véritablement en novembre 2019, en me lançant le défi de visionner les 5 premières saisons pour redécouvrir les rôles de George Clooney et Julianna Margulies. Car regarder l’intégrale était de l’ordre de l’impossible pour moi : 332 épisodes de 42 minutes. Quelques mois plus tard (juillet 2020), j’en suis à la saison 12…C’est l’une des rares séries où j’ai eu une addiction si forte autant pour les personnages que pour les histoires proposées.


Alors pourquoi cette addiction aussi inattendue que justifiée (ou ce culte) pour cette série, plus de 25 ans après sa création ?


Je vais m'expliquer en plusieurs points (son créateur, réalisation, réalisme, casting, thématiques, impact sur télévision française). Accrochez-vous, on y va ! ^^



Pour son créateur innovant:



Michael Crichton est un auteur à succès ayant deux tournants dans sa carrière grâce à deux de ses romans :


• Le premier fut la Variété Andromède sorti en 1968 allant devenir un classique dans le genre : le Mystère Andromède de Robert Wise en 1971. Ce succès lui permis de passer à la mise en scène avec Mondwest en 1972, développant une critique de l’utilisation des robots dans notre quotidien, en plaçant son intrigue dans un parc d’attraction. L’univers était suffisamment moderne et réaliste pour être réadapté en 2016 sur la forme d’une série ayant remporté un grand succès : Westworld. Cela démontre bien la modernité des thématiques abordées dans ses œuvres. Son premier film lui a permis de réaliser : Mort suspectes (déjà dans l’univers de l’hôpital), La grande Attaque du train d’or (avec le grand Sean connery), le méconnu Looker que je vous conseille de voir, Runaway – L’évadé du futur (Avec Tom "Magnum" Selleck) et le très oubliable Preuve à l’appui avec Burt Reynolds. Ses univers sont cohérents, réalistes, et avant-gardistes quand il aborde le genre de la science-fiction en tant qu’auteur ou metteur en scène.


• Le deuxième fut Jurassic Park sorti en 1990 lui ayant permit de collaborer avec Steven Spielberg. Grâce au succès international du film et l’appui du réalisateur précité, il réussi, enfin, à imposer un projet lui tenant à cœur depuis 1974 : montrer le quotidien des urgences. Cela deviendra par la force des choses, en 1994, le pilote de la série dont il a écrit le scénario. Ensuite, il conservera uniquement le poste de producteur exécutif jusqu’à sa mort. L’influence de Crichton a permis d’imposer sa patte d’auteur en termes de narration et de rythme à la série lui permettant de se démarquer des autres jusqu’à présent.


Pendant les années 90, le public a pu apprécier au cinéma d’autres adaptations de ses romans : Soleil levant (avec encore Sean Connery et aussi Wesley Snipes), Harcèlement, Congo, Sphère, le 13ème guerrier.


Côté roman, je vous incite à lire l’homme terminal car le film est introuvable en France ou encore Turbulences abordant l’univers de l’aéronautique tout en critiquant les médias car il s’agit d’un des rares romans à ne pas avoir connu une destinée au cinéma.


Comme vous pouvez le constater, j’apprécie particulièrement son œuvre filmographique et littéraire.



Pour sa réalisation :



Urgences marque un tournant dans l’univers des séries, en abandonnant le format 4/3 habituel et en utilisant le format 16/9 permettant un confort visuel non négligeable avec les télévisions grand écran d’aujourd’hui. Ce format permet de se rapprocher de la puissance cinématographique en termes d’image et de rester dans la norme des séries habituelles. Ainsi, le visionnage sera moins déstabilisant pour la génération Z.


En plus de donner un aspect quasi documentaire, l’utilisation de la steadycam permet de virevolter d’une salle d’opération à une autre afin de suivre, au plus près et avec un rythme dynamique, les urgentistes autant dans leurs interventions sur les patients que leurs interactions entre eux. Le spectateur saisit la nécessité d’agir au plus vite pour sauver des vies, tout en ayant une communication efficience entre collègues pour éviter une erreur fatale.


