Introduction
"Toc toc toc"; on frappe à la porte de L'Otaku Sensei. Une très jolie jeune femme se tenait sur le perron. La jeune femme était dans la fleur de l'âge, cheveux bleu marines coiffés en queue de cheval, des lunettes et surtout...elle était habillée d'une magnifique robe longue aux motifs d'ailes de papillon. On aurait dit tout simplement, tant elle était mignonne qu'il s'agissait d'une.....poupée !
L'Otaku alla ouvrir la porte, et il ne pu s'empêché de rester immobile quelques secondes, tant la beauté de cette fille "papillon" le subjuguait.
- "Bonjour, je suis bien chez L'Otaku Sensei ?", demanda la jolie demoiselle.
- "Oui oui, c'est bien ici ma demeure", lui répondit l'étudiant d'Arts du Spectacle.
La jeune fille fille se courba gracieusement en avant, puis porta délicatement les doigts de sa main droite à ses lunettes pour ne pas que celles si glissent de son nez. Elle se releva et poursuivit avec une jolie référence. On aurait dit qu'elle allait s'envolée car au même moment, une légère brise vin se prendre dans les tissus de sa robe. Puis elle enchaîna :
"Je suis Camélia Rainbutterfly, poupée de souvenirs. J'ai appris que vous vouliez écrire une critique. Aussi, j'ai bien l'intention de retransmettre le plus fidèlement possible vos émotions à l'aide de ma machine à écrire. Vous pouvez compter sur moi !!"
L'Otaku lui sourit. "Je vous remercie du fond du coeur pour votre détermination Mlle Rainbutterfly, je suis sûr que vous ferez un excellent travail; j'ai une entière confiance envers les Poupées de souvenirs" :D.
Ils s'assoient tout deux à la table près de la fenêtre donnant sur un jardin fleuri multicolore, la poupée sorti sa machine à écrire et positionna ses doigts fins au dessus du clavier, prête à écrire dès que le garçon lui donnerait le feu vert.
"Euh...mr L'Otaku, sur quoi voulez vous écrire une critique au juste ?"
"Sur mon tout dernier coup de coeur en matière d'animé.....Violet Evergarden !!!"
Développement
. Otaku et fan de mangas, d'animés et de Japanimation en tout genre depuis maintenant près de 7 ans et demi, Je continu à bourlinguer les mers, à m'enfoncer encore et toujours dans cette immense jungle, à parcourir encore et toujours plus loin dans ce désert sans fin....dans ce monde aux 1001 merveilles de l'animation Japonaise, toujours aussi assoiffé de belles découvertes.
Avec maintenant un bagage d'animés qui commence à peser un peu lourd (une bonne cinquantaine), je commence doucement à me tourner vers les sorties animés trimestrielles et à suivre ce qui sort.
Hiver 2018, à l'heure ou tout le monde a le nez rivé sur "Devilman Crybaby", pendant que les studios de "Kill la Kill" (2013) et "Little Witch Academia" (2017), A1 Pictures et Trigger continue d'accentuer ma déception avec le dernier animé de méchas "Darling in the Franxx", un autre animé avait piqué ma curiosité depuis que j'étais tombé sur sa fiche "Nautiljon.com", "Violet Evergarden" !
. "Violet Evergarden" (ヴァイオレット・エヴァーガーデン, Vaioretto Evāgāden), animé du studio Kyoto Animation auquel on doit des animés comme : "La mélancolie d'harui Suzumiya" (2006), "Clannad" (2007), "K-On" (2009), "Nichijou" (2011) ou encore "Hibike! Euphonium" (2015), réalisé par Taichi Ishidate et adapté du Light novel en 2 volumes (2015-2016) de Kana Akatsuki & Akiko Takase, nous raconte l'histoire de Violet, une jeune femme à la chevelure dorée, dont les bras ont étés remplacés par des prothèses mécaniques.
