Je connaissais la série "Vision of Escaflowne" de par sa diffusion sur C+ à la fin des années 90, mais je ne m'y étais jamais arrêté, préférant m'attarder sur "Cowboy Bebop", diffusé à la même période. Kidnappé par une senscritiqueuse fan de l'animé et dont je tairais le nom, me voilà parti pour enfin rattraper mon retard sous peine de poursuites judiciaires.
A l'instar du mythique "Evangelion", "Vision of Escaflowne" aura eu droit à de multiples supports, allant du manga scindé en deux publics (shojo pour les filles, shonen pour les garçons) au long-métrage, en passant par la série animée en une vingtaine d'épisodes, chacun représentant une carte de tarot appartenant à l'héroïne.
Produite par le studio Sunrise et supervisée par Shoji Kawamori, Kazuki Akane et Hajime Yatate, la série mélange diverses influences et univers, piochant aussi bien dans la fantasy que dans le mécha ou le steampunk, et brassant une multitude de thèmes comme notre rapport à la nature, la politique, la chevalerie, la guerre, la cartomancie ou bien encore l'amour et les affres de l'adolescence.
Ce dernier point sera d'ailleurs le plus controversé, "Vision of Escaflowne" plongeant tête la première dans le shojo le plus sirupeux, avec intrigues amoureuses bien plombantes et chara-design forcément particulier. Pour autant, cet aspect, aussi casse-gueule soit-il, n'en reste pas moins cohérent, le récit étant raconté du point de vue d'une adolescente mal dans sa peau dont les névroses auront une forte incidence sur les évènements.
Dommage donc que le côté romantique de l'oeuvre prenne le pas sur tout le reste, la petite vingtaine d'épisodes ne permettant pas de développer des thématiques et des enjeux intéressant, la série bénéficiant de plus d'une facture technique tout à fait appréciable, d'une bande son séduisante signée Yoko Kanno et Hajime Mizoguchi, ainsi que d'un monde pour le moins intriguant.
Parcours initiatique d'une gamine incapable de gérer ses propres sentiments mais qui parviendra à trouver une forme de maturité, "Vision of Escaflowne" m'aura laissé plus froid qu'enthousiaste, la faute à un partis-pris certes louable mais qui m'aura finalement un peu laissé sur le bord de la route, même si je reconnais tout à fait les qualités d'une telle oeuvre.