Âmes débiles, s'abstenir.

Pourquoi notre XXIème siècle regorge tant de débiles profonds? Du fait de l'effondrement de l'éducation national... Mais depuis "68", on a eu le temps de voir venir. Ce serait plutôt par la prédominance culturelle de l'abomination "internet": à ce stade, les singes regrettent déjà d'être si proche de nous génétiquement!

UzaMaid a pour sujet la fétichisation à outrance des jeunes filles, dans un degré tel que nous ont habitués certaines adaptations de Manga. Bref, pour les pragmatiques du devant de la classe, dans un monde réel nous toucherions aux actes les plus répréhensibles et dégueulasses: la pédophilie ("pédérastie" pour respecter le sens étymologique; je sens qu'il y a des lettrés dans la salle).

-- Je ne vais pas ici rentrer dans les détails des personnages ou du cadre social de cet animé, car les treize épisodes de la saison sont là pour ça (et c'est un régal) --

Le dessin, l'animation et le doublage sont impeccables et travaillés. Cela se déroule dans le cadre chaleureux du slice of life (tranche de vie), ce genre incombe peu d'évolution scénaristique et peut être un frein pour certains. La direction artistique est clairement "so cute"; Il nous fallait bien cela face à l'écriture des scènes volontairement borderline.

Le rôle du père veuf, normalement essentiel, est relégué en simple élément comique dans de rares scènes. C'est un biais obligatoire pour que le récit, si farfelue, puisse prendre forme et nous offrir en contrepartie une belle profondeur.

Rapidement, l'équilibre entre moments cocasses, dialogues affutés et morale délicatement dévoilée, fait mouche: nous sommes bien en présence d'une création artistique de haute volée, tout en restant du pur divertissement (pour un public avertit). Comme toujours, chacun est à même d'apprécier si l'humour, le dessin, le choix scénaristique et surtout le fameux barème du seuil de malaisance, sont à son gout?

Ma principale défense pour justifier l'aspect jusqu'au-boutiste de cet humour noir, nauséabond selon l'humeur de l'époque, est le fait que dans le fond, c'est la plus belle leçon à ce sujet que l'on puisse pourrait donner à une jeune fille qui a atteint l'âge de raison: en question, les dangers de prédation dont elle devra faire face toute sa vie et avec d'autant plus de difficulté par son jeune âge.

Comme d'autres questions embarrassantes que tout parent redoute, il nous est ici offert la possibilité de faire passer un message fort, par le simple biais d'une série animée. Certes, un accompagnement est obligatoire, soit devant l'écran, soit par un simple dialogue ouvert (en fonction de la candidate). Je reconnais que pour un jeune garçon, je ne conseille pas cet animé. Car même si le problème traité le concerne tout autant, il lui en faudrait un autre dédié.

Analyser finement ce type d'œuvre n'est pas à la portée du simple quidam (pourtant ça devrait l'être!). Et votre Q.I n'y fera rien, heureusement pour moi. Il s'agit avant tout de votre capacité à percevoir le monde sans frontière idéologique.

Un censeur qui serait intègre, n'agit que face à ses propres peurs (provoquées par l'œuvre en question). Se permettre de fantasmer sur le fantasme d'autrui, cela s'apparente à une idéologie normative: un concept que le néo-gauchisme pratique à merveille! (les gauchistes tout court faisaient déjà du bon travail)

Si j'étais un homme respectable, je ferais de belles vidéos ou de longs podcasts afin de me faire insulter jusqu'à la fin de mes jours. Pour finalement n'avoir convaincu que ceux qui ne l'étaient déjà (peut-être, un petit pécule dans ma poche en plus) . Pensez-vous que cela soit "la sainte voie royale"?

Pour les plus courageux, encore septique, je rajouterai une couche à mon non-argumentation: lancez un épisode d'UzaMaid et notez avec précision sur un carnet le résumé de chaque petite scène. Ensuite, faites une analyse de ce que vous avez noté. Peut-être que de cette façon, votre esprit si pur ne sera pas perturbé par les "vilaines actions" qui souillent votre écran?