Très souvent dans les épisodes, les longs plans séquences impliquent émotionnellement le spectateur dans ce qu’il voit, tout en restant au plus prés des personnages. Encore plus qu’un simple visiteur dans les urgences. Rien ne nous est épargné de l’arrivée aux urgences de l’ambulance ou des pompiers jusqu’aux différents services des urgences, de chirurgie, de néo-nat…


De plus, certains cinéastes ont réalisés un ou plusieurs épisodes comme Mimi Leder (Le pacificateur, Un monde meilleur, Deep Impact), Jonathan Kaplan (Les accusés, Projet X, Obsession Fatale) ou encore Quentin Tarantino (S1-EP 23, Maternité) renforçant la proximité de la série avec les films en terme d’impact de mise en scène et de rythme. Comme dans toutes séries, certains acteurs de la série sont passés derrière la caméra : Laura Innes (13 épisodes), Paul McCrane (9 épisodes).


Mais au-delà de la réalisation, le réalisme apporté à cette série lui donne une force supplémentaire en termes d’impact sur le spectateur.



Pour son réalisme :



En plus du réalisme formel abordé plus haut, Michael Crichton s’est inspiré de sa propre expérience en tant que médecin, en respectant le jargon médical pour apporter une vraie cohérence aux paroles et aux actes des personnages. Cet aspect est celui ayant posé le plus de problèmes car peu de chaînes saisirent l’énorme potentiel de la série considérée comme trop compliquée à comprendre à cause des termes techniques utilisés dans les dialogues et d’une présence trop importante de personnages centraux.


Même NBC n’y croyait pas trop en découvrant le résultat final du pilote. Elle a choisi portant de le diffuser, malgré les réticences de la direction, et comme par miracle, le public américain a adhéré immédiatement. Son destin est similaire en France. La chaîne France 2 en fait l’acquisition, sans trop savoir comme la proposer, uniquement parce que TF1 pensait que son audience habituelle n’allait pas suivre une série aussi exigeante en terme de rythme dans la narration et la complexité des dialogues. Je précise qu’à l’époque, la première chaîne a pour directeur, Patrick le Lay ayant dit en 2004 :



Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible



Tout s’explique avec le recul que nous avons aujourd’hui.


Le réalisme se retrouve également à travers le fonctionnement administratif et financier de la gestion d’un tel hôpital autant pour les patients (absence ou non de couverture sociale, niveau social pris en considération dans certains cas) et l’ensemble du personnel (étude des risques pour éviter des procès suite à certaines opérations, pression hiérarchique, vérification des opérations ayant provoqué le décès du patient). De plus, sur les 15 saisons, on découvre les évolutions des techniques médicales pour effectuer un bon diagnostic, de management, du matériel utilisé pour gérer les patients ou sécuriser les urgences.


Le soin apporté au réalisme a été poussé à son maximum lors de la diffusion de l’épisode en direct sur NBC le samedi 27 septembre 1997 et en simultané sur France 2 à 4 heures du matin (décalage horaire oblige), sobrement intitulé « Direct aux Urgences ». Ce dernier lui permettra de recevoir de manière légitime l’Emmy Award 1998 de la meilleure direction technique.


Cependant, au cours des saisons, il a été mis à mal à différents moments de la série pour avoir un impact émotionnel renforcé avec des scènes avec les proches assistant aux opérations, en même temps que les médecins. Situation improbable pour des raisons évidentes d’hygiène et de sécurité à la fois pour les patients et l’hôpital.


Certains scénaristes ont même eu l’idée saugrenue d’en faire une clinique vétérinaire pour sauver des animaux alors que ce n’est absolument pas le lieu pour cela. S’ils voulaient susciter des vocations sur cette médecine, je ne suis pas sûr que cela ai fonctionné. Pour dénoncer la possession d’armes par les américains dans un épisode, ils n’ont rien trouvé de mieux qu’un patient propose une séance de présentation d’un lance roquette faisant exploser l’entrée des urgences…


Mais l’absence de réalisme de la série atteint son apogée avec la relation particulière du Docteur Romano avec les hélicoptères, pendant la saison 9 et 10. Drôle de Karma. Comme vous l’avez compris, ils n’ont pas toujours fait dans la subtilité causant une rupture avec le réalisme souhaité au départ par le créateur de la série.


Je vais aborder le casting ayant une grande part de responsabilité dans mon choix de visionnage d’Urgences.



Pour son casting :



Je l’aborderai en 3 points : les personnages principaux, les réguliers dans le personnel des urgences et les rôles secondaires marquants ou étonnants.



