Utopia
7.9
Utopia

Série Channel 4, Arte (2013)

Etant peu friand de films ou de séries, pour des raisons qui me sont propre, je suis entrée avec grande réticence dans ce qui allait être, pour moi, une très bonne surprise.


Avant de commencer Utopia, je me suis lancé dans la série X-files, et ses 10 saisons et ses épisodes de remplissages. Ce fut une expérience très bonne, mais dont je ne me suis pas vraiment remis.
C'est pourquoi j'avais une forte appréhension en lançant Utopia.
Je suis quelqu'un de très exigeant pour ce qui est des conspirations. Ce sujet étant passionnant et fort inventif, il me convainc dans X-files, où, grâce à la mise en scène, on ne sait pas réellement s'il existe, renforçant son caractère presque divin. Mais je reviendrais sur X-files plus tard dans une critique qui lui sera dédiée.
Je prenais juste ce point de départ pour marquer mon intérêt pour les complots.


Comme je disais, je n'étais pas certains de ce que j'allais penser de la série en commençant le premier épisode. Ce fut une demie heure horriblement longue, la mise en scène est lente, l'histoire est quasi inexistante. Alors oui, les plans sont magnifiques, la mise en scène est forte en interprétation, mais je suis de ceux qui croient qu'on fait passer un message par le fond et non par la forme.
Puis vient la deuxième moitié de l'épisode, au fur et à mesure que l'histoire avançait, mon visage s'adoucissait. Le sujet semble enfin pointer le bout de son nez et on comprend enfin vers quoi veut nous envoyer la série (du moins, dans sa surface).


Après avoir réfléchi plus longuement à cet épisode, je pense que sa première partie n'était pas là pour nous présenter son univers, mais simplement nous présenter les personnages et, ainsi, renforcer nos émotions lors des différentes péripéties qui leur arriveront.
Cependant, il y a quelques points qui me gênent encore, mais j'y reviendrai plus tard.


Je me suis ensuite lancé sur le deuxième épisode. Je ne sais pas quoi penser de cet épisode... On en apprend un peu plus sur les personnages, sur l'histoire, la mise en scène est toujours bonne, mais... Je ne sais pas.
Pour moi, cet épisode est là pour préparer la suite, et il n'a pas d'autres attraits principaux.
Ca rend la suite fort intéressante, mais seul, l'épisode est... Bordélique.


Mais bon, nous arrivons au troisième épisode, et euh... Bah... Que dire... C'est génial putain !


Non, vraiment, j'ai à moitié craché sur les deux premiers épisodes comme un vieux sac, mais là je n'exagère rien, les deux premiers épisodes auraient put être fusionné en un seul comme épisode pilote. Avec cet épisode trois, nous arrivons enfin dans l'histoire, dans le vif du sujet.
Nous voyons enfin le visage de la conspirations, ce ne sont plus des tueurs sanguinaires, ce sont des génies du crime.


Je ne vais pas faire de partie distinctes pour chaque épisode qui va suivre, ils sont la continuité du troisième.
Comme je disais, nous apprenons petit à petit qui se cache derrière la conspirations, quels sont les éléments, quels sont leurs moyens d'action, et quelles sont leurs motivations.


Ces motivations sont d'ailleurs d'actualité, et leur moralité fait couler beaucoup d'encre.


La conspiration n'est ici pas un mystère, nous savons qui en fait partie avant même de connaitre leurs desseins. La question est qui est leur meneur ? Quelle est la tête à couper ?


Cela, nous ne le saurons qu'à la fin de la série, dans un retournement de situation qui m'a surpris, alors même que je savais qu'une deuxième saison était sortie.
Et justement, cette fin de série clos très bien l'arc de la première saison tout en nous laissant le choix de nous arrêter là, comme si la série était l'adaptation d'une nouvelle.


Bien, maintenant que je ne sais pas trop quoi rajouter de plus de constructif (je peux toujours rajouter que les plans sont magnifiques, que les couleurs sont resplendissantes, que les acteurs remplissent parfaitement leur rôle, ou que le design soutient parfaitement la narration, mais je vais me calmer pour le moment, je vais en garder un peu pour la saison 2).


