Vincenzo est une série qui se cherche.
Ce n'est pas une comédie, ce n'est pas un thriller, ce n'est pas une comédie romantique. C'est un peu tout ça et surtout rien à la fois.
En 20 épisodes de 75 minutes et plus, certains moments sont bien rythmés et authentiquement intéressants tandis que d'autres tombent totalement à plat et sont ennuyeux à mourir.
Song Joong-ki qui joue le héros principal, Vincenzo donc, a un jeu d'acteur absolument navrant dans cette série. Jouant l'éternel blasé qui affiche son joli minois sans sourciller - et sans jamais varier d'expression de visage - il veut paraître pour le gars cool nonchalant mais est insupportable de mollesse et semble même parfois totalement abruti dans certaines situations supposément drôles. Le consigliere de la mafia a quand même du mal à faire peur avec son visage d'ange poupin. Le contraste est sûrement volontaire mais il n'aide pas à la crédibilité du personnage.
Surtout quand celui-ci est sauvé par un deus-ex machina à plumes dans une scène qui trône désormais dans mon top 3 des retournements de situations les plus ridicules dans un film ou une série.
Jeon Yeo-been qui joue la carte de la féminité perd tout son charme dès qu'elle se met à surjouer la folle, ce qui arrive environ une scène sur deux.
L'attirance mutuelle de ces deux personnages est également très mal introduite, mal gérée et on n'arrive pas à entrer en résonance avec eux.
Les autres protagoniste sont majoritairement caricaturaux dans leur folie, méchanceté ou bêtise et il est assez difficile d'éprouver la moindre empathie pour ces personnages qui sonnent tous aussi faux les uns que les autres.
Dans les exceptions notables, Kim Yeo-jin joue l'ex-procureur Choi Myung-hee à la perfection et on se prend à aimer la détester.
Les scènes d'action sont éparses mais plutôt bien rythmées et les cascadeurs ainsi que les chorégraphes ont fait du bon travail de ce côté là, même si on peut noter des faux raccords dans quelques scènes.
Dans les points positifs, les flashbacks sont rares et la trame est plutôt aisée à suivre. Les ficelles sont parfois visibles bien à l'avance mais on peut quand même avoir quelques surprises au cours de la série.
Le scénario, tiré par les cheveux est prometteur et intéressant au début mais s'étiole et se termine en un carnage final sadique et cruel qui serait plus adapté dans un slasher que dans une série qui se veut humoristique.
Le message final porté par la série est également dérangeant à mon sens : inutile de faire confiance aux autorités en place qui sont vraisemblablement corrompues, il faut se faire justice soi-même en faisant souffrir au maximum les faiseurs de tort. Cela est "justifié" par le fait qu'il faille être un monstre pour punir les monstres. Une morale bien nauséabonde, donc.
Enfin je ne pouvais terminer ma critique sans faire une mention spéciale aux placements de produits qui aident bien à briser la suspension volontaire d'incrédulité. Ils sont introduits avec la légèreté d'un éléphant bourré (sérieusement, à chaque fois qu'ils dégustent leurs bonbons au chocolat, on a l'impression que le temps s'arrête et qu'ils éprouvent un orgasme sensoriel !) et donnent envie de zapper ces scènes sans regret.
C'est une série que j'aurais vraiment aimé aimer, mais la sauce n'a pas pris.
Je ne signerai pas pour une seconde saison, personnellement.