  • Les Personnages principaux :


Bien qu’ayant participé à des films d’honnête facture (Swings Kids, Des Hommes d’Honneur), Noah Wyle (John Carter) est le tout nouvel interne à intégrer le Cook County Hospital de Chicago. Le spectateur va s’attacher à son personnage évoluant au fil des épisodes autant d’un point de vue professionnel qu’au niveau intime avec les femmes. Il aura l’occasion de sortir avec des personnages interprétés par Thandie Newton à compter de la saison 10. Son père est joué par Michael Gross surtout connu pour avoir été Burt Gummer dans la saga et série Tremors. Sa mère apparaît sous les traits Mary Mcdonnel (Laura Roslin de Battlestar Galactica) pendant 4 épisodes. A cause d’un traumatisme subi dans la saison 6, il va devenir toxicomane avant de retrouver la force de s’en sortir. Depuis, on n’a pu le retrouver dans Fallings Skies et Flynn Carson.


Au moment où sort ER, Anthony Edwards est le seul à avoir des rôles principaux au cinéma (Deux flic à Downtown et Miracle Mile). Mais tout le monde se souvient qu’il a été le coéquipier de Tom Cruise dans Top Gun. Ici, Il interprète le Dr Peter Greene devant gérer les difficultés d’une séparation tout en ayant une fille, tout en continuant à travailler. Il aura même le loisir d’avoir une liaison avec Cynthia Hooper (Mariska Hargitay) pendant la saison 4. Vous connaissez certainement l’actrice parce qu’elle enchaînera avec le rôle de sa vie : Olivia Benson dans l’une des séries et spin-off la plus longue de l’histoire : New York Unité spéciale. Le parcours de Greene est l’un des plus émouvants surtout dans la saison 8. Il décrochera même un Golden Globe 1998 pour le meilleur acteur dans une série dramatique.


Aujourd’hui, on a le plaisir de découvrir avec cette série les débuts de George Clooney, en docteur Doug Ross, spécialisé en pédiatrie, dévoué dans son métier pour sauver les enfants. Cela même aura des conséquences professionnelles et médiatiques inattendues. Il est déjà le séducteur invétéré ayant eu un passé avec l’infirmière Carol Hathaway. Ses conquêtes vont défiler dans les premières saisons dont notamment une avec une visiteuse médicale (Saison 1 et 2 avec Andrea Parker - Mlle Parker dans la série The Pretender- Le caméléon), avec Karen Hines (Marg Helgenberger - Catherine Willows des Experts) dans la saison 2. Il apparaîtra de manière régulière jusqu’à la saison 5 nous permettant de faire le tour de son personnage assez secret en ayant des précisions sur son enfance et sa famille, tout en étant soutenu par le Docteur Green lors une expérience très délicate pour Doug. Son départ de la série coïncida au moment où sa carrière au cinéma décolla après le succès surprise d’Une nuit en enfer en 1997. Il obtiendra 3 nominations consécutives au Golden Globe en tant que meilleur acteur dans une série dramatique dès 1996 grâce à ER.


L’autre surprise est de retrouver la toute jeune Julianna Margulies, en infirmière Hathaway. Contrairement à Georges, elle a trouvé ses meilleures rôles dans des séries comme The Good Wife, The Lost Room, Etat d’Alerte ou encore dernièrement dans The Hot Zone. Dire que son personnage devait mourir à la fin du pilote mais les scénaristes en décida autrement.
Heureusement parce qu’il s’agit d’une femme ayant une personnalité complexe et savant gérer des situations extrêmes notamment dans un épisode face à Ewan McGregor. Elle gagna même un Emmy Award en 1995 en tant que meilleure actrice dans un second rôle. Il aurait été dommage de tuer un personnage avec autant de potentiel. Pour les plus attentifs, elle va même flirter avec un pompier ressemblant étrangement à George Eads dans la saison 4 devenant l’année suivante Nick Stokes dans les Experts.


Eriq la salle est le Docteur Benton devant se battre contre le racisme du Docteur Romano (le personnage le plus détestable de la série) et sa famille pour se faire accepter en tant que chirurgien. Son frère est incarné par Ving Rhames (Luther dans saga Mission impossible). Il connaîtra des hauts et des bats personnels et professionnels avec Jeannie Boulet (Gloria Reuben) devant faire face à une terrible pathologie. Sa rencontre avec le chirurgien Cleo (Michael Michelle) va lui ouvrir de nouvelles perspectives.


Bien que faisant partie du casting originel, je ne connaissais pas l’actrice Sherry Springfield. C’est le docteur Susan Lewis, la collègue sympathique au travail devant gérer sa vie personnelle malgré l’emprise et le désastre engendrés par sa sœur dans son quotidien. Les scénaristes nous ont réservé de belles surprises sur l’évolution de son personnage.


