SAISON 1 (7/10) :
Une production britannique qui imbrique intelligemment la série policière au thriller de sous-marin dans un scénario riche en rebondissements, même si certains sont un peu bidon. On ressent le travail de documentation au niveau des détails apportés sur l’écosystème propre aux sous-marins militaires, ces éléments d’authenticité sont hélas mis à mal par une réalisation « bateau » qui dégage une forte impression de facticité. Je ne sais pas si c’est le décor ou le piètre jeu d’acteur de certains seconds rôles mais on « baigne » dans une atmosphère qui sonne pas très crédible. Le problème est souligné par les enjeux invraisemblables de l’intrigue qui tente vainement de rendre plausible la menace d’une guerre froide en 2021.
Les deux actrices principales font le job, la romance lesbienne à la mode est plutôt amenée de façon pas trop pachydermique contrairement aux flashsback lourdingues à base de souvenirs torturés. Le huis-clos du sous-marin combiné à l’hostilité de l’équipage apportent une tension bienvenue à l’enquête, mais cette bonne idée scénaristique est desservie par une ambiance souvent mal exploitée qui se retrouve en plus sans arrêt désamorcée par le va-et-vient avec la partie de l’intrigue qui prend place sur la terre ferme. Bref une « série à scénario » qui joue sur plusieurs tableaux avec habileté mais qui est malheureusement handicapée par une réalisation fade qui ne permet pas à l’ensemble de prétendre au statut de thriller nucléaire haletant qu’il aurait pu être.
SAISON 2 (2/10) :
Une deuxième saison qui sombre dans le wokisme gras, jusqu’à devenir très pénible à regarder jusqu’au bout. Alors que la première saison traitait les relations homosexuelles de façon intelligente et mesurée, on tombe ici dans l’excès et le lourdingue.
Le choix lâche d’inventer un pays fictif, afin d’éviter la polémique, s’avère au final contre-productif. Cette essentialisation des pays arabes ne fait que véhiculer les pires stéréotypes, en plus d'entamer l’authenticité de l’histoire.
La crédibilité dans son ensemble reste le principal problème de cette série, et particulièrement de cette deuxième saison. Il se dégage une atmosphère globale qui souffre cruellement de vraisemblance, ça sonne vraiment faux et factice. Le problème saute aux yeux lors des scènes d’action, un exemple parmi d’autres : l’une des héroïnes se fait tirer dessus en essayant de s’enfuir, elle parvient à monter dans sa voiture alors que le tueur est juste en face d’elle, mais au lieu de démarrer à tout berzingue elle prend tout le temps de mettre sa ceinture de sécurité correctement !
On devine tout de suite qui sont les gentils et les méchants à leur faciès, et ce malgré les tentatives des scénaristes pour noyer le poisson. Les personnages « racisés » qui agissent mal ont toujours une excuse, et le manichéisme primaire de la série semble venir d’une autre époque. L’actrice principale en fait des tonnes lors des scènes dramatiques, et son personnage est beaucoup trop chiant pour qu’on s’y identifie suffisamment.
On perd pas mal de la force du concept original en sortant du huis-clos, le changement de cadre dilue la tension qui caractérisait le confinement sous-marin. L’intrigue aborde bien des questions intéressantes, comme la sous-traitance de la guerre par des entreprises privées ou encore le fonctionnement des cryptomonnaies, mais de façon trop réductrice et complotiste.