Rien à se mettre sous la dent, pour le fan, depuis la coda de Spider-Man : Far From Home... Soit depuis mi 2019. Un gouffre.
Un univers mis entre parenthèses par la situation sanitaire et les atermoiements. Et un univers que, pour ma part, j'aurais cru débarrassé de tous ses contempteurs depuis Endgame, surtout à la lecture de certains billets incendiaires à base de "c'est de la merde" mais surtout de "jamais plus".
On retrouvait pourtant les mêmes, décidément opiniâtres, pour le moins, collés à l'écran le jour de la sortie de la série sur Disney +, alors qu'il était légitime de se demander ce qu'ils pouvaient encore attendre de l'objet de leur détestation. Ou à moins qu'ils aient été coupés dans leurs élans, ceux là, et qu'ils voulaient sans doute dire, pour conclure leur diatribre "Jamais plus"... "Jamais !", allez savoir.
Tout ça pour dire que WandaVision déchaînait à son tour les passions, entre enthousiasmes proprement démesurés, avis noircis et à l'emporte-pièce sur seulement un épisode ou deux, et théories plus fantaisistes les unes que les autres.
Le tout venant valider le fait que la geekosphere n'a pas grand chose d'autre à faire que dénigrer, spéculer, et se monter le bourrichon sur pas grand chose.
Car il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que le concept initial d'émulation des sitcoms et séries familiales d'antan, qui a fait rager les premiers aigris alors même qu'ils réclamaient de la nouveauté au sein du MCU, n'allait pas durer, aussi surprenant pouvait-il paraître.
Parce qu'il était impensable que les théories à base d'apparitions du Doctor Strange, d'introduction des X-Men, d'irruptions de Mephisto ou de Nightmare ou de validation du Multivers (déjà faussement miroité dans Far From Home d'ailleurs) allaient prendre corps dans une simple série télé, aussi luxueuse soit-elle, et non dans un film cinéma...
Les déçus devraient, sur ce plan, ne s'en prendre qu'à leur aveuglement ou leur imagination délirante pour le coup...
Que reste-t-il donc dès lors de cette première prolongation du Marvel Cinematic Universe sur le petit écran ?
Un concept de départ intriguant balayant le spectre de nos chères séries, de Ma Sorcière Bien-Aimée à la télé-réalité de notre époque, peu à peu parasité par le réel et gérant assez habilement son suspens et ses effets.
Une seconde partie plus classique, mais renouant avec certaines jolies images comics, l'invitation de Quicksilver et l'introduction d'Agatha Harkness, personnage mineur de la source papier que l'on aurait pas trop imaginé investir l'écran.
Mais surtout, le plaisir de retrouver la ravissante Elizabeth Olsen donner vie à la douleur de Wanda, de la souffrance du deuil qu'elle traverse, de son glissement vers une réalité toute personnelle aseptisée et bienheureuse en forme de leurre pour taire les blessures encore à vif... Et les échos des habitants de la bourgade sous l'emprise de la Sorcière. Wanda gagne à l'évidence une humanité bienvenue qui était jusqu'ici réduite, au cinéma, à son sentiment de culpabilité.
Il y a donc de quoi renouer avec le Marvel Cinematic Universe tout en douceur, y retrouver ses marques sur quelques-unes de ses facettes, sans que jamais la série ne le transcende. Faisant de WandaVision un assez bon à-côté très agréable à suivre, et non une relance ou une quelconque introduction d'ampleur à une nouvelle ère Marvel.
Une oeuvre qui enfin, fait réaliser qu'on a peut être perdu de vue qu'avant de se théoriser ou de s'anticiper, une série est avant tout donnée au public... Pour qu'elle soit tout simplement regardée.
Une vision d'un autre temps, sans doute, mais qu'il est parfois bon de rappeler...
Behind_the_Mask, sacrées sorcières.