Après le départ de Dr Ross, les scénaristes ont eu l’idée lumineuse d’intégrer le Docteur Kovac (Goran Visjnic), d’origine croate, proposant des solutions surprenantes en termes de traitement pour ses patients, et surtout devant surmonter le deuil de sa femme et de ses enfants. Kovac va nouer une amitié très forte avec le Docteur Carter, malgré l’amour qu’ils ressentent tous les deux pour l’infirmière Lockhart (Maura tierney). Cette dernière va devoir rester digne devant une telle situation. Cela va se compliquer pour elle avec l’arrivée de sa mère bipolaire et envahissante, pendant la saison 7, interprétée par la géniale Sally Fields. L’actrice de Norma Rae gagna l’Emmy Award 2001 de la meilleure artiste invitée dans une série dramatique. Maura Tierney par son jeu et la personnalité de son personnage a su combler l’absence d’Hattaway dans la série. Il s’agit d’un de mes personnages préférés. Pour ceux que cela intéresse, je vous invite à la découvrir dans le film Oxygène face à Adrian Brody. C'est le deuxième personnage ayant travaillé en dehors des Etats-Unis a surgir dans la série après celui du Dr Corday (Alex Kingston), chirurgien anglais devant s’adapter aux procédures américaines pour exercer son métier, tout en faisant face au harcèlement moral et sexuel du docteur Romano.


Pour pallier à l’absence du docteur Benton pour la saison 8, Mekhi Phifer et Sharif Atkins arrivent en tant que Dr Pratt et Dr Galante. Le premier est arrogant, séducteur et expéditif tandis que l’autre est sérieux et méticuleux. Dr Pratt va s’adoucir en ayant une relation avec le Docteur Chen (Ming Na Wen- Melinda May dans les Agents du Shield) tout en déjouant les problèmes rencontrés par les couples mixtes. Par le biais du Docteur Galante, on aborde pendant les saisons 11 et 12 la guerre en Afghanistan.


Kerry Weaver (Laura Innes) est le personnage ayant le plus évolué au niveau professionnel sur l’ensemble de la série, grâce à son tempérament et ses choix stratégiques. Cela est vraiment surprenant pour un médecin ayant utilisé une seringue pour deux injections, tout en étant filmé en direct, dans un épisode. Elle a démarré en tant que chef de service dans la saison 2. Son personnage demeurera longtemps énigmatique avant qu’elle devienne vraiment elle-même par la force des choses et de ses rencontres.


Mais la palme du personnage antipathique cumulant le plus défauts est le Docteur Romano (**Paul McCrane).** Il dépasse haut la main celui de Kerry. Je le désigne, sans hésiter, comme étant l’un des personnages le plus détestables qu’il m’ait été donné de voir dans une série. Étonnamment, il n’a subit que peu de sanctions malgré son comportement inacceptable avec ses collègues ou supérieurs hiérarchiques. La raison de son départ a été la plus imprévisible et irréaliste de toute la série.


A partir de la saison 10, de nouvelles têtes récurrentes apparaissent :


Shane West (série Nikita) interprète Ray Barnett, un docteur voulant être le plus efficace pour finir son service à temps afin s’adonner à une autre de ses passions : son groupe de rock. Ce mélange étonnant en fait un personnage sympathique refusant de prendre la vie de manière trop sérieuse.


Parminder Nagra fait entrer la communauté indienne dans les personnages principaux de la série. Elle incarne Neela, une jeune femme se retrouvant un peu perdue entre ce qu’elle veut vraiment et la pression subie par ses parents pour qu’elle devienne un médecin. Sa relation avec le Docteur Galante change un peu de ce qu’on avait jusqu’à présent dans Urgences.


Linda Cardellini est Samantha Taggart, infirmière devant constamment jongler entre son métier et son rôle de mère seule. J’ai trouvé intéressant le développement de son personnage loin d’être aussi superficiel que j’aurai crû.


Scott Grimes, dont l’apparition la plus mémorable au cinéma est celle de Will l'Ecarlate dans le Robin des Bois de Ridley Scott, joue le Dr Morris le plus incompétent des médecins. Avec ce personnage, les scénaristes ont voulu jouer la carte de l’humour en apportant un peu de légèreté, pas forcément bienvenue, à la série. Heureusement, il développe un peu plus son personnage dans la saison 12 avec des rebondissements inattendus, tout en atténuant le rôle de comique de service dans ER.



