Welcome to the Ballroom par Skidda

Aujourd’hui j’aimerais vous proposer mon ressenti sur Ballroom e youkoso, une série basée sur la danse sportive et l’un de mes animes préférés de 2017.

A vrai dire, mon appréciation est surtout porté vers le manga, que je suis depuis un moment déjà, mais je pense, j’espère surtout, que ce dernier est encore à ses débuts et donner mes impressions sur l’adaptation du studio I.G., qui elle est complète et ne verra probablement pas de suite, me semblait plus approprié.

Malgré le récent Yuri no Ice, série sur le patinage artistique, les animes centrés sur la danse sont rares. Contrairement à ce dernier, Ballroom e youkoso ressemble davantage à un anime de sport traditionnel. Il commence notamment par une phase de découverte en présence de Tatara, adolescent timide et débutant mais au fort potentiel, qui va évoluer dans ce monde sous les yeux d’un mentor, le frère caché de Takamura d’Hajime no Ippo, et aux côtés de partenaires ainsi que rivaux.

Le thème des danses de salon est un plaisir à découvrir, et définitivement la principale force d’attraction des premiers épisodes. En effet, c’est une planète un peu à part qui se présente devant nos yeux; remplie d’énergie, de glamour et de sensualité (ainsi que de longs cous). La richesse du sujet ne fait aucun doute mais paradoxalement, Ballroom e youkoso ne s’intéresse pas tellement aux danses en elles-mêmes. Pour sûr, nous nous attardons parfois sur certaines particularités de la discipline, quelques éléments de jargon viennent s’ajouter pour l’authenticité et la caméra laisse entrevoir des bouts de chorégraphie çà et là, mais dans l’ensemble l’aspect technique est relégué au second plan et il ne faut pas s’attendre à de longues séquences de jeux de jambe élaborés. Cependant, cela n’empêche pas la série d’avoir de très belles scènes et des moments de tournoi aussi intenses que prenants. J’aurais tout de même préféré que les performances parlent plus d’elles-mêmes en terme d’animation, plutôt que de constamment s’appuyer sur des narrateurs externes pour pleinement les comprendre.

C'est bien souvent sur la piste que les états d’âmes s’exposent et les tangos, valses, ou autres foxtrots reflètent le développement des danseurs tels des miroirs. Ballroom e youkoso est une série qui cherche avant toute chose à montrer comment les personnages embrassent la discipline et comment celle-ci affecte leur vie. C’est en particulier le cas de Tatara dont le caractère timoré entre souvent en opposition avec les besoins de sa passion. Comment s’exprimer à travers le langage du corps ou être en harmonie avec sa partenaire ? Voilà le genre de difficultés auxquelles le protagoniste va devoir faire face s’il veut s’épanouir. La manière dont le sujet de la danse entre en symbiose avec ce périple personnel est merveilleusement amené et constitue pour moi l’une des plus grandes forces de l’oeuvre.

Si la première partie de Ballroom e youkoso dévoile déjà l’ensemble de ses qualités et faiblesses, c’est lors son deuxième acte qu’il réalise tout son potentiel. Les personnages s’affinent avec l’arrivée d’une partenaire et d’un rival intéressants. L’apprentissage hâtif des premiers pas laissent place à des tournois mieux établis et des thématiques plus engageantes. Même l’environnement de Tatara subit des changements, comme pour marquer un retour vers des bases plus saines ainsi qu'un renouveau plus ambitieux de l'intrigue. Bien que l’anime conserve une atmosphère somme toute légère, l’auteur aime assurément ses expressions faciales rigolotes, un ton plus sérieux s’installe lors des derniers épisodes. Cette démarche n’est pas sans failles, et explorer la subjectivité artistique est un chemin délicat à arpenter, mais voir l’oeuvre tenter de partager l’expérience de la danse dans ses recoins les plus subtils est un exercice qui n’a cessé de me fasciner. Il y a une réelle beauté à voir le fil narratif se former et s'enrichir jusqu'à sa grande finale, grandiose et tellement satisfaisante.

Un autre aspect que j’ai particulièrement aimé chez Ballroom e youkoso : la dynamique entre partenaires. Honnêtement, la formule de duo mixte en dehors des romances a toujours été mon péché mignon et la voir aussi centrale dans un anime sportif est on ne peut plus unique pour moi. Cette particularité est d’autant plus réussie que la combinaison choisie pour le couple « principal » est particulièrement apte, offrant un jeu d’opposition passionnant où les partenaires se cherchent et doivent tant bien que mal s’ajuster l’un à l’autre.

Au final, Ballroom e youkoso est une oeuvre rare qui captive malgré ses imperfections. C’est pour cette raison que j’ai attendu avec impatience chaque nouvel épisode semaine après semaine, tout comme je continue d’attendre mois après mois un nouveau chapitre.