Après une guerre meurtrière de 4 ans entre Leidenschaftreich et l'empire de Gardarik ou elle servit au front aux côtés du Major Gilbert Bougainvillea, son supérieur, bienfaiteur et sa seule famille, Violet, ayant perdue ses bras durant le conflit, ne sait plus comment vivre sans les ordres du Major dont la jeune fille ignore le décès. Ne connaissant que la violence et l'atrocité de la guerre, aucun avenir ne semble se profiler pour elle. Alors qu'elle se retrouve adoptée par la famille Evergarden, Claude Hodgins, ancien lieutenant du bataillon et proche du Major, décide d'embaucher la jeune femme aux bras métalliques dans son entreprise de courrier.
Violet devient alors une "Poupée de souvenirs automatique" ("Auto Memory Dolls") aux côtés d'autres jeunes filles dont le métier consiste à écrire des lettres à la demande de clients. Mais Violet ne semble pas arriver à déchiffrer les émotions, ni même à savoir ce que sont les émotions.
Peut on arriver à écrire les émotions d'autrui lorsqu'on ne les comprend pas ? Comment reconstruire sa vie lorsque l'on a été traumatisé par les champs de bataille ? Que signifie "Je t'aime" ou encore "être libre" ?
Violet réussira-t-elle à mener a bien sa mission en tant que "Poupée de souvenirs" ? Finira-t-elle par réussir à comprendre les émotions et à découvrir les mots de son défunt Major dont elle ignore même la mort de celui ci ? Réussira-t-elle à trouver un sens à sa vie....malgré son lourd et trouble passé... ??
Voilà pour le pitch global.
Verdict : WAOUW x10 !!!
Alors là.......jamais je n'aurais pensé vivre une telle expérience avec un animé, non...jamais !!
J'ai bien du mal à exprimer ce que j'ai ressenti en visionnant "Violet Evergarden". Essentiellement fan et admirateur des bons gros shonen de baston, de formes classiques ou encore de school life sentimentaux sobre comme fantastiques..."Violet Evergarden" est pour moi quelque chose de JAMAIS VU ! Une expérience, un rapport que je n'avais jamais eu avec une série d'animation Japonaise !! Un OVNI; une semaine après la diffusion du dernier épisode, j'en garde encore les joues rouges de mes dernières larmes, je reste par terre complètement étalé. J'ai pas fait un match de box mais pourtant.....l'animé a gagné par KO !
Bon, bon bon bon bon....."Violet Evergarden"....comment aborder cet animé, comment réussir à transmettre le bouquet d'émotions que m'ont filés ces 13 MAGNIFIQUES épisodes ?!! Quelques mots ne seraient que bien trop peu pour permettre de saisir l'impact que cet animé a eu sur moi.
.V.E, une des histoires les plus poignantes que j'ai pu rencontrer.
Véritable être hybride entre "Kiki la petite sorcière" (1989), "Pinocchio" (1940) et "Fullmetal Alchimist" (2001-2010), l'histoire de Violet Evergarden nous coupe le souffle dès son tout premier épisode, plein d'émotions, de valeurs et avant tout....d'Humanité !!
Violet Evergarden n'est pas du même univers que la fabrique commerciale d'animés classiques, on n'est même plus sur la même planète là !
L'Histoire est une claque ! Les personnages sont une claque ! L'esthétique est THE claque, bref, tout dans Violet Evergarden m'a submergé; l'animé a frappé un très grand coup dans ma sensibilité jusqu'à me faire pleurer des larmes par litres presque à tous les épisodes.
Premier point, l'histoire; l'histoire de l'animé est absolument renversante, très inventif, très profonde. C'est une révolution car pour la première fois les émotions ne sont pas des accessoires spirituels décoratifs mais deviennent l'enjeux même de l'histoire. Les émotions sont le but, l'objet du voyage initiatique de Violet, une quête identitaire qui va amener l'héroïne à s'interroger sur le statut, la condition pour être humain et libre et surtout les émotions.
