Vikings
7.4
Vikings

Série Prime Video, History (2013)

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Une promo en grande pompe

« In 2013, a storm is coming » nous promettait la chaîne américaine History dans une bande-annonce diffusée en décembre 2012. Ce fut le début d’une promo longue de trois mois et parfois assommante. La série « Vikings » était alors présentée comme LA série événement du printemps 2013. Il faut dire qu’elle à de quoi rameuter : la première fiction scriptée de la chaîne, le sujet de l’épopée Vikings et donc un décor d’époque qui fait l’unanimité en ce moment. En effet, menés de front par Game of Thrones, le public se tourne de plus en plus vers les séries de ce genre sans doute lassé des intrigues avec des flics, avocats et médecins que la télévision a grignoté jusqu’à la moelle ces dernières années.

Game Of Thrones / Vikings : l’écueil à éviter

Vikings a donc pu faire la différence, c’est un fait. Pour deux raisons assez simples, à commencer par la pauvreté des œuvres sur cette époque. Les séries et films sur les vikings se comptent sur les doigts de la main et les plus marquants…ne me viennent même pas à l’esprit. Ensuite, et comme dit précédemment, la série a réussi à surfer sur la vague GOT, laquelle était animée par un vent encore herculéen au début de la diffusion de Vikings qui a coïncidé avec celle de… GOT. De même, toute la promotion sous le slogan « a storm is coming » n’est pas non plus anodine. Mais attention, loin s’en faut pour pour mettre ces deux créations sur un plan identique, c’est même l’écueil à éviter. Si Vikings est basée sur une époque, des faits et un personnage ayant réellement existé il ne faut pas oublier que Game of Thrones a germé dans l’esprit de George R.R. Martin sous la forme d’un récit fantastique et dans un milieu spatio-temporel totalement différent. Il ne faut donc pas pousser la comparaison trop loin non plus.

Les personnages :

Ragnar : éternellement flanqué d’un rictus suffisant, Ragnar Lothbrok est, au départ, un simple paysan mais déjà très ambitieux.
Animé par un désir ardent de naviguer vers l’ouest, un véritable mythe chez les Vikings, Ragnar entreprend de former un équipage pour réaliser son souhait en allant même à l’encontre des ordres de son chef local. Historiquement, Ragnar est sans doute le chef viking le plus connu pour avoir régner sur la Suède et le Danemark.

Lagertha Lothbrok : femme de Ragnar et mère de ses deux enfants, Lagertha n’est pas une faible femme qui se cache derrière les exploits de son mari. Elle fait partie des femmes guerrières armées de boucliers que l’on désignait sous le nom de Skjaldmö dans la mythologie nordique.

Rollo Lothbrok : frère de Ragnar, engagé aux côtés de ce dernier dans ses exploits. Rollo éprouve des sentiments unidirectionnels pour Lagertha et nourrit une rancune tenace envers un frère qu’il jalouse pour sa renommée. Toutefois, ses intentions à ce sujet sont assez floues tout au long de la saison.

Athelstan : prêtre originaire d’Angleterre. Ragnar le ramènera de sa première expédition pour en faire son esclave. Peu à peu, leur relation devient plus amicale pour un Ragnar qui tente d’appréhender les croyances et coutumes du Nord et pour Athelstan qui s’accoutume difficilement au climat Viking en essayant de rester attacher au christianisme.

Earl Haraldson : chef local des vikings. Il est hanté par la mort de ses deux fils et se méfie constamment de Ragnar qui présente une insolence et une ambition trop importantes à son goût.

Floki : ami et compagnon d’armes de Ragnar un poil dérangé il est le constructeur du navire qui conduira pour la première fois les vikings vers le Nord.

Un casting bluffant

Pour se glisser dans la peau de ces différents personnages, la production a toucher dans le mille en s’entourant d’acteurs qui sied parfaitement à leur rôle. Travis Fimmel en tête, l’interprète de Ragnar apporte la dose de suffisance et d’inquiétude à la série. Tandis que celle qui joue sa femme, Katheryn Winnick, vue aussi dans Bones, démontre un talent naturel et sans fioritures. Presque aussi charismatique que son frère, Rollo est joué par Clive Standen qui s’est illustré dans Merlin, Doctor Who et Camelot entre autres. Autre acteur qui sort du lot, Gustaf Skarsgard, issu de la lignée du même nom dont le frère n’est autre qu’Alexander (Eric de True Blood). Interprétant Siggy, la femme du chef des vikings, Jessalyn Gilsig a été dernièrement vue dans Glee, dans le rôle de la femme cinglée du professeur. Avouons que sa participation dans Vikings est bien plus marquante. Enfin, pour compléter la liste, on retrouve le grand Gabrel Byrne qui se glisse dans la peau du chef Haraldson. Il va alors sans dire que le point fort de cette série réside sans aucun doute en ce casting extrêmement convaincant.