Cependant, une critique n'est pas une critique sans y apporter son lot de remarques plus ou moins négatives à l'encontre de l'oeuvre.
Deux points mon particulièrement dérangé, et ce tout au long de l'oeuvre :
Premièrement, la relation entre Backy et Ian, que vient elle faire là, elle n'apporte rien à l'histoire, ou ne nous apporte pas de nouveaux éléments sur ces deux nouveaux personnages.
Quand au deuxième point, je ne sais pas s'il est toujours d'actualité, en regardant le dernier épisode, je ne l'ai pas ressenti, mais j'ai trouvé que les retournements de situation se font bien trop vite. On ne va rien savoir, et puis d'un coup, on va avoir droit à quinze éléments d'un coup. Cette rapidité est en totale contradiction avec le rythme de la série, et je trouve qu'on y perd en ressenti.




Entre les deux saisons, j'ai fait une pause, le temps de digérer ce que je venais de voir. Mais surtout, le temps d"essayer de comprendre ce qui pouvait arriver dans la seconde saison.
En vain, bien entendu en vain, que voulez vous que j'imagine ?




Au lancement du premier épisode, je fus presque déçu, le schéma semble presque le même qu'à la saison une, on pose les personnages et les différentes questions importantes de l'histoire.
Je dis presque, puisque nous avons déjà vue une saison, et la série l'a bien compris, et nous pouvons donc avancer plus vite, essayer de comprendre les mécanismes sans essayer de comprendre l'univers, bien que celui soit un poil différent.


A vrai dire, pour la suite, je ne sais pas trop quoi dire... La série est si complexe que je ne peux pas parler d'un point sans vous en expliquer un autre, et ainsi vous spoiler bien violemment.


Donc je vais plutôt dire ce qu'il y a de différent par rapport à la saison une. Les personnages sont les mêmes, mais ils ont changé, ou vont changer, dans leur façon de penser, d'être, ou tout simplement dans les relations qu'ils entretiennent, et c'est bien ! On est pris au dépourvu, on ne sait pas ce qui arrive à ces personnages. Et eux non plus !
Les retournements de situation que je critiquais plus tôt, deviennent assez rare, voir inexistant. Personnellement, je n'en ai ressenti qu'un.
Les décors sont toujours aussi beau et suivent toujours le déroulement du récis, ce qui est appréciable, voir même obligatoire de par l'augmentation de nombre de personnages et des différentes péripéties qui leur arrivent.




Personnellement, j'ai adoré cette série, je me suis surpris à regarder plusieurs épisodes sans m'arrêter, sans même jouer avec mes mains ou sans aller voir s'il ne se passait rien sur le ternet afin de "m'occuper le corps", ce qui est assez rare.
Je me suis surpris plusieurs fois à imaginer ce qu'il allait se passer ensuite, la lenteur du récit le permettant, et à chaque fois, je me faisais avoir. Même des scènes qui peuvent sembler cliché sont vite rembarré par une phrase ou un évènement inattendu (l'exemple de Jessica disant à Ian qu'il n'a pas enlevé la sécurité sur son arme est très parlant).


Cette série remet en question nos rapports moraux et la façon dont on appréhende le monde.
Je me suis d'ailleurs senti mal à l'aise, et ceux qui ont vu la série vont sans doute avoir peur de moi; en me disant que les "méchants" n'avaient peut être pas tort, que ce qu'ils faisaient n'était pas bien, mais pourtant nécessaire.


Bref, regardez Utopia, c'est génial, pas très long, et hyper bien foutu !


PS : Je ne conseille pas cette série pour toutes les personnes, notamment les personnes sensibles, pour deux passages en particulier, chacun dans les premiers épisodes de chaque saison. Pour le reste, ça reste assez violent, mais les couleur pastel de l'oeuvre font que le sang semble... Moins sanglant.


Bon allé, maintenant va falloir que je me motives à regarder une nouvelle série, c'est mon nouveau défi

Joan_Kayne
9
Écrit par

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le 4 juil. 2016

Critique lue 344 fois

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Joan Kayne

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