.Violet Evergarden n'est pas un divertissement qu'il faut regarder passivement; entre Drame, Fantasy, Romance, Slice of life et Steampunk, c'est une véritable fresque philosophique, esthétique et morale d'après guerre, une réflexion et une redécouverte des états d'âme humain et une re-définition des émotions que le spectateur redécouvre directement à travers des personnages de fiction, c'est presque une sorte de "Candide" de la Japanimation, presque une oeuvre littéraire d'un Zola ou d'un Victor Hugo....et bon dieu ça m'a juste secoué jusque dans les tripes !!!
L'ambiance, l'environnement, nous plonge dans un XXème siècle des années 40-50 (sans doute) mais le décor, en plus d'être fortement occidentalisé (on a plus l'impression d'être en Angleterre ou en Allemagne) a l'allure d'un monde bourgeois en pleine Révolution Industrielle. Le décor....j'ai juste jamais vu des graphismes aussi BEAUX dans toute l"histoire des animés, l'oeil est dans un état ORGASMIQUE devant des environnements ultra picturaux qui rappellent les esthétiques Impressionnistes et celle du Romantisme. En parlant de peinture, j'ai personnellement fait des recherches et je suis tombé sur une peinture intitulée : "Femme à l'ombrelle tournée vers la droite" de Claude Monet (1840-1926), peinture à l'huile sur toile de 1886 (131 x 88 cm) (https://www.pinterest.fr/pin/574560864935043595/)
J'ai beaucoup de mal à croire que Violet Evergarden appartienne au monde des animés, personnellement, je vois en cette série une IMMENSE OEUVRE D'ART !!!
.Violet Evergarden dégage vraiment l'aura d'une intelligence puissante et je vois quasiment en l'oeuvre, une oeuvre extrêmement rattachée au Néo-Réalisme Italien.
On serait presque chez Rosselini, Visconti ou De Sica sérieux !
Violet, comme le cinéma du courant Néo-Réaliste (1943-1954) est en quelque sorte une oeuvre de témoignage. Semblable a ces films engagés de l'après seconde guerre mondiale dont l'animé serait un lointain descendant (Néo-Réaliste Japonais !), ici Violet utilise la Science Fiction steampunk pour rien d'autre que pour aller chercher en profondeur le réel. Comme le Néo Réalisme Italien chez Roberto Rosselini, "Violet Evergarden" c'est du cinéma qui témoigne de la réalité contemporaine difficile de l'après guerre, c'est des intrigues sociales....des fois penchant presque vers le Documentaire à l'intérieur même de son propre univers fictionnel, ou l'on découvre les structures sociales et professionnelles des personnages, les hiérarchies, l'économie, le monde militaire ect. Et en plus d'hérité des codes d'un des plus importants mouvement cinématographique de l'histoire, Violet a un vrai parfum de production de Ghibli au style de Takahata (encore une fois RIP à ce génie en passant T_T).
Ouais, devant "Violet Evergarden", vous allez pleurer encore plus que devant "Le Tombeau des Lucioles" (1988) je l'affirme sans hésiter !
A aucun moment l'animé ne fait dans le pathos ni dans le féminisme nan nan, car dans le féminisme, l'héroïne est forte, invincible et incarne des valeurs morales solides....ici, si vous ne voyez uniquement de la propagande féministe bon marché....excusez moi mais vous n'avez pas bien comprit le personnage de Violet. Violet n'est pas une icône féministe car c'est avant tout et par dessus tout sur ses FAIBLESSES qu'on insiste et qu'on la met en avant.
Elle est l'héroïne typiquement Rosselinienne car on a là un archétype de personnage victime, qui souffre et cherche la rédemption, parce que par dessus le marché, la mignonne petite poupée à mi chemin entre une Kiki bienveillante voulant rendre service et un Pinocchio voulant devenir un vrai petit garçon, qui.....
a les mains pleine de sang de ses victimes !