Action, vous avez dit action ?

Bien entendu, une série qui porte un tel nom est censé nous vendre sang, sexe, barbarie, viols, pillages et torture. Si c’est le cas pour 50 % des épisodes, il ne faut pas trop en espérer pour l’autre moitié. Vikings se perd en effet dans des dialogues parfois sans fin, des moments de clame plats et des complots un peu téléphonés. On comprend très vite que la série de Michael Hirst a préféré se centrer en partie sur l’aspect liturgique des différentes cultures qui s’entrechoquent. D’où la présence du prêtre qui vient clairement mettre en scène ce parallèle entre les croyances vikings qui contrebalancent et croisent parfois celles d’un fervent chrétien. Et au final, l’action passe carrément à la trappe dans les deux derniers épisodes.

Un monde d’hommes

Vikings est clairement l’histoire de la conquête d’un homme. Mais aussi celle des hommes. Les hommes qui régissent, punissent, définissent, dirigent, nourrissent, naviguent, combattent. Il ne fait aucun doute que l’on se trouve dans une série bourrée à la testostérone, guidée par une virilité presque tactile. La rivalité entre Rollo et Ragnar est une conséquence, en soi, presque logique. Dans un monde où la vie n’était pas très funky (oui je viens d’écrire funky tout va bien), les exploits se faisaient rare. Et justement, la renommée d’un homme se faisait à travers ses exploits. Si Ragnar deviendra une légende, il n’en sera pas de même pour son frère Rollo, à qui il avait promis une égalité dans la rançon de la gloire. Malgré lui, Ragnar attise la rancœur de Rollo dont on a du mal à saisir les motivations dans la série jusqu’au dernier épisode. De même, l’opposition saupoudrée d’admiration mutuelle entre les deux rivaux que sont Ragnar et Haraldson façonne un peu plus les contours d’un monde machiste où celui qui bombera le plus le torse sortira vainqueur…ou celui qui aura la lame la plus aiguisée.

Et les femmes alors ?

Un monde d’hommes dans lequel les femmes parviennent à se faire un nom à grands renforts de force et de malice. Dans la série, la sempiternelle problématique de la place des femmes n’est pas négligée. Il ne faut pas croire que les hommes sont les seuls à se bouger le derche. Dans Vikings, la gente féminine est représentée par deux personnages : Siggy et Lagertha. L’une femme du chef local, l’autre épouse de paysan. Commençons par Siggy: une femme intelligente et rusée qui n’hésite pas à se servir de sa beauté pour piéger les ennemis de son mari. Elle a conscience de sa position et sait s’en servir pour répondre à son bien et celui de sa famille. Siggy saisit la moindre opportunité qui s’offre à elle afin de ne jamais se retrouver dans la position défavorable…sauf si elle y est obligée. De l’autre côté, on a Lagertha, une femme pieuse et très forte qui sait se défendre. Elle parvient même à tenir un combat face à son mari qui n’est pourtant pas un enfant de choeur. Comme Siggy, elle a à cœur les intérêts de sa famille mais nourrit aussi des ambitions personnelles comme s’aligner aux côtés des hommes dans leurs exploits vers le Nord.
Le statut des femmes chez les vikings était particulier et même unique en Europe. Elle pouvait revendiquer un statut propre et même divorcer et se battre. Ce détail est bien illustré dans la série où Lagertha et Siggy prennent part aux décisions de leurs époux respectifs et ont un poids très importants sans pour autant perdre une once de leur féminité.

Conclusion :

Vikings fait et fera encore pour un moment, partie des séries qui ont une chance de devenir de gros morceaux. Surtout que pour sa part, Vikings a des références qui ont le poids de l’Histoire et donc un intérêt culturelle même si (non on n’est ps naïfs), les contours sont scénarisés pour un public spécifique. Un casting quatre étoiles, un scénario qui tient la route, des personnages au relief intéressant et un public au rendez-vous : Vikings est une très bonne série qui souffre tout de même d’un manque cruel d’action. Sans doute, un défaut qui sera gommé dans la saison 2 prévue pour le printemps 2014, qui sait ? Quittons-nous sur le générique de la série tout simplement époustouflant, interprété par Fever Ray (que je recommande).

http://www.youtube.com/watch?v=91_5YxmJ9Ic
HawolyBa
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le 10 juil. 2013

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Hawoly Ba

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