La promo autour de Night Sky n'était pas forcément emballante, avec deux séniors en leads et un rythme qui semblait mièvre. Le conte d'Holden Miller est finalement tout l'opposé et use richement de ses huit épisodes. On ne peut que déplorer l'annulation de la série, qui laisse alors l’intrigue incomplète, même si on peut théoriser une bonne partie des réponses. D'autant plus que cette première saison sait garder son mystère et le révèle avec parcimonie au travers du développement des personnages. Le scénario débute avec l'élément fantastique central déjà bien installé : un couple âgé a découvert un passage vers une autre planète dans son sous-sol et a passé sa vie à garder le secret et contempler cet autre monde sans se risquer à l'explorer ; jusqu'à ce qu'un étranger surgisse de cette capsule interplanétaire et perturbe leur alchimie.
Malgré le ressort futuriste SF, la trame accorde une importance prépondérante à ses acteurs et leurs relations, et brode ses réflexions autour du temps qui passe et de l'âge. En dépit de problèmes inhérents à la vieillesse (notamment les soucis de santé), les années qui défilent ne signifient pas qu'il n'y a plus d'émotions à vivre. Et Irene (Sissy Spacek), bienveillante, et Franklin (J.K. Simmons), caustique mais tout en concessions pour sa femme, nous font vibrer en faisant face à cet inconnu qui suscite à la fois l'empathie et la méfiance. Le scénario est habilement développé, et sait garder son point de vue humain, avec la dramaturgie des relations au centre du récit. On y trouve une atmosphère énigmatique entre Dark et The OA, empreinte d'une grandeur sous-jacente et d'émerveillement dans la veine de Zemeckis ou Spielberg. En résulte une œuvre de SF parcourue de poésie et portée par le charme touchant de ses personnages principaux.