On a de l'empathie et de la pitié pour le personnage mais pour autant, quand bien même le récit fabrique de la dramatisation et qu'on s'attache au personnage, le récit évite le piège machiavélique facile du manichéisme. Et l'évolution de Violet est parfaitement bien menée, chaque personne qu'elle rencontre à chaque épisode va l'amenée à compléter la recherche de la définition des émotions.
(Un soldat au front, une jeune fille dont le frère, ex combattant a perdu son honneur et a finit alcoolique, une jeune princesse adulte précoce, une petite fille dont la mère gravement malade ne s'occupe plus d'elle, un père écrivant des pièces de théâtre et dont la fille a été emportée par la maladie ect...).
On est ici dans un récit de Personnages et non d'intrigue, les personnages ne sont pas au service de l'intrigue mais ce sont leurs conflits psychologiques qui donnent le rythme et c'est par leur humanité qu'ils sont attachants.
Le conflit intérieur de l'héroïne est super bien menée, absolument poignant !
Violet est-elle une humaine....ou bien une simple arme de guerre, une machine à tuer dont la seule fonction est de tuer sur ordre.
Et tout le long de la série cette dualité entre ces 2 facettes du personnages la ronge de l'intérieur.
Qui plus est la jeune fille est aliénée d'elle même aux ordres et ne sait pas ce qu'est le libre arbitre.
Le terme de "Poupée" illustre a lui seul d'ailleurs toute cette dualité psychologique chez le personnage, une poupée étant un jouet, immobile, inanimé, manipulable et dépourvu d'émotion....tandis que Violet n'est pas artificielle, l'émotion qu'elle ressent est vraie mais elle n'arrive pas à la déchiffrer, à en prendre conscience.
La psychologie du personnage est d'autant plus complexe qu'elle aime le Major mais sans savoir ce qu'est l'amour. Cependant, le Major l'ayant élevée presque comme un "père", on pourrait presque dire que Violet souffre d'un conflit psychologie Freudien, le complexe d'Oedipe car inconsciemment...celui qu'elle aime est son "père" symbolique.
Ce n'est pas un hasard si le personnage s'appelle "Violet", car la fleur éponyme est la symbolique d'un amour secret, un symbole de modestie et de timidité (dans l'Antiquité, la violette était aussi la fleur funéraire, la fleur que Prospérine/Perséphone dans la mythologie Grecque cueillait aux enfers). La jeune fille à la longue robe pourpre serait donc sensiblement semblable à une fleur vivante, fanée, cherchant à être arrosée pour revivre ^^.
Bref, je parle, je parle mais en attendant, il faut songer à conclure.
Pour conclure, "Violet Evergarden" est pour moi une véritable expérience esthétique, un animé complètement habité par l'art et l'intention artistique de son réalisateur.
Entre "Kiki", Pinocchio", "Fullmetal Alchimist", Violet est un véritable tableau esthétique animé de 13 épisodes et un héritage du Néo-Réalisme Italien qui touche au plus profond de la sensibilité humaine, j'en pleure encore !!!!
Parmi mes animés préférés avec "Code Geass" et "'Shingeki no Kyojin" (soit dit en passant, la Seiyu de Violet est également celle de Mikasa :D).
Très très hâte de voir ce fameux 14ème épisode OAD qui sortira cet été.
"Voilà Sensei, j'ai finis la critique que vous m'avez demandé de rédiger"; déclare Camélia Rainbutterfly.
"Un grand merci vous, vous avez fait un travail remarquable Mlle"; répondit courtoisement l'Otaku.
"Camélia Rainbutterfly pour vous servir, n'hésitez pas à encore faire appel à mes services pour d'autres critiques, je vous suivrai jusqu'au bout du monde !". Elle s'inclina, rangea la vieille machine à écrire dans sa valise et sorti de la maison. L'Otaku regarda s'éloigner la jeune poupée de souvenirs automatiques depuis le perron. Au loin, on aurait dit que la jeune fille à la robe papillon volait.