Watchmen est une série qui est arrivée à un moment un peu étrange. Après la dernière saison de Game Of Thrones Watchmen semble vouée à combler un vide. De plus, cela fait deux ans maintenant qu'une bande-dessinée intitulée "Doomsday Clock" est publiée avec une régularité approximative par DC Comics. Une série qui propose de se plonger dans l'après Watchmen mais surtout d'intégrer les personnages iconiques d'Alan Moore dans l'univers DC général. Ainsi, pour beaucoup la série semblait apparaître presque par défaut, presque comme une évidence économique. Le refus catégorique d'Alan Moore d'être associé à la série a pu attiser les flammes et les fans de la première heure de la bande-dessinée éponyme furent surpris, moi le premier, de la direction prise par la série. En lisant le pitch de celle-ci elle semblait être à des années lumières du roman graphique ne porter que le nom de la célèbre oeuvre d'Alan Moore comme un étendard, un écusson, un faux-semblant.
Malgré toutes les idées pré-conçues que j'ai pu avoir la série n'a finalement cessée de me surprendre de la bonne façon.
En premier lieu, il nous faut mentionner que cette série peut se targuer d'une mise en scène léchée et réfléchie. Un épisode qui m'a particulièrement marqué est l'épisode 6, un épisode rempli de révélations qui lient fortement le mythos Watchmen au présent de la série, et qui propose une mise en image très pertinente du "mélange temporel". En effet, durant cette épisode Angela Abar fait l'expérience de plusieurs temporalité, de souvenirs qui ne lui appartiennent pas. On voit ici un mélange constant d'images provenant du passé, du présent, avec des jeux de couleurs et de surcadrage. Cette mise-en-scène m'a particulièrement touché car c'est justement quelque chose qui m'avait manqué dans l'adaptation de Watchmen par Zach Snyder pour le personnage de Dr Manhattan. Celui-ci ne perçoit pas le temps de manière linéaire mais de manière prismatique, tous les moments de sa vie à la fois, la mise-en-scène proposée dans cet épisode est à mon sens une des meilleures façon de représenter cela.
Enfin, si les thèmes abordés par la série m'avait surpris à premiers abords, puisque l'on est très loin de ceux qui étaient au coeur du Watchmen de 85, c'est parce que contrairement à se morfondre dans une nostalgie absolue comme on aurait pu s'y attendre, il a ici été fait le choix de se concentrer sur des thématiques modernes et actuelles. Comme l'avait finalement fait Moore dans sa propre oeuvre. C'est ainsi extrêmement juste de la part de Lindelof d'avoir voulu faire de cette série, une série parlant d'une certaine actualité moderne.
J'essai de ne pas donner trop de précision car je pense qu'il est essentiel, dans le cadre de cette série, de l'aborder par soi même et de ne pas trop être influencé par un regard extérieur, comme le mien. En tout cas je conseille à tout le monde de jeter un oeil à cette série, qu'elle finisse par vous ennuyer, vous repousser ou au contraire que vous l'adoriez comme moi elle vaut absolument le détour.