  • Personnages réguliers dans le personnel des urgences :


J’ai apprécié les prestations et les personnages des acteurs comme CCH Pounder (Bagdad Café) de chirurgien sévère mais juste, William H.Macy (Fargo et Shameless) ayant décroché pour son rôle l’Emmy Award 1997 : Meilleur artiste invité dans une série dramatique chirurgie ou encore, Maria Bello (Saison 4 uniquement pour elle) dont j’ai un petit faible.


Sans oublier, l’infirmière débutante Lucie Knight (Kellie Martin) ayant la destinée la plus traumatisante de la série, malgré sa présence dans 2 saisons. Et pour finir, je signale la présence de Abraham Benrubi (Jerry), un géant sympathique tenant l’accueil des urgences pendant quasiment la série, très loin de son rôle de Kubiac dans Parker Lewis ne perd jamais.



  • Rôles secondaires marquants ou étonnants :


Au moment où les séries redevenaient honorables pour les acteurs du cinéma, Danny Glover apparaît à la fin de la saison 11, en tant que père biologique du Dr Pratt. Cela fait drôle de le voir jouer un si petit rôle. La même année, en 2004, il surprend son public habituel en jouant dans SaW qui relancera sa carrière. Assez loin de son rôle dans Océan Eleven et de son fameux Hôtel Rwanda, Don Cheadle interprète un personnage assez déroutant : un docteur parkinsonien dans la saison 9. J’ai trouvé amusante l’évolution du pompier incarné par Donal Logue (Gotham) que je ne peux développer sans spoiler.


Je citerai, également, la présence de Jessica Chastain, Lucy Liu, Ewan McGregor, Ray Liotta (Emmy Award 2006 : Meilleur artiste invité dans une série dramatique – Merci pour l’information Oka Liptus). Il me tient à cœur d’évoquer une des prestations m’ayant marqué durablement : celle de Cynthia Nixon (Sex and the city) dans l’épisode «Peur muette» (S11E15). Grâce à Urgences, j’ai eu l’occasion de voir une des premières prestations de Stana Katic (saison 12), en femme sortant du coma, bien avant que sa renommée explose dans Castle.


Au regard de ce casting fleuve, Urgences est bien l'une des premières séries où l'on suit autant de personnages dans un seul épisode à un rythme très soutenu. Elle a permis à certains acteurs d'avoir un rôle manquant dans leur filmographie, pendant un ou plusieurs épisodes, d'obtenir une certaine célébrité pour d'autres et pour les plus chanceux de faire décoller leur carrière de manière spectaculaire.


Evoquer les personnages ou les acteurs ne suffit pas pour définir la qualité de cette série, je vais donc m’intéresser aux thématiques développées, en expliquant pourquoi elle nous touche autant par rapport aux autres.



Pour ses thématiques :



Tout au long des 15 saisons, une des forces de cette série est d’aborder des thèmes dans l’ère du temps tels que le racisme, la pauvreté, le sida, l’homosexualité, les armes à feu, la guerre des gangs, la toxicomanie, la vie des couples mixtes, la violence domestique, le travail des médecins à l’étranger (Afrique, Irak).


Urgences est, parfois même en avance sur son temps en montrant le suicide, un père au foyer, la bipolarité, l'euthanasie, une relation lesbienne (bien avant The L World), le harcèlement moral afin de susciter une reflexion, tout en essayant de changer la façon d'appréhender ces sujets restant d'actualité, chez le spectateur.


Elle nous interroge, aussi, sur les questions les plus difficiles de la vie comment appréhender la mort, une pathologie lourde, le deuil d’un proche, l’éducation à travers la naissance d’un enfant prématuré ou non. A travers toutes ses thématiques, ER nous touche obligatoirement en faisant un lien avec notre existence et les conséquences de nos propres expériences personnelles.


C'est indéniablement une des qualités majeures de cette série abordant la complexité de l'être humain et du vivre ensemble, à travers des sujets universels. C'est sans doute l'une des raisons du culte voué à cette série pour certains fans.


De plus, certains personnages apprennent de leurs erreurs, évoluent d’un point de vue personnel ou professionnel, et d’autres persistent à continuer sur la même voie….Sur l’ensemble des 15 saisons, il s'en dégage une certaine philosophie de la vie, autant à travers la condition d’une femme, d’un homme ou du couple homosexuel ou non.


