Utopia nous envoie dans un monde réaliste de violence, des couleurs ultrasaturé et pour la moins vive nous donne une palette de couleur plutôt impressionnante (du jaune, du rose, du bleu roi, du vert flash) avec un parti-pris assumé avec finesse et ce tout le long de deux saisons.
Des paysages colorés, magnifiques, tendent presque au factice. Le tout donne une impression sombre et tragique ainsi qu’une forme lourdeur et asphyxie. Très emblématique de la thématique abordée par la série ou tous les personnages peuvent être bon et mauvais.
À la fois impressionnant et agressif des plans ultras contrastés de « ressource alimentaire » nous introduisent dans l’épisode, cette analogie des couleurs me semble évident ; c’est le futur problème mondial. Cette violence dans le traitement des couleurs se retrouve absolument dans toute la série et évoluent avec les personnages, par leurs costumes et le décor qui les entoures, les accessoires, une intention constance est destinée a ces derniers.
(ex. : en plus de la couleur du générique, on passe ironiquement du jaune au vert fluo, tout comme la couleur du sac en plastique du tueur à gages. La série se veut moins violente physiquement, mais plus dure dans ses positions. La brutalité des scènes de meurtres, choquante dans la saison 1, fait plutôt office d’élément de soulagement comique dans ce deuxième chapitre.)
Il y a également une déformation optique notable et généralisée ; la lumière est dure, latérale gauche/droit, ce qui renforce les ombres nettes et l’effet de contraste fort. Il s’agit d’une lumière « d’attaque » ce qui convient particulièrement au thème.
Un effet optique d’assombrissement circulaire centrale est souvent utiliser pour capter le regard vers le sujet.
Énormément de raccords d’analogie avec les formes, les couleurs ainsi que les mouvements souvent en relation avec la nourriture consommée
autant d’effets techniques qui nous font tourner la tête, jusqu’à la paranoïa.
« De l’utopie à la dystopie, il n’y a qu’un acte. L’acte n’est que la conséquence de la pensée, qui n’a peut-être pas la visée souhaitée. L’acte n’est que la cause d’une habitude, qui entraîne des conséquences incontrôlables sur soi, mais surtout sur autrui. »