Ain't no rock in the heart of this "série"

En voilà une série que j'attendais impatiemment de voir !

Du Rock'n'Roll du vrai, produit par Mick Jagger réalisé par Martin Scorsese, ça fout la trique et l'eau à la bouche rien que d'y penser. Aux commandes donc, des mecs qui savent de quoi ils parlent, qui ont fait le Rock et qui SONT le Rock !

Le choix de Bobby Cannavale pour le premier rôle ? J'ai failli faire une syncope à la lecture de l'annonce tant j'admire ce gars, notamment pour son interprétation brillante dans une autre série : Boardwalk Empire. Tous les ingrédients sont réunis pour que cette première saison nous donne la gaule Rock'n'Roll, cette gaule que trop peu de films ont réussis à nous filer à ce jour.

Le générique est démentiel, entrainant Rock, moderne, vintage, moite (!!!) rien qu'à le regarder tu sens les effluves de bières, le grain du vinyl et ton pied ne demande qu'à frapper le sol pendant que ta nuque oblique comme un marteau ... ça y est nous y sommes !

Puis soudain, c'est le drame, la douche froide, la mi mole, l'ennui intense ... un supo, une tisane et au lit bonne nuit les petits. Vinyl est l'antithèse de mes attentes.

Déception principale : un Bobby Cannavale brillantissime mais entouré par le vide astral des seconds rôles. Certains arrivent à être charismatiques, mais les personnages (Zak, Julian...) et leurs backgrounds sont si peu travaillés que l'on se retrouve avec 4 ou 5 personnages secondaires justes inintéressants. Je n'ai jamais vu une série avec des personnages si peu développés, si peu "attachants". Cela ajoute encore plus à la splendeur de l'acteur principal : mais merde on se fait chier lourdement dès qu'il n'est plus le centre de l'action ! Et alors quand James Jagger débarque, t'as juste envie d'en finir avec sa gueule figée et son jeu d'acteur approximatif (mais bon c'est fils du patron, faut faire avec...)

Vinyl se veut subversif ! Et oui mec, dans les maisons de disques à cette époque là, on sniffait de la cocaïne, tu devais t'en douter. Si tu le savais pas, on va te l'expliquer. Donc au milieu d'un scénario qui tenait sur un post-it tous les prétextes sont bons pour te caller un plan d'un mec qui snife. Bon on a compris, passons à autre chose ! Et bah non, tous les épisodes se suivent et se ressemblent, un personnage principal intéressant qui snife, des personnages secondaires qui snifent (jusqu'au service du tri postal) et une maison de disque qui coule. Le voilà le vrai synopsis.

Au milieu de ça du fan service pour ménagère de 50 ans, des clins d'oeil à Led Zeppelin, NewYork Dolls et différents groupes de Rythm and Blues ...

Impossible de ne pas comparer Vinyl à deux autres séries qui à l'arrivée étaient beaucoup plus Rock'n'Roll :

• Mad Men, bah oui, des gars qui font du business dans des bureaux à une époque révolue et qui se retournent le cerveau continuellement à l'alcool et aux stupéfiants ... la comparaison est obligatoire. A la différence près que Mad Men a tenu la distance sur 7 saisons, raflé treize Emmys et quatre Golden Globes et surtout, mais alors surtout : n'a jamais eu besoin d'inclure une intrigue de meurtre pour rendre son sujet intéressant !!!




• Californication, qui avec son air de ne pas y toucher et son personnage principal Bukowskien nous a servi de vrais premières saisons à base de Sex, Drugs & Rock'n'roll avec une finesse 50 niveaux au dessus de Vinyl, des dialogues qui puent le rock, une B.O d'enfer (passant de Dylan à Rob Zombie ou encore de Eagles Of Death Metal à Elton John avec classe), une attitude, une irrévérence et une nonchalance que Vinyl n'aura jamais.

Pour les bons cotés : j'ai tout de même accroché à la lovestory de Bobby et Devon Finestra ... qui lorgne tout de même beaucoup sur le couple Hank et Karen Moody. Apprécié aussi les sosies de Alice Cooper et d'Elvis qui représentent les bon moments, trop peu nombreux, dissimulés dans cette saison interminable.

Nous venons d'apprendre qu'il n'y aura pas de saison 2, j'ai envie de répondre que ça ne méritait pas une suite.

À quand une vraie série sur le ROCK du point de vue d'un groupe cette fois-ci ? Avec une équipe aux commandes qui en veut vraiment et non pas des mecs : qui ETAIENT le Rock !