Après épisode 5 - saison 1 - sans spoiler
Mon titre d'accroche tombe dans le piège de la comparaison aussi simpliste que sans pertinence. Donner son avis sur la série VIKINGS sous l'angle de la comparaison avec GAME OF THRONE serait piètre analyse.
Tout au plus peut-on mettre face à face les coûts de production respectifs de ces deux séries et résumer la chose en disant qu'avec beaucoup moins, VIKINGS en fait presque autant en terme d'ambition.
Voilà sujet évacué.
Série produite par la chaîne HISTORY, le minimum requit de la véracité culturelle, du choc des cultures est scrupuleusement respectée. L'intelligence narrative se manifeste déjà en premier lieu dans le choix du "héros", Ragnar Lodbrok ,dont l'existence oscille entre Histoire et mythologie. Un choix qui permet au récit purement factuel de prendre toute la liberté nécessaire pour faire de la série une aventure aussi divertissante que pédagogique.
J'ai parlé de "choc des cultures". Voilà l'autre force de la narration : son point de vue. Le récit prend place du côté des Vikings, ces barbares qui ont envahi et pillé l'Europe... Le téléspectateur découvre dont une culture qui ne lui est pas familière mais qui n'impose pas de jugement de valeur à leur entreprise, leurs actions ou décision. On est en immersion avec le peuple viking et ce que l'on voit est donc parfaitement rationalisé par leurs moeurs et coutumes. "Choc des culture" aussi parce que très vite le récit introduit le regard extérieur et fait entrer en collision religion polythéiste et monothéiste.
VIKINGS c'est aussi ses personnages. C'est avant tout Ragnar Lodbrok, fermier à l'ambition exploratrice guerrière et politique en pleine éclosion, et sa femme Lagertha, mère et guerrière qui rivalise avec nombreux hommes de son clan. Deux personnages vraiment très prometteurs et qui permettent au récit protéiforme de prendre par moment des airs de chronique familiale très réussie. La dernière série de qualité centrée sur un couple remonte déjà à FRIDAY NIGHT LIGHTS.
VIKINGS c'est aussi une série la plupart du temps en extérieur avec des plans travaillés dans des paysages remarquables. Esthétiquement ça n'a pas beaucoup à envier à un VALHALLA RISING par exemple.
Récit guerrier également, la castagne n'est pas en reste. On pouvait craindre le côté cheap de ces séquences mais force est de constater que la qualité de la mise en scène compense largement le manque d'argent tout relatif de la production.
Immersion culturelle, choc des civilisations, lutte de pouvoir, récit guerrier, chronique familiale, VIKING démontre dans ces premiers épisodes d'une ambition que la série réussit à parfaitement maîtriser. La preuve définitive en est faite selon moi dés un épisode 4 dans lequel la narration prend son véritable essor. Il faut donc au moins laisser sa chance à la série jusque là. Je doute que vous le regretterez : VIKINGS est de la trempe de ces trop rares séries qui proposent, à la fois, un divertissement presque sans borne, des thématiques foisonnantes et une vraie intelligence d'écriture.
A suivre...