Comment définir Utopia ? Question loin d'être aisée une fois qu'on entre dans cet univers à mi-chemin entre le monde de la BD et du cinéma.
Les anglais ont l'habitude de nous fournir des programmes ne ressemblant à nul autre mais cette fois-ci, c'est une certitude, on n'avait jamais vu une série semblable.
Première chose qui frappe lors du première épisode : son esthétisme. S'éloignant volontairement des standards du genre, ce choix artistique peut surprendre au départ mais une fois les yeux habitués à cette ambiance presque onirique, on constate une véritable réflexion sur chaque décor. Des couleurs très vives qui viennent contraster avec le propos général, parce que oui, Utopia en plus d'être un bijou d'un point de vue visuel s'offre le luxe de proposer une histoire absolument passionnante quasiment de bout en bout.
Bien évidemment et heureusement d'ailleurs, l'histoire avance au fur et à mesure mais la surprise provient de l'évolution du style à chaque épisode. C'est là qu'Utopia réussit son pari, surprendre constamment le spectateur en rendant chaque intrigue, chaque personnage totalement imprévisble, à l'image du protagoniste phare de cette première saison : un tueur dénoué de toutes émotions au look dramatiquement banal et négligé.
Une sorte de caricature du type vêtu d'un simple jogging allant faire ses courses un samedi au carrefour du coin (excusez de l'image).
Cette attitude le rend encore plus effrayant et franchement, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au personnage de Javier Bardem dans No Country For Old Men même si lui avait vraiment l'air fou à lier.
On sent que les scénaristes se sont accordés aucune limite avec lui lorsqu'on se focalise sur 2 scènes terribles qui viennent rappeler que la télé' britannique bénéficie d'une marge de manoeuvre quasiment illimitée.
Cet individu pour le moins inquiétant a deux missions : retrouver un manuscrit dénommé " Utopia " regroupant des informations précieuses et localiser une certaine Jessica Hyde tout en hésitant pas à infliger les pires tortures à ceux qui ne répondraient pas à son inlassable question qui deviendra, par la même occasion, la phrase culte de la série.
Cette traque le poussera à faire connaissance avec le groupe que l'on suivra tout au long de l'aventure, ces derniers se retrouvant mêler à une conspiration qui les dépasse totalement.
Cela nous permet de retrouver une tête connue pour les amateurs de séries british : Curtis de Misfits qui se rend un peu plus utile mais rien à faire me concernant, je trouve que cet acteur n'inspire définitivement pas grand chose.
Il reste néanmoins correct dans ce rôle et demeure le seul bémol au cast' en compagnie de Becky, assez horripilante sur les bords et sosie officiel de Daphné Burki, ceci explique cela.
La révélation est sans conteste Grant : un gamin laissé à l'abandon détestant Coldplay qui lui aussi jouera un rôle prépondérant dans les évènements d'Utopia, une belle palette de jeu pour un si jeune acteur.
Nous suivrons donc le destin de ce groupe de résistants qui tentera tant bien que mal de déjouer un complot visant la population britannique tout en échappant un tueur sociopathe, le tout accompagné d'une réalisation parfaite qui fourmille d'excellentes idées et d'une BO à tomber.
Personnellement, 6 épisodes auront suffit pour que je considère cette série comme culte et je suis persuadé qu'après un second visionnage, je serai encore plus convaincu par cette très belle surprise.