Cette série nous donnera également l’occasion de sortir de l’univers hospitalier à travers des épisodes poignants ou bouleversants se déroulant en Californie (Saison 4) et à Hawaii (Saison 8). Les épisodes se situant au Congo (saison 10) donnèrent un renouveau salvateur dans les intrigues et m’incitèrent à continuer la série, en proposant de découvrir l’action de médecins sur le terrain, en pleine période trouble et violente. Cela permit au Docteur Carter de reconsidérer sa carrière en tant que médecin.


Il était inévitable pour les scénaristes d’aborder la guerre en Afghanistan de 2001 en donnant le point de vue des médecins sur ce conflit. Je terminerai par citer un lieu inattendu que je ne pensais pas voir dans ER : l’hôpital Saint-Antoine de Paris où se rend le Docteur Carter pour un motif inattendu (saison 11).


Maintenant, je trouve utile de dire quelques mots sur l’impact d’Urgences en France.



Impact de la série sur la télévision française



Diffusée le jeudi 27 juin 1996 en prime time à 20h55 sur la deuxième chaîne, France 2 créé un changement inédit dans le paysage audiovisuel français en proposant pour la première fois une série médicale américaine en première partie de soirée sur une chaîne du service public, suite à un épuisement de stock de documentaires et parce qu’à l’époque un épisode ne coûtait pas cher à diffuser. Quelques séries emblématiques ont eu cet honneur depuis la création des chaînes publiques : Les Mystères de l'Ouest et Mission impossible sur la 2ème chaîne de l'ORTF, Magnum et Kojak sur Antenne 2 par exemple.


La seconde chaîne enfonça le clou pour esquiver la concurrence du jeudi soir avec tf1 en programmant la série à la place du film du dimanche soir. Cela s’avéra payant en termes d’audience. Elle fut la première et une des rares avoir été diffusées sur ce créneau horaire sur France 2. Les deux autres furent FBI : portés disparus et Cold Case. Aujourd’hui, ce système perdure sur une autre chaîne publique : France 3.


Aujourd’hui,cela surprend mais cette révolution est devenue la norme télévisuelle en proposant une série en prime time. Depuis qu’elle est passée à côté d’Urgences, TF1 est toujours la première pour récupérer les séries médicales pour éviter de subir un nouvel échec cuisant face à la chaîne du service public. Elle s’est rattrapée depuis avec Dr House, Grey’s Anatomy, Good Doctor, Chicago Med, et j’en passe…


Il me reste plus qu’à conclure. J’en entends certains me disant très fort: enfin, ce n’est pas trop tôt !



Conclusion :



Tous les éléments abordés ci-dessus expliquent l’importance majeure d’ER, en termes de narration, mise en scène, réalisme, reprenant les codes du 7ème art dans l’univers des séries, tout en restant connectée avec les sujets d’actualité proche du spectateur. Comme vous l’avez tous compris, j’ai eu un gros coup cœur pour cette série médicale me permettant de battre quelques records personnels :


• Première série où j’arrive aussi loin autant en nombre de saisons (12) qu’au niveau des épisodes (252 sur 332)
• Regarder 12 saisons en 8 mois et demi. (Le confinement m’a beaucoup aidé !)
• Faire partie de mon top séries médicales


Je comprends réellement les raisons pour lesquelles cette série a marqué plusieurs générations de sériephiles. Elle a su se renouveler constamment et avec intelligence, tout au long de ses 15 saisons. Même le changement de casting original n’a pas eu raison d’ER. Or, cela constitue souvent une des raisons du désintérêt du public pour une série pouvant aller jusqu’à son annulation. Ici, les nouveaux personnages ont été bien exploités pour donner une nouvelle fraîcheur et l’envie aux spectateurs de suivre la vie du personnel du Cook County Hospital.
Aujourd’hui, ce record est battu depuis par Grey’s Anatomy toujours en cours et ses 17 saisons pour le moment !


Voilà, je termine cette critique fleuve avec beaucoup de plaisir, en espérant qu’il en a été de même pour vous, chers lecteurs, abonnés ou éclaireurs.


Je vais me coucher. Pensez à me réveiller à 6h30 pour le prochain service… ;-)


NB: Et non, je ne suis pas devenu hypocondriaque malgré le contexte que nous vivons aujourd’hui.^^

Créée

le 8 août 2020